Colonne

1972

Acrylique

16 x 4,5 x 4,5 cm

Exposition : Maison des arts La Sauvegarde, Montréal, 1974-1975

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Marcel Boudreault



Colonne I

1973

Fibre de verre

208 x 91,5 x 91,5 cm

Exposition : Maison des arts La Sauvegarde, Montréal, 1974-1975

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Marcel Boudreault



Colonne II

1973

Fibre de verre

208 x 91,5 x 91,5 cm

Exposition : Maison des arts La Sauvegarde, Montréal, 1974-1975

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Marcel Boudreault



Colonne III

1973

Matériau

16,5 x 7,5 x 7,5 cm

Exposition : Maison des arts La Sauvegarde, Montréal, 1974-1975

Invitation

Presse

Collection privée, Victoriaville (Québec)

Photo : Marcel Boudreault



Sans titre 1

1973

Acrylique

12,5 x 7,5 x 5 cm

Exposition : Maison des arts La Sauvegarde, Montréal, 1974-1975

Invitation

Presse

Collection privée, Montréal

Photo : Marcel Boudreault



Sans titre 2

1973

Acrylique

16,5 x 7 x 2,5 cm

Exposition : Maison des arts La Sauvegarde, Montréal, 1974-1975

Invitation

Presse

Collection privée, Montréal

Photo : Marcel Boudreault



Sans titre 3

1973

Acrylique, polyester

12,5 x 19 x 19 cm

Exposition : Maison des arts La Sauvegarde, Montréal, 1974-1975

Invitation

Presse

Collection privée, Knowlton (Québec)

Photo : Marcel Boudreault



Sans titre 4

1973

Acrylique

12,5 x 3 x 5 cm

Exposition : Maison des arts La Sauvegarde, Montréal, 1974-1975

Invitation

Presse

Collection privée, Montréal


Sans titre 5

1973

Acrylique, polyester

19 x 7,5 x 7,5 cm

Exposition : Maison des arts La Sauvegarde, Montréal, 1974-1975

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste



Sans titre 6

1973

Acrylique

6 x 13 x 2,5 cm

Exposition : Maison des arts La Sauvegarde, Montréal, 1974-1975

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste



Oisi oizo

1974

Acrylique

11, 5 x 6 x 2,5 cm

Exposition : Maison des arts La Sauvegarde, Montréal, 1974-1975

Invitation

Presse

Collection privée, Sherbrooke (Québec)

Photo : Marcel Boudreault



Opaline

1974

Acrylique dépoli

5,5 x 13 x 9 cm

Exposition : Maison des arts La Sauvegarde, Montréal, 1974-1975

Invitation

Presse

Collection privée, Longueuil (Québec)

Photo : Marcel Boudreault



Ove

1974

Acrylique dépoli

14 x 14 x 5 cm

Exposition : Maison des arts La Sauvegarde, Montréal, 1974-1975

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Marcel Boudreau



Sans titre 1

1974

Acrylique

13 x 12 x 5 cm

Exposition : Maison des arts La Sauvegarde, Montréal, 1974-1975

Invitation

Presse

Collection privée, Montréal

Photo : Marcel Boudreault



Sans titre 2

1974

Acrylique, polyester

15,5 x 12,5 x 7 cm

Exposition : Maison des arts La Sauvegarde, Montréal, 1974-1975

Invitation

Presse

Collection privée, Montréal

Photo : Marcel Boudreault



Sans titre 3

1974

Acrylique, polyester

12 x 12 x 2,5 cm

Exposition : Maison des arts La Sauvegarde, Montréal, 1974-1975

Invitation

Presse

Collection privée, Montréal



Sans titre 4

1974

Acrylique

10 x 6,5 x 2,5 cm

Exposition : Maison des arts La Sauvegarde, Montréal, 1974-1975

Invitation

Presse

Collection privée, Montréal

Photo : Marcel Boudreault



Sans titre 5

1974

Acrylique

15 x 13 x 6 cm

Exposition : Maison des arts La Sauvegarde, Montréal, 1974-1975

Invitation

Presse

Collection privée, Montréal



Sans titre 6

1974

Polyester

11 x 11,5 x 11,5 cm

Exposition : Maison des arts La Sauvegarde, Montréal, 1974-1975

Invitation

Presse

Collection privée, Montréal



Sans titre 7

1974

Acrylique

7 x 16,5 x 2,5 cm

Exposition : Maison des arts La Sauvegarde, Montréal, 1974-1975

Invitation

Presse

Collection privée, Saguenay (Québec)



Sans titre 8

1974

Acrylique

20 x 23 x 2,5 cm

Exposition : Maison des arts La Sauvegarde, Montréal, 1974-1975

Invitation

Presse

Collection privée, Montréal

Photo : Marcel Boudreault



Sans titre 9

1974

Acrylique

20 x 23 x 2,5 cm

Exposition : Maison des arts La Sauvegarde, Montréal, 1974-1975

Invitation

Presse

Collection privée, Montréal


Sans titre 10

1974

Polyester

14 x 5 x 5 cm

Exposition : Maison des arts La Sauvegarde, Montréal, 1974-1975

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste


Sphère

1974

Polyester

13 x 13 x 13 cm

Exposition : Maison des arts La Sauvegarde, Montréal, 1974-1975

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Marcel Boudreault



Virevolte

1974

Acrylique

17 x 12,5 x 3 cm

Exposition : Maison des arts La Sauvegarde, Montréal, 1974-1975

Invitation

Presse

Collection privée, Montréal

Photo : Marcel Boudreault



Sculpture modulaire

1975

Fibre de verre

244 x 488 x 244 cm

Cette œuvre a été réalisée dans le cadre du Symposium de sculpture de Matane, en 1975, dans le parc des îles de la rivière Matane, où sept sculpteurs devaient réaliser une œuvre sur place, donnant ainsi aux visiteurs, fréquentant les lieux, la possibilité de suivre un processus de création. « Sculpture modulaire » a été élaborée à partir d’un assemblage de huit éléments moulés en fibre de verre, de couleur blanche, dont les creux et les reliefs offrent à la lumière des surfaces pour y faire jouer la palette des ombres et des clairs. L’orientation de l’œuvre, face au sud, décuple les effets d’ombres mouvantes, des contrastes clair-obscur et des nuances réfléchis par les surfaces blanches exposées au soleil. Par journée grise, la gamme des nuances gagne en subtilité. La proximité de la rivière Matane et la réflexion de la sculpture sur le plan d’eau, en image spéculaire, ajoutent aux potentialités lumineuses de la sculpture qui, compte tenu de son échelle et de sa situation, peut être appréciée à distance.

Exposition permanente : Parc des îles de la rivière Matane

Invitation

Presse 1

Presse 2

Presse 3

Collection de la ville de Matane (Québec)

Photo : D.R.



Adossement

1976

Polyester

9 x 13,5 x 18 cm

Exposition : Musée de Joliette (Québec), 1976

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Marcel Boudreault



La clef des champs

1976

Nylon, acrylique

Environ 9 m de diamètre (œuvre d’installation)

Exposition : Musée de Joliette, 1976

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste



Colonne

1976

Polyester dépoli

23 x 10 x 10 cm

Exposition : Musée de Joliette (Québec), 1976

Invitation

Exposition : Centre Saidie-Bronfman, Montréal, 1976

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Marcel Boudreault



Dunes

1976

Polyester

18 x 15 x 10 cm

Exposition : Musée de Joliette (Québec), 1976

Invitation

Exposition : Centre Saidie-Bronfman, Montréal, 1976

Invitation

Exposition : Galerie Laurent-Tremblay, Montréal, 1977

Invitation

Presse

Propriété privée, Québec

Photo : Marcel Boudreault



Envol

1976

Polyester, acrylique

18 x 14 x 7,5 cm

Exposition : Galerie Laurent-Tremblay, Montréal, 1977

Invitation

Presse

Collection privée, Québec

Photo : Marcel Boudreault



Rose des vents

1976

Polyester

11 cm de diamètre

Exposition : Galerie Laurent-Tremblay, Montréal, 1977

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste


Rose-Anne

1976

Polyester

19 x 19 x 13 cm

Exposition : Galerie Laurent-Tremblay, Montréal, 1977

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Marcel Boudreault



Sans titre

1976

Acrylique

18 x 9,5 x 5 cm

Exposition : Musée de Joliette (Québec), 1976

Invitation

Exposition : Centre Saidie-Bronfman, Montréal, 1976

Invitation

Presse

Propriété privée, Québec

Photo : Marcel Boudreault



Sous mon aile

1976

Polyester

19 x 16 x 11,5 cm

Exposition : Musée Laurier, Arthabaska (Québec), 1976

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Marcel Boudreault



Triptyque

1976

Plastique Uvex gravé

366 x 223,5 x 1 cm

Exposition : Musée de Joliette (Québec), 1976

Invitation

Exposition : Centre Saidie-Bronfman, Montréal, 1976

Invitation

Presse

Œuvre détruite

Photo : D.R.



Vrillie

1976

Polyester

30 x 8 x 8 cm

Exposition : Musée Laurier, Arthabaska (Québec), 1976

Exposition : Centre Saidie-Bronfman, Montréal, 1976

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Marcel Boudreault



Art nouveau

1977

Verre, acrylique

74,5 x 70 x 1 cm

Exposition : Galerie Laurent-Tremblay, Montréal, 1977

Invitation

Presse

Œuvre détruite

Photo : Marcel Boudreault



Cosmos

1977

Verre, acrylique

56,5 x 72,5 x 1 cm

Exposition : Galerie Laurent-Tremblay, Montréal, 1977

Invitation

Presse

Collection privée, Victoriaville (Québec)

Photo : Marcel Boudreault



Grande marée

1977

Verre gravé au sable

68,5 x 117 x 1 cm

Exposition : Galerie Laurent-Tremblay, Montréal, 1977

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste



Granivore

1977

Verre

51 x 61 x 1 cm

Exposition : Galerie Laurent-Tremblay, Montréal, 1977

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste


Jardin d’hiver

1977

Verre gravé au sable, acrylique

51 x 61 x 1 cm

Exposition : Galerie Laurent-Tremblay, Montréal, 1977

Invitation

Presse

Collection privée, Longueuil (Québec)

Photo : Marcel Boudreault



Quadriptyque

1977

Verre

121 x 140 x 1 cm

Exposition : Galerie Laurent-Tremblay, Montréal, 1977

Invitation

Presse

Collection privée, Victoriaville (Québec)

Photo : Marcel Boudreault



Sans titre

1977

Fibre de verre

17 x 20 x 31 cm

Exposition : Galerie Laurent-Tremblay, Montréal, 1977

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Marcel Boudreault



Torsade

1977

Fibre de verre

25,5 x 13 x 13 cm

Exposition : Galerie Laurent-Tremblay, Montréal, 1977

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Marcel Boudreault



Ascension nébuleuse

1978

Verre, acrylique

107 x 49 x 69 cm

Exposition : Galerie de l’UQÀM, Montréal, 1980

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Marcel Boudreault



Cimes

1978

Verre, acrylique

19 x 34 x 42 cm

Exposition : Galerie de l’UQÀM, Montréal, 1980

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Marcel Boudreault



Stalagmites

1978

Verre, acrylique

30,5 x 61 x 12,5 cm

Exposition : Galerie de l’UQÀM, Montréal, 1980

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Marcel Boudreault



Coréale

1979

Verre, acrylique, bois, fluorescent

86 x 35 x 57,5 cm

Exposition : Galerie de l’UQÀM, Montréal, 1980

Invitation

Presse

Collection du Prêt d’œuvres d’art du Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ)

Photo : Marcel Boudreault



Dégelure

1979

Verre, acrylique, bois, fluorescent

32 x 33 x 95 cm

Exposition : Galerie de l’UQÀM, Montréal, 1980

Invitation

Presse

Collection privée, Longueuil (Québec)

Photo : Marcel Boudreault



Embrasure acidulaire

1979

Verre gravé à l’acide, bois

55 x 80 x 2,5 cm

Exposition : Galerie de l’UQÀM, Montréal, 1980

Invitation

Presse

Œuvre détruite

Photo : Marcel Boudreault



L’antre

1979

Verre, acrylique, bois, fluorescent

58 x 42 x 39,5 cm

Exposition : Galerie Elena-Lee, Montréal, 1979

Presse

Collection de l’Université de Montréal, Montréal

Photo : Jocelyn Blais



Solaire polaire

1979

Verre, acrylique

32 x 34 x 5 cm

Exposition : Galerie Powerhouse, Montréal, 1980

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Marcel Boudreault



Cristal frileux

1979

Verre, acrylique, bois

46,9 x 80 x 9 cm

Exposition : « Sculptures sur verre », Galerie Gilles Saint-Pierre, Montréal, 1981

Invitation

Presse

Collection privée, Sutton (Québec)

Photo : Stéphane Giraldeau




Hommage à Ronchamp

1980

Verre, bois

152 x 104 x 15 cm

Exposition : Galerie de l’UQÀM, Montréal, 1980

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Marcel Boudreault



Ma maison de verre

1980

Verre gravé à l’acide, bois, fluorescent

48,5 x 72,5 x 56 cm

Exposition : Galerie de l’UQÀM, Montréal, 1980

Invitation

Presse

Œuvre détruite

Photo : Marcel Boudreault



Verressence

1980

Verre gravé à l’acide, carton mousse

104 x 37,5 x 59 cm

Exposition : Galerie de l’UQÀM, Montréal, 1980

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Marcel Boudreault




Voilure ondoyante

1980

Verre, acrylique

34 x 65,5 x 9,5 cm

Exposition : Galerie de l’UQÀM, Montréal, 1980

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Stéphane Giraldeau



Cubicitude

1981

Fibre de verre

42 x 156 x 156 cm

Exposition : « Rothmans présente une collection de sculptures contemporaines », Archives nationales du Québec, pavillon Casault, Cité universitaire, Québec, 1981

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : D.R.



Hommage à Christo

1981

Verre, acrylique

23,5 x 49 x 6 cm

Exposition : Galerie Elena-Lee, Montréal, 1981

Exposition : « Empreintes et emprunts », Galerie d’art de l’Université de Sherbrooke, Sherbrooke, 2017

Invitation

Presse

Collection privée, Longueuil (Québec)

Photo : Stéphane Giraldeau



Lamellaires

1981

Verre gravé à l’acide

31 x 50 x 13 cm

Exposition : Galerie Elena-Lee, Montréal, 1981

Exposition : « Empreintes et emprunts », Galerie d’art de l’Université de Sherbrooke, Sherbrooke, 2017

Invitation

Presse

Collection privée, Victoriaville (Québec)

Photo : Stéphane Giraldeau



Sans titre 1 (maquette)

1981

Argile

51 x 410 x 4 cm (dimensions de la maquette)

Concours pour la bibliothèque Monk, du réseau des bibliothèques publiques de la ville de Montréal

Propriété de l’artiste

Photo : Marcel Boudreault



Sans titre 2 (maquette)

1981

Bois

75 x 85 x 7 cm (dimensions de la maquette)

Concours pour le centre d’accueil Ovila-Légaré, Montréal

Propriété de l’artiste

Photo : Marcel Boudreault



Trame diurne

1981

Verre, graphite, pellicule adhésive

32 x 34 x 1,5 cm

Exposition : « Sculpture sur verre », Galerie Gilles-Saint-Pierre, Montréal, 1981

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Marcel Boudreault



Trame nocturne

1981

Verre, graphite

35,5 x 35,5 x 1,5 cm

Exposition : « Sculpture sur verre », Galerie Gilles-Saint-Pierre, Montréal, 1981

Invitation

Presse

Œuvre détruite

Photo : Marcel Boudreault



Sans titre (maquette)

1982

Béton

1,4 x 8,6 x 1,4 m (taille réelle)

Concours pour le centre d’accueil Idola-Saint-Jean, Montréal

Propriété de l’artiste

Photo : Marcel Boudreault



Sérénitude

1982

Verre gravé au sable, bois, stratifié, fluorescents

244 x 975 x 30 cm

Exposition permanente : Centre d’accueil Henri-Bradet

Collection du Centre d’accueil Henri-Bradet, Montréal

Photo : Marcel Boudreault



Sans titre 1 (maquette)

1983

Métal embossé

14,6 x 6,58 x 1,77 m (taille réelle)

Concours pour le centre d’accueil Éloria-Lepage, Montréal

Propriété de l’artiste

Photo : Marcel Boudreault



Sans titre 2 (maquette)

1983

métal, verre, eau, béton

3,75 x 36 x 11,5 m (taille réelle)

Concours pour le Musée de la civilisation, Québec

Propriété de l’artiste

Photo : Marcel Boudreault



Sédimentations

1983

Verre découpé, métal

240 x 620 x 14,8 cm

L’œuvre est constituée de sept panneaux supportés par des murets, contenant des lamelles de verre sédimentées, placés en enfilade entre les colonnes occupant la salle communautaire. Des espaces sont ménagés entre les sections pour favoriser la visibilité et les échanges entre les deux parties de la salle dédiée aux activités sociales et à la restauration. La cloison « psychologique », formée de l’alternance des sections translucides et vides, maintient les échanges visuels et la diffusion de la lumière.
Chaque section est occupée par un empilement de lamelles de verre placées sur le chant, dont la découpe et le positionnement créent des ravinements dans les surfaces, favorisant des jeux de réflexion, de diffusion et de réfraction. Deux autres panneaux de verre dépoli, placés devant chaque section, tamisent cette lumière et créent des effets optiques, en plus de dynamiser la rythmique des plans transparents, translucides et les vides intercalés entre chaque panneau.

Exposition permanente : Institut canadien polonais de bien-être, Montréal

Collection de l’Institut canadien polonais de bien-être de Montréal.

Photo : Michel Dubreuil



Ascension

1984

Verre

15 x 12 x 4 cm

Exposition : Centre d’art d’Orford (Québec)

Presse

Collection privée, Montréal

Photo : Jocelyn Blais



Boîtier

1984

Carton, verre, fluorescent

32 x 62 x 32 cm

Exposition : « Salon des galeries d'art », Palais des congrès de Montréal, 1984

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : D.R.



Chapiteaux

1984

Verre biseauté, laiton

100 x 182 x 182 cm (chaque chapiteau)

Chapiteaux est constituée d’un assemblage de lames de verre biseauté qui couronnent les fûts des élégantes colonnes qui occupent l’espace de la bibliothèque de Ville d’Anjou. Les chapiteaux, dont les styles diffèrent selon les lieux et les époques, sont campaniformes, lotiformes, doriques, ioniens, corinthiens, byzantins, historiés, composites... Ils traduisent l’ingéniosité et l’imaginaire fertiles des bâtisseurs de l’Histoire. Leur disposition géométrique autour des colonnes carrées rappelle en particulier les chapiteaux du Moyen-Âge dont la mission était d’instruire les gens, la plupart illettrés, qui fréquentaient les cathédrales romanes et gothiques. La vocation éducative des bibliothèques est sensiblement la même, aujourd’hui, dans ces lieux dédiés au savoir et à sa conservation pour le patrimoine culturel de l’humanité. La transparence des lames de verre biseauté, superposées et orientées selon des angles différents, créent des diffractions et de la réflexion que l’éclairage ambiant vient accentuer.

Exposition permanente : Bibliothèque de l’arrondissement d’Anjou

Collection de la Bibliothèque de l’arrondissement d’Anjou, Montréal

Photo : Michel Dubreuil



Muralités I

1984

Verre, bois

30,5 x 54 x 22 cm

Exposition : Harbourfront, Toronto, 1984

Presse

Collection privée, Toronto

Photo : Jocelyn Blais



Sans titre

1984

Bois d’érable assemblé, métal

213 x 1 788 x 300 cm

L’œuvre est constituée d’entrelacements de pièces de bois, montées sur des tiges de métal, créant un motif en relief par la disposition en avancé et en retrait des madriers d’érable. La lumière balayant ces surfaces mouvantes crée des effets d’ombre et de lumière qui dynamisent cette paroi et crée, d’emblée, une murale animée. Elle est composée de trois éléments : un mur-cloison ajouré, un comptoir et une cloison légèrement dégagée du mur à droite du comptoir ; elle répondait à la nécessité d’isoler le bureau du personnel tout en permettant d’assurer une certaine vigilance. La cloison a été supprimée à la demande du Service des bibliothèques de la ville de Montréal pour faire place à des installations informatiques. Cette partie a été remplacée par une autre, Hommage à l’élévation, qui est installée sur le mur sud de la bibliothèque, entre deux fenêtres donnant sur l’avenue du Mont-Royal. La tessiture variée produite par le croisement horizontal des composantes de bois d’érable, dont les surfaces ont gardé leur aspect naturel après l’application d’un vernis, crée un mur physique autant que psychologique entre les fonctions administratives et les fonctions de recherche, de lecture et de loisir culturel pratiquées par des personnes qui fréquentent la bibliothèque du Plateau-Mont-Royal. Le revêtement du comptoir de prêt reprend le même assemblage tramé que la cloison de gauche, tout en respectant la fonction d’emprunt des documents de la bibliothèque.

Exposition permanente : Bibliothèque du Plateau Mont-Royal

Collection de la Bibliothèque du Plateau Mont-Royal, Montréal

Photo : Michel Dubreuil



Pondaison

1984

Verre, bois

65 x 53,5 x 43 cm

Œuvre jamais exposée

Collection privée, Montréal



Sostenuto

1984

Verre

dimensions non disponibles

Centre d’art d’Orford

Collection du Centre d’art d’Orford (Québec)



Square Saint-Laurent (maquette)

1984

Métal, verre, pierre, eau

6,75 x 20,5 x 15,5 m (taille réelle)

La ville de Montréal s’est développée autour d’un plan quadrangulaire dont les axes ont déterminé la trame. Cette grille est reprise dans la proposition d’une fontaine pour le Square Saint-Laurent, cherchant à rétablir le trait d’union entre la zone habitée, insulaire, et la zone portuaire qui a été au cœur de son origine. La fontaine évoque la ceinture fluviale de Montréal. Deux grands triangles allongés, composés d’une structure métallique grillagée contenant des blocs de verre, et supportés par une armature d’acier, sont accolés en épaulement, en sens inverse, suivant les axes nord-sud, sud-nord de la ville. Sous ces triangles à la bordure desquels tombent des rideaux d’eau, les passants suivent le tracé ayant déterminé l’orientation de la ville. La résille d’eau rappelle l’importance de cet élément vital dans le développement de la plupart des cités du monde. Un autre passage est-ouest, ouest-est, recoupe à 90 degrés celui plus allongé situé dans l’axe nord-sud, sud-nord. Les piétons parcourent ainsi le plan déterminant dont la rue Saint-Laurent a été l’axe porteur. Le revêtement du square est fait de dallage de granit, selon le même motif quadrillé de la fontaine, cette pierre grise étant représentative de la pierre locale et de son usage dans des places publiques. Un système hydraulique de déversement et des dalots d’écoulement des eaux sont aménagés aux points stratégiques du square pour assurer le contrôle du débit et la récupération des eaux s’écoulant des abris-triangulés et des surfaces en pente du dallage.

Concours pour le « square Saint-Laurent », Montréal. — Projet abandonné par les organisateurs.

Propriété de l’artiste

Photo : D.R.



Colonne au repos

1985

Verre

10 x 41 x 18 cm

Exposition : « Sculptures récentes », Galerie Elena-Lee, Montréal, 1986

Invitation

Presse

Collection privée, Montréal

Photo : Jocelyn Blais



Sans titre (maquette)

1985

Métal, verre

18 x 12,2 x 5,6 cm (maquette)

De visibles et tangibles spectre
HUYSMANS

Favoriser l'émergence de la lumière matière

Transgresser sa linéarité pour laconvier à la fête spectrale

Lui rendre son épaisseur par le biais de supports transparents
pour la piéger dans ses derniers retranchements

Taquiner les données scientifiques inhérentes à la lumière,
mais en laissant davantage
la magie opérer que la rigueur

En appeler de son double, du noir, de l'obscur, de l'ombrage
pour une cohabitation fructueuse

Sertir la lumière dans des matières opaques pour en découpler
les propriétés
de radiation, de diffusion, de diffraction et de réfraction

Ménager des coupes incisives lumineuses comme des effets couperets

Métisser le verre à d'autres matières pour favoriser
de nouvelles complicités

Établir des liens de connivence avec l'architecture,
secouer l'étanchéité des frontières entre
lasculpture et l'architecture

Concours pour la bibliothèque Notre-Dame-de-Grâce, du réseau des bibliothèques publiques de la ville de Montréal

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Libellé (maquette)

1985

Métal, verre, bois

85 x 31 x 20 cm (maquette)

La maquette montre une cloison-rideau faite de sections de verre enchâssés dans un cadre de métal et de murets de bois disposées sur deux rangées, décalées et intercalées d’espaces. Des extraits de textes tirés d’ouvrages fondamentaux sont gravés au sable sur les sections horizontales de verre superposées à d’autres, rappelant la trame linéaire de l’écriture étalée sur des pages de documents imprimés. Cette cloison à claire-voie permet l’isolement sonore de cette section réservée aux réunions, en même temps qu’ elle maintient un lien visuel avec la zone publique de la bibliothèque.

Concours pour la bibliothèque De Lorimier du réseau des bibliothèques publiques de Montréal

Maquette détruite

Photo : D.R.



Ligne de vie

1985

Verre, bois, métal, système d’éclairage Lytespot à basse tension MR-16

Dimensions non disponibles

L’œuvre est une ligne brisée constituée d’un empilement de lames de verre montées dans une structure de métal et logées dans des niches de dimensions variables encastrées dans le mur du hall d’entrée. Le verre est éclairé par un système logé sous la partie opaque des niches et produira des effets lumineux sur les parois des boitiers, les arêtes irrégulières des lames servant de vecteurs de diffusion de la lumière. La ligne lumineuse est une évocation de l’activité électrique du cœur donnée par l’électrocardiogramme. Les ondulations angulaires évoquent le rythme cardiaque dont les contractions systoliques sont traduites par un diagramme. La localisation de cette ligne à l’intérieur de cadrans rappelle ceux de l’électrocardiogramme, de même qu’elle évoque l’intériorité de la cage thoracique. L’intervention à trois emplacements différents du hall d’entrée offre au visiteur un parcours visuel à la fois continu et séquentiel.

Concours pour l’Institut de cardiologie de Montréal

Maquette détruite



Marée I

1985

Verre

75 x 64 x 6 cm

Exposition : « Sculptures récentes », Galerie Elena-Lee, Montréal, 1986

Invitation

Presse

Collection privée, États-Unis

Photo : Jocelyn Blais



Sans titre

1985

Verre

7,5 x 64 x 36 cm

Exposition : « Sculptures récentes », Galerie Elena-Lee, Montréal, 1986

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste



Ziggurat

1985

Verre

30 x 50 x 50 cm

Exposition : « Sculptures récentes », Galerie Elena-Lee, Montréal, 1986

Invitation

Presse

Collection privée, Montréal

Photo : Jocelyn Blais



Arcadiade

1986

Verre, bois, métal

215 x 240 x 17 cm

Exposition : Maison de la culture Notre-Dame-de-Grâce, Montréal, 1986

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Battement tricuspide

1986

Verre

12,5 x 148 x 41 cm

Exposition : « Sculptures récentes », Galerie Elena-Lee, Montréal, 1986

Invitation

Presse

Collection privée, États-Unis

Photo : Jocelyn Blais



Boîte de pandore

1986

Verre, acrylique, bois et fluorescent

18,5 x 34 x 32 cm

Exposition : « Sculptures récentes », Galerie Elena-Lee, Montréal, 1986

Invitation

Presse

Collection privée, Victoriaville (Québec)

Photo : Jocelyn Blais



Colonne campaniforme

1986

Pinces à linge, métal, carton

272 x 50 x 50 cm

Exposition : « Verticalités », Galerie du Musée, Musée national des beaux-arts du Québec, 1987

Invitation

Presse

Collection du Prêt d’œuvres d’art du Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ)

Photo : Jocelyn Blais



Déploiement intercalaire

(maquette)

1986

Carton, verre

25,5 x 66 x 9 cm

Exposition : Maison de la culture Notre-Dame-de-Grâce, Montréal, 1986

Invitation

Presse

Maquette détruite

Photo : Jocelyn Blais



Gigogne

1986

Verre

18,5 x 34 x 45 cm

Exposition : « Sculptures récentes », Galerie Elena-Lee, Montréal, 1986

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Il en coulera de l’eau

sous les ponts

1986

Carton, verre

33 x 103 x 4 cm

Exposition : Maison de la culture Notre-Dame-de-Grâce, Montréal, 1986

Invitation

Presse

Maquette détruite

Photo : Jocelyn Blais



Métalloïde

1986

Graphite sur verre

28 x 28 x 28 cm

Exposition : « Sculptures récentes », Galerie Elena-Lee, Montréal, 1986

Invitation

Presse

Collection du Prêt d’œuvres d’art du Musée national des beaux-arts du Québec

Photo : Jocelyn Blais



Muralités II

1986

Verre

31,5 x 100 x 28 cm

Exposition : « Sculptures récentes », Galerie Elena-Lee, Montréal, 1986

Invitation

Presse

Œuvre détruite

Photo : Jocelyn Blais



À l’ombre du sphinx

1986

Bois d’érable peint, verre

229 x 332 x 92 cm

Le profil pyramidal de cette sculpture revisite la figure mythique du Sphinx de Gizeh représentant Khéphren veillant sur sa nécropole. Elle s’impose comme une ombre criblée de couperets lumineux, ancrée au sol, mais qui semble vouloir s’en arracher par la dématérialisation créée par la lumière la pénétrant. Les blocs de bois peints noirs sont intercalés de lames de verre transparent lui donnant une légèreté, comme des brèches de lumière serties dans des écrins opaques. Le décroché des gradins évoque les pattes et les épaules de la figure en position de vigilance, le grand repli sombre agit comme une sentinelle interpelant l’humain. La sculpture entretient des liens de connivence architecturale avec les pyramides égyptiennes et partage avec les anciens pharaons une vénération pour la lumière.

Exposition: Maison de la culture Notre-Dame-de-Grâce, Montréal, 1986

Invitation

Exposition : « Verticalités », Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ), 1987

Invitation

Presse

Collection du Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ)

Photo : Jocelyn Blais



Pizzicato

1986

Verre

47 x 19,5 x 19,5 cm

Exposition : « Sculptures récentes », Galerie Elena-Lee, Montréal, 1986

Invitation

Presse

Collection privée, Victoriaville (Québec)

Photo : Jocelyn Blais



Points de fuite

1986

Verre découpé, verre dépoli

20 x 188 x 61 cm

Exposition : « Sculptures récentes », Galerie Elena-Lee, Montréal, 1986

Invitation

Presse

Collection privée, Victoriaville (Québec)

Photo : Jocelyn Blais



Rainbows

1986

Verre, métal

25 x 50 x 17 cm

Exposition : Glass Art Gallery, Toronto, 1986

Presse

Collection privée, Toronto

Photo : Jocelyn Blais



Sentinelles spectrales

1986

Bois peint, verre, éclairage

265 x 280 x 57 cm

La pièce est constituée de sections de bois, coupées en biseau, de longueurs décroissantes, regroupés en trois blocs, entre lesquels sont intercalées des tranches de verre qui, éclairées latéralement, projettent sur les surfaces adjacentes des reflets de lumière. Elle se situe dans le sillage de pièces utilisant davantage le verre pour ses effets de projection et de diffusion que pour sa brillance intrinsèque. Le verre est relégué dans les coulisses plus qu’il n’est placé aux premières loges, pour paraphraser le langage théâtral. Ces Sentinelles se placent dans l’espace comme des vigies, semblables à des phares spectraux servant de repères.

Exposition : « Sculpture-verre », Maison de la culture Notre-Dame-de-Grâce, Montréal, 1986

Invitation

Exposition internationale sur le verre, Rouen (France), 1991-1992

Invitation

Presse

Collection privée, Trois-Rivières

Photo : Jocelyn Blais



Stèles

1986

Bois peint, verre ondulé, métal

220 x 344 x 11,5 cm

Stèles est constituée de quatre éléments dressés, porteurs en leur flanc de stries de verre lumineuses et couronnés à leur sommet de strates de verre ondulé. Les sections rectangulaires des stèles se disloquent dans leurs parties supérieures en des triangles débordant des arêtes verticales. Une dimension plastique est induite, celle du glissement de l’opacité vers la transparence ; les entailles supérieures fragilisent la matière qui, au sommet, crée l’effet d’une déchirure de la trame chargée de tension magnétique, oscillant entre l’attraction et la répulsion. La sédimentation vitrifiée chapeautant les Stèles est constituée de lames découpées dans du verre ayant servi de tamis de lumière dans des bâtiments industriels au début du XXe siècle. Les strates ondoyantes du verre bleu-vert « aqua », teinte due à l’ajout d’oxydes dans la composition de la matière vitreuse, évoquent les poussées aquatiques s’infiltrant et disloquant la matière solide, à l’image de l’eau sculptant les rivages.

Exposition : « Sculpture-verre », Maison de la culture Notre-Dame-de-Grâce, Montréal, 1986

Invitation

Exposition internationale sur le verre, Rouen (France), 1991-1992

Invitation

Catalogue

Presse

Collection du Musée de Lachine, Montréal

Photo : Jocelyn Blais



Trame

1986

Verre, métal

101 x 55 x 8 cm

Exposition : « Sculptures récentes », Galerie Elena-Lee, Montréal, 1986

Invitation

Presse

Collection privée, Montréal

Photo : Jocelyn Blais



Transgression

1986

Verre

15 x 103 x 37 cm

Exposition : « Sculptures récentes », Galerie Elena-Lee, Montréal, 1986

Invitation

Presse

Collection privée, Victoriaville (Québec)

Photo : Jocelyn Blais



Colonne ADN

1987

Verre, métal

230 x 20,5 x 20,5 cm

Exposition : « Verticalités », Galerie Trois-Points, Montréal, 1988

Invitation

Presse

Collection privée, États-Unis

Photo : Jocelyn Blais



Colonne arche

1987

Métal, verre

252 x 61 x 58 cm

Exposition : « Verticalités », Galerie Trois-Points, Montréal, 1988

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Colonne cascade

1987

Métal, verre

260 x 20 x 20 cm

Exposition : « Verticalités », Galerie du Musée, Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ), 1987

Invitation

Exposition : « Verticalités », Galerie Trois-Points, Montréal, 1988

Invitation

Presse

Collection privée, Sutton (Québec)



Colonne cime

1987

Carton

252 x 43 x 43 cm

Exposition : « Verticalités », Galerie du Musée, Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ), 1987

Invitation

Exposition : « Verticalités », Galerie Trois-Points, Montréal, 1988

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste



Colonne dessin

1987

Métal

262 x 43 x 43 cm

Exposition : « Verticalités », Galerie du Musée, Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ), 1987

Invitation

Exposition : « Verticalités », Galerie Trois-Points, Montréal, 1988

Invitation

Exposition : « Empreintes et emprunts », Galerie d’art de l’Université de Sherbrooke, Sherbrooke, 2017

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Colonne érodée

1987

Carton

252 x 25,5 x 25,5 cm

Exposition : « Verticalités », Galerie du Musée, Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ), 1987

Invitation

Exposition : « Verticalités », Galerie Trois-Points, Montréal, 1988

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Colonne flèche

1987

Verre, néoprène

255 x 25 x 46 cm

Exposition : « Verticalités », Galerie du Musée, Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ), 1987

Invitation

Exposition : « Verticalités », Galerie Trois-Points, Montréal, 1988

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste



Colonne gradins

1987

Carton

290 x 25 x 15 cm

Exposition : « Verticalités », Galerie du Musée, Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ), 1987

Invitation

Exposition : « Verticalités », Galerie Trois-Points, Montréal, 1988

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste



Colonne hélicoïdale

1987

Métal, verre

259 x 30 x 28 cm

Exposition : « Verticalités », Galerie du Musée, Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ), 1987

Invitation

Exposition : « Verticalités », Galerie Trois-Points, Montréal, 1988

Invitation

Exposition : « Empreintes et emprunts », Galerie d’art de l’Université de Sherbrooke, Sherbrooke, 2017

Invitation

Presse

Collection privée, Sutton (Québec)

Photo : Jocelyn Blais



Colonne incisive

1987

Carton, graphite, verre

286 x 25 x 25 cm

Exposition : « Verticalités », Galerie du Musée, Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ), 1987

Invitation

Exposition : « Verticalités », Galerie Trois-Points, Montréal, 1988

Invitation

Presse

Collection privée, États-Unis

Photo : Jocelyn Blais



Colonne ionique

1987

Métal

287 x 36,5 x 36,5 cm

Exposition : « Verticalités », Galerie du Musée, Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ), 1987

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Colonne mémoire

1987

Bois gravé, graphite

291 x 106 x 106 cm

Exposition : « Verticalités », Galerie du Musée, Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ), 1987

Invitation

Exposition : « Verticalités », Galerie Trois-Points, Montréal, 1988

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Colonne Morris

1987

Carton, silicone, métal, verre

250 x 26 x 26 cm

Exposition : « Verticalités », Galerie du Musée, Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ), 1987

Invitation

Exposition : « Verticalités », Galerie Trois-Points, Montréal, 1988

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste



Colonne obélisque

1987

Carton peint

261 x 24 x 24 cm

Exposition : « Verticalités », Galerie du Musée, Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ), 1987

Invitation

Exposition : « Verticalités », Galerie Trois-Points, Montréal, 1988

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Colonne palimpseste

1987

Verre, graphite, pellicule autocollante

260 x 20,3 x 20,3 cm

La sculpture est constituée de deux épaisseurs de verre superposées, disposées à angle de 90 degrés, sur lesquelles des dessins au graphite se répondent par transfert, positif sur la première surface, négatif sur la deuxième surface. La forme allongée de même que l’ouverture en angle évoquent les traces graphiques, les manuscrits, les parchemins, les écrits laissés par la main humaine au cours de l’histoire de l’humanité. Les traces, non décryptables, ouvrent sur des lectures et des interprétations multiples, sortes de stratifications de savoirs que les cultures ont laissées – mais brouillées par les interventions successives dans le temps. Un éclairage adéquat fait ressortir ces traces graphiques et la profondeur de champ créée par les deux couches de verre.

Exposition : « Verticalités », Galerie Trois-Points, Montréal, 1988

Invitation

Catalogue

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Colonne palmiforme

1987

Pinces à linge, métal

262 x 170 x 170 cm

Exposition : « Verticalités », Galerie du Musée, Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ), 1987

Invitation

Exposition : « Verticalités », Galerie Trois-Points, Montréal, 1988

Invitation

Presse

Collection du Prêt d’œuvres d’art du Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ)

Photo : Jocelyn Blais



Colonne parchemin

1987

Métal

252 x 22 x 22 cm

Exposition : « Verticalités », Galerie du Musée, Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ), 1987

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Colonne phare

1987

Carton peint, verre

250 x 25,5 x 25,5 cm

Exposition : « Verticalités », Galerie du Musée, Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ), 1987

Invitation

Exposition : « Verticalités », Galerie Trois-Points, Montréal, 1988

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Colonne pinacle

1987

Métal, verre

234 x 20,5 x 20,5 cm

Exposition : « Verticalités », Galerie du Musée, Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ), 1987

Invitation

Exposition : « Verticalités », Galerie Trois-Points, Montréal, 1988

Invitation

Presse

Collection privée, Victoriaville (Québec)

Photo : Jocelyn Blais



Colonne pluie

1987

Épingles de sûreté

277 x 39 x 49 cm

Exposition : « Verticalités », Galerie du Musée, Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ), 1987

Invitation

Exposition : « Verticalités », Galerie Trois-Points, Montréal, 1988

Invitation

Presse

Œuvre détruite

Photo : Jocelyn Blais



Colonne prismatique

1987

Verre

274 x 46 x 46 cm

Exposition : « Verticalités », Galerie du Musée, Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ), 1987

Invitation

Exposition : « Verticalités », Galerie Trois-Points, Montréal, 1988

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Colonne stèle

1987

Ardoise, silicone, verre

244 x 46 x 35 cm

Exposition : « Verticalités », Galerie du Musée, Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ), 1987

Invitation

Exposition : « Verticalités », Galerie Trois-Points, Montréal, 1988

Invitation

Presse

Collection de la Maison de la culture du Plateau Mont-Royal, ville de Montréal

Photo : Jocelyn Blais



Colonne tactile

1987

Latex, métal, eau

258 x 32 x 14 cm

Exposition : « Verticalités », Galerie du Musée, Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ), 1987

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Colonne torsade

1987

Carton, verre

297 x 43 x 43 cm

Exposition : « Verticalités », Galerie du Musée, Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ), 1987

Invitation

Exposition : « Verticalités », Galerie Trois-Points, Montréal, 1988

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Colonne torse

1987

Carton

252 x 25,5 x 25,5 cm

Exposition : « Verticalités », Galerie du Musée, Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ), 1987

Invitation

Exposition : « Verticalités », Galerie Trois-Points, Montréal, 1988

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Colonne virevolte

1987

Métal

317 x 28 x 28 cm

Exposition : « Verticalités », Galerie du Musée, Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ), 1987

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Colonne volubile

1987

Métal, verre, bois

244 x 111 x 111 cm

Exposition : « Verticalités », Galerie du Musée, Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ), 1987

Invitation

Exposition : « Verticalités », Galerie Trois-Points, Montréal, 1988

Invitation

Presse

Œuvre détruite

Photo : Jocelyn Blais



Colonne ziggourat

1987

Métal

290 x 52 x 52 cm

Exposition : « Verticalités », Galerie du Musée, Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ), 1987

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Kaléidoskop

1987

Verre biseauté, métal

410 x 590 x 30 cm

L’intégration de la sculpture de verre à la façade de l’école permet à la lumière de traverser ses parois et de produire le maximum d’effets. Ceux-ci sont provoqués par larges rebords des bandes de verre biseauté qui décompose la lumière du prisme, la diffracte, la réfléchit, la projette tout en couleurs sur les surfaces avoisinantes. Les effets kaléidoscopiques rejoignent la propension naturelle de l’enfant à jouer, en particulier avec cet objet fascinant qui a inspiré le titre de l’œuvre, le kaléidoscope.

Exposition permanente : École primaire L’Aquarelle, Saint-Hilaire (Québec), 1987

Collection de l’École primaire L’Aquarelle du parc Michel, Saint-Hilaire (Québec)

Photo : Jocelyn Blais



Porte-à-faux

1987

Verre, métal

40 x 90 x 37 cm

Exposition : « Glass in sculpture », Gallery Koffler, Toronto, 1988

Invitation

Presse

Collection privée, Québec

Photo : Jocelyn Blais



Pyramidion

1986

Verre, métal

20 x 40 x 40 cm

Exposition : « Sculptures », Galerie Daniel, Montréal, 1986

Invitation

Exposition : « Expressions en verre in glass, Musée Marsil Museum, Longueuil (Québec) 1987

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Sustentation

1987

Verre, métal

15 x 90 x 28 cm

Exposition : « Glass ’88 », Robert Kidd Gallery, Birmingham, MI (États-Unis), 1988

Invitation

Presse

Collection privée, États-Unis

Photo : Jocelyn Blais



Triade

1987

Verre, métal

26 x 53 x 27,5 cm

Exposition : « Glass ’88 », Robert Kidd Gallery, Birmingham, MI (États-Unis), 1988

Invitation

Presse

Collection privée, États-Unis

Photo : Jocelyn Blais



Willendorf

1987

Verre, métal

53 x 33 x 33 cm

Œuvre perdue



Claire-voie

1988

Verre biseauté, bois peint

1700 x 274 x 30 cm

Constituée de lames de verre biseauté disposées dans un cadre de bois peint, l’œuvre sépare la salle communautaire du couloir. La disposition croisée, les orientations et les superpositions des lames de verre biseauté créent des percées visuelles aux effets optiques constamment changeants selon le déplacement des personnes. La cloison ajourée maintient un contact visuel entre les deux espaces : elle permet de garder une relative intimité aux personnes fréquentant la salle communautaire et permet d’assurer une vigilance des personnes qui emprunte le couloir.

En 2015, l’œuvre a fait l’objet d’un déplacement dont nous ne pouvons témoigner.

Exposition permanente : Centre de réadaptation Lucie-Bruneau, Montréal

Collection du Centre de réadaptation Lucie-Bruneau, Montréal

Photo : Jocelyn Blais



Colonne cascatelle

1988

Métal, verre

260 x 21 x 21 cm

Exposition : Galerie Trois-Points, Montréal, 1988

Invitation

Presse

Collection privée, Sutton (Québec)

Photo : Jocelyn Blais



Colonne cristallisée

1988

Carton, verre

280 x 25 x 40 cm

Exposition : « Verticalités », Galerie Trois-Points, Montréal, 1988

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Colonne cuirassée

1988

Métal, carton peint

287 x 45 x 22 cm

Exposition : « Verticalités », Galerie Trois-Points, Montréal, 1988

Invitation

Presse

Œuvre détruite

Photo : Jocelyn Blais



Colonne cygne

1988

Métal, verre, eau

250 x 46 x 42 cm

Exposition : « Verticalités », Galerie Trois-Points, Montréal, 1988

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Colonne d’eau

1988

Plastique, métal, eau

277 x 21 x 16 cm

Exposition : « Verticalités », Galerie Trois-Points, Montréal, 1988

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Colonne échine

1988

Métal, verre

264 x 20 x 20 cm

Exposition : « Verticalités », Galerie Trois-Points, Montréal, 1988

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste



Colonne elliptique

1988

Métal

317 x 37 x 18 cm

Exposition : « Verticalités », Galerie Trois-Points, Montréal, 1988

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Colonne encoignure

1988

Métal, verre

253 x 23 x 23 cm

Exposition : « Verticalités », Galerie Trois-Points, Montréal, 1988

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste



Colonne Fibonacci

1988

Silicone

320 x 114 x 195 cm

Exposition : « Verticalités », Galerie Trois-Points, Montréal, 1988

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Colonne fragmentée

1988

Métal, verre

252 x 24 x 24 cm

Exposition : « Verticalités », Galerie Trois-Points, Montréal, 1988

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Colonne griffée

1988

Bois, papier

280 x 19 x 28 cm

Exposition : « Réquisition clandestine », Complexe Canal Lachine, Montréal, 1989

Invitation

Biennale du dessin, de l’estampe et du papier du Québec, Alma (Québec) 1989

Invitation

Presse

Œuvre détruite

Photo : Jocelyn Blais



Colonne messagère

1988

Bois, plomb, agrafes

275 x 26 x 26 cm

Exposition « Verticalités », Galerie Trois-Points, Montréal, 1988

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Colonne palabre

1988

Papier, métal

286 x 80 x 70 cm

Exposition : « Réquisition clandestine », Complexe Canal Lachine, Montréal, 1989

Invitation

Presse

Œuvre détruite

Photo : Jocelyn Blais



Colonne pédestre

1988

Bois

294 x 550 x 42 cm

Exposition : « Verticalités » Galerie Trois-Points, Montréal, 1988

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Colonne Perséïdes

1988

Carton, verre

292 x 25 x 25 cm

Exposition : « Verticalités », Galerie Trois-Points, Montréal, 1988

Invitation

Presse

Collection du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM)

Photo : Jocelyn Blais



Colonne pinacle II

1988

Verre, cuivre

9 x 9 x 9 cm

Exposition : « Verticalités », Galerie Trois-Points, Montréal, 1988

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Colonne Samothrace

1988

Bois peint, graphite

244 x 92 x 30 cm

Exposition : « Verticalités », Galerie Trois-Points, Montréal, 1988

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Colonne à fût appareillé

1989

Papier, métal

250 x 28 x 22 cm

Exposition : « Réquisition clandestine », Complexe du Canal Lachine, Montréal, 1989

Invitation

Exposition : « Empreintes et emprunts », Galerie d’art de l’Université de Sherbrooke, Sherbrooke, 2017

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Corpus urnus

1989

Métal

126 x 55 x 55 cm

Exposition : « Corpus et urniformes », Galerie Trois-Points, Montréal, 1991

Invitation

Presse

Collection du Musée de Lachine, Montréal

Photo : Jocelyn Blais



Danse pédieuse

1989

Métal

110 x 133 x 70 cm

Exposition : « Corpus et urniformes », Galerie Trois-Points, Montréal, 1991

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Cage de lumière (maquette)

1989

Métal, verre bisauté

80 x 55 x 55 cm (maquette) ; 4,5 x 2,87 x 2,87 m (taille réelle)

L’écran à claire-voie, disposé au centre de cet espace, dont la densité de la trame est proportionnelle au degré d’ensoleillement saisonnier, tamise la lumière dévorante de cette aire circulaire. Piéger la lumière en la sertissant afin de permettre à l’œil d’en cerner les subtilités. C’est à une fête prismatique à laquelle est convié le regard. La charge émotive du lieu – ce bâtiment ayant été une prison – n’a pas été occulté. La structure grillagée est une image prégnante, et les portes et les fenêtres en sont pourvues. Le visiteur est invité à entrer dans la rotonde grillagée, à ne regarder la lumière du jour qu’à travers les entraves et à éprouver des sentiments semblables à ceux qu’éprouvent les personnes confinées. La course solaire et les rythmes saisonniers favorisent le déploiement de la féérie prismatique de l’arc-en-ciel, dans cet espace réceptacle des phénomènes lumineux de la décomposition des couleurs du prisme. L’orientation est-ouest et le promontoire sur lequel est érigée la tour ne font qu’alimenter ce phénomène lumineux. Les sections de verre biseauté insérées dans l’armature métallique sont placées selon des angles variables, multipliant ainsi les qualités optiques de diffraction, de diffusion et de réfraction de cette matière. La couleur vert institutionnel a été privilégiée pour rappeler celle que l’on retrouve souvent sur les bâtiments de l’État dans la capitale nationale, Québec.

Concours pour le Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ), Québec

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Nœud bulbeux

1989

Métal

94 x 70 x 70 cm

Exposition : « Corpus et urniformes », Galerie Trois-Points, Montréal, 1991

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Sous l’aile coloniale

1989

Verre, porcelaine, bois, colle, graphite

50 x 86 x 68 cm

Exposition : « Dieux et diables », Galerie Circa art contemporain, Montréal, 1989

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Triologie volubile

1989

Papier, métal, bois

286 x 400 x 400 cm

Exposition : « Réquisition clandestine », Complexe du Canal Lachine, Montréal, 1989

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste (œuvre partiellement détruite)

Photo : Jocelyn Blais



Anastomose temporelle

1990

Métal, silicone

156 x 69 x 69 cm

Exposition : « Corpus et urniformes », Galerie Trois-Points, Montréal, 1991

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Corpus baleinus

1990

Métal

150 x 50 x 41 cm

L’œuvre évoque le carcan corporel imposé au corps féminin par les diktats de la mode. Le corps de la femme a été baleiné pendant quatre siècles. La constriction du corps est imposée par des diètes draconiennes, par des aspirations à atteindre des performances physiques, professionnelles ou idéologiques à la hauteur des « galons » qu’on aspire gagner. Les règles à mesurer avec lesquelles est constitué le corset rappellent des asservissements.

Exposition : « Corpus et urniformes », Galerie Trois-Points, Montréal, 1991

Invitation

Presse

Collection du Musée de Lachine, Montréal

Photo : Jocelyn Blais



Couple I

1990

Métal

120 x 127 x 50 cm

Exposition : « Corpus et urniformes «, Galerie Trois-Points, Montréal, 1991

Invitation

Presse

Œuvre détruite

Photo : Jocelyn Blais



Couple II

1990

Métal

122 x 120 x 66 cm

Exposition : « Corpus et urniformes «, Galerie Trois-Points, Montréal, 1991

Invitation

Presse

Œuvre détruite

Photo : Jocelyn Blais



La déambulation des « h »êtres

1990

Bois

123 x 235 x 170 cm

Exposition : « Corpus et urniformes », Galerie Trois-Points, Montréal, 1991

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Dérive implosive

1990

Verre

118 x 54 x 54 cm

Exposition : « Corpus et urniformes », Galerie Trois-Points, Montréal, 1991

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Diaphragme

1990

Bambou, métal

31 x 204 x 204 cm

Exposition : « Corpus et urniformes », Galerie Trois-Points, Montréal, 1991

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Fractuosités I

1990

Verre biseauté, métal

66 x 17 x 17 cm

Exposition : Centre Pierre-Péladeau (Montréal). Exposition au bénéfice de la Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ)

Presse

Collection privée, Montréal

Photo : Jocelyn Blais



Garde-à-vous

1990

Métal, bois

96 x 96 x 30 cm

Exposition : « Corpus et urniformes », Galerie Trois-Points, Montréal, 1991

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



La personne-clés

1990

Bois, métal

157 x 54 x 8 cm

Exposition : « Corpus et urniformes », Galerie Trois-Points, Montréal, 1991

Invitation

Exposition : « Empreintes et emprunts », Galerie d’art de l’Université de Sherbrooke, Sherbrooke, 2017

Invitation

Presse

Collection d’œuvres d’art de l’Université de Sherbrooke

Photo : Jocelyn Blais



Planète captive

1990

Métal

99 x 70 x 70 cm

Exposition : « Corpus et urniformes », Galerie Trois-Points, Montréal, 1991

Invitation

Exposition : « Empreintes et emprunts », Galerie d’art de l’Université de Sherbrooke, Sherbrooke, 2017

Invitation

Presse

Collection du Prêt d'œuvres d'art du Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ)

Photo : Jocelyn Blais



Robe des champs

1990

Métal, verre

146 x 57 x 32 cm

Exposition : « Corpus et urniformes », Galerie Trois-Points, Montréal, 1991

Invitation

Presse

Collection du Musée de Lachine, Montréal

Photo : Jocelyn Blais



Ronde claudicante

1990

Bois, plomb

122 x 46 x 46 cm

La sculpture est constituée de quatre éléments hybridant une forme référant au corps humain et une prothèse le prolongeant ou suppléant sa déficience. Les jambes-prothèses s’épaulent les unes les autres mais leur mobilité limitée les confine à une ronde stationnaire. L’aveugle conduisant l’aveugle, pour emprunter une image biblique, devient hasardeux ou inefficace. Elles évoquent la propension de l’humain à rechercher un réconfort chez ses semblables affligés de maux comparables aux siens. L’enrobage de ces composantes avec des rubans de plomb réfère au pansement antiseptique et curatif dont on recouvre des plaies ; une métaphore également des traitements auxquels on recourt dans des situations de précarité physique ou psychologique, que ce soit la béquille mécanique ou chimique.

Exposition : « Corpus et urniformes », Galerie Trois-Points, Montréal, 1991

Invitation

Exposition : « Empreintes et emprunts », Galerie d’art de l’Université de Sherbrooke, Sherbrooke, 2017

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Virelai

1990

Métal

120 x 70 x 70 cm

Exposition : « Corpus et urniformes », Galerie Trois-Points, Montréal, 1991

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Zéro et infini

1990

Laiton gravé, dallage de pierre

2 éléments (tailles réelles) : Zéro : 150 x 381 x 135 cm ; Infini : 169,5 x 321 x 135 cm

Les symboles mathématiques du zéro et de l’infini, sur lesquels repose le système de notation universel, ont été fortement agrandis et portent sur leur flanc l’historique de leur naissance et de leur évolution.

Étonnamment, les mots chiffre et zéro ont une origine sémantique commune. En effet, le mot chiffre, qui vient d’une traduction plus ou moins latinisée du mot arabe sifr lui-même emprunté du mot sanskrit sunya, signifie le vide ou quantité nulle dans son acception originelle. C’est à tort qu’on parle de chiffres arabes, quand on parle de nos signes chiffrés, puisque l’apport de la culture indienne a été aussi important que l’arabe dans le développement de la graphie actuelle des nombres. Nous devrions plus justement parler de chiffres indo-arabes. La notion et l’usage du zéro, qui nous paraissent d’une grande évidence, ne l’ont pas toujours été. La découverte et l’application du zéro sur lesquelles repose notre système de numérisation décimale de position, en opposition à celui de juxtaposition, ont permis une poussée considérable dans l’avancement des sciences des nombres. Le système de numérisation décimale de position est le plus économe, permettant une notation rationnelle de n’importe quel nombre, si grand soit-il. Le développement des mathématiques modernes, la théorie des ensembles, les nombres négatifs, complexes, le système binaire sur lequel reposent les sciences informatiques actuelles auraient été impensables sans cette découverte majeure du zéro.

L’infini, symbolisé par la lemniscate – signe du huit couché qui apparait dans la numération romaine pour désigner le nombre 1 000 – est également un axiome fondamental sur lequel reposent les mathématiques, et dont l’acuité est encore plus vive maintenant que l’univers se dérobe aux limites quantifiables. Déjà à l’époque de Pythagore, on avait pressenti le vertige et l’impasse auxquels mène cette notion. L’histoire de la numération, bien antérieure à celle de l’écriture, remonte à l’homme des cavernes qui a senti l’urgence de numéroter sur des os ou du bois, autant que de produire des images sur des parois rupestres.

L’œuvre retrace les principaux jalons de l’évolution des symboles chiffrés. L’historique des chiffres de 1 à 9, puis de l’apparition du 0, depuis la préhistoire jusqu’à l’époque actuelle, est gravé sur les parois internes de la sculpture. Elle illustre la numération figurée (objets, entailles, cordelette, figuration numérique), suivi le passage de la notation numérique fondée sur l’intuition visuelle directe (égyptienne, sumérienne, chinoise, maya) à celle qui s’en détache, pour acquérir le caractère indo-arabe qu’on lui connaît maintenant. Ce cheminement inclut également la numération alphabétique (hébraïque, grecque, romaine), l’introduction des abaques, l’ancêtre de nos bouliers-compteurs. Figurent également dans cette évolution l’apport typographique engendré par l’invention de l’imprimerie, de même que les technologies de pointe actuelles de numérisation et d’informatisation.

Nous pouvons suivre la cristallisation progressive des chiffres indo-arabes à travers une grille qui parcourt les faces internes des deux composantes du zéro et infini, dans le sens contraire des aiguilles d’une montre. Des variantes semblent parfois se distancier passablement des modèles connus ; l’insertion, dans les colonnes, de jetons sur lesquels étaient inscrits les chiffres, et qui pouvaient pivoter, explique ces modifications : un quatre incliné pouvait davantage ressembler à un cinq, surtout après l’arrivée de l’abaque de Gerbert, entre le Xe et le XIIe siècle. L’identification des symboles et les sources des documents d’où sont tirés des exemples de numération, quand elles existent, sont transcrites sur une plaque gravée à la base de la sculpture. La disposition en graphique circulaire correspondant au déploiement interne des chiffres, facilitera la lecture et le parcours historique.

Concours pour le Pavillon des sciences mathématiques et informatiques de l’Université de Montréal

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Dome

1991

Métal, verre biseauté (verrière)

12 x 310 x 420 cm (maquette)

La verrière est constituée d’une grille-caisson, captatrice de lumière, qui permet de suivre, par projection sur ses parois, le mouvement du soleil et ses effets constamment changeants. Chacun des caissons de 36 cm de côté, est occupé dans sa partie supérieure par des surfaces de verre biseauté, scellées, dont l’orientation varie à chaque section. La lumière réfractée par l’angulation des lames de verre biseauté est diffractée et réfléchie sur les parois blanches de la grille sous-jacente, créant des jeux optiques et prismatiques variant constamment selon les heures et les saisons. La grille-caisson est incurvée sur ses deux faces. La courbure extérieure permet l’écoulement des eaux de ruissèlement. L’incurvation intérieure, plus douce, est plus prononcée et plus profonde dans sa partie centrale et offre une plus grande surface de réflexion aux rayons lumineux balayant la zone zénithale. Les quinze sections centrales correspondent au nombre maximal d’heures d’ensoleillement que connait Montréal. La zone zénithale médiane où se trouve la plus grande concentration de lames de verre biseauté, a été déterminée selon l’axe est-ouest, axe de rotation de la terre. Vus en plan, les segments de courbe, donnés par l’orientation des lames de verre, situés de part et d’autre de la zone médiane, rappellent les mouvements des levers et couchers du soleil, plus perceptibles à l’horizon que ne le sont les déplacements du soleil au zénith. La subdivision en 21 et 15 sections latérales rappellent les dates des équinoxes et le solstice d’été où les heures d’ensoleillement sont les plus longues. En l’absence d’ensoleillement direct, la fragmentation optique des éléments vus à travers les parois vitrées est toujours visible pour le passager qui emprunte le passage souterrain. L’angle de prédilection pour apercevoir la façade de la salle Wilfrid-Pelletier est situé au bas de l’escalier précédant la verrière. Un éclairage prolongera, la nuit, les qualités de luminosité de verrière.

Concours pour la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des arts, Montréal

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



En hommage à Eva Hesse

1991

Métal, paraffine, acrylique

37 x 28 x 27 cm

Exposition : Galerie Axe Néo-7, Gatineau (Québec), 1991

Invitation

Presse

Collection privée, Montréal


L’Énigme du sphinx

1991

Métal, bois

96 x 14 x 88 cm

Exposition : « Corpus et urniformes », Galerie Trois-Points, Montréal, 1991

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Escabelle

1991

Métal

160 x 51 x 90 cm

La sculpture se réapproprie un objet usuel, l’escabeau, coiffé d’un motif emprunté à l’architecture grecque, le chapiteau ionique. Le couronnement de cet objet utilitaire, dressé comme un promontoire auquel accéder, transgresse sa fonction pour lui conférer un nouvel horizon. La forme des volutes enroulées sur elles-mêmes, comme les chapiteaux des colonnes ioniques des temples grecs, s’apparente à une jumelle permettant de voir au-delà.

Exposition « Corpus et urniformes », Galerie Trois-Points, Montréal, 1991

Invitation

Exposition : « Empreintes et emprunts », Galerie d’art de l’Université de Sherbrooke, Sherbrooke, 2017

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Faire des mains et des pieds

1991

Bois

153 x 34 x 44 cm

Exposition : « Corpus et urniformes », Galerie Trois-Points, Montréal, 1991

Invitation

Presse

Collection du Musée de Lachine, Montréal

Photo : Jocelyn Blais



Filigrane I

1991

Métal

100 x 120 x 120 cm

Exposition : « Corpus et urniformes », Galerie Trois-Points, Montréal, 1991

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Fragilis

1991

Laine d’acier, bois

151 x 46 x 39 cm

Exposition : « Corpus et urniformes », Galerie Trois-Points, Montréal, 1991

Invitation

Exposition : « Un musée qui a du coffre », Musée de Lachine, Montréal, 2008

Invitation

Exposition : « L’Essence des mots », Musée de Lachine, Montréal, 2016

Invitation

Catalogue

Presse

Collection du Musée de Lachine

Photo : Jocelyn Blais



Le grand écart

1991

Bois

38 x 100 x 100 cm

Exposition : « Corpus et urniformes », Galerie Trois-Points, Montréal, 1991

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Une main de velours
dans un gant de fer

1991

Tissu, cire, métal

127 x 45 x 45 cm

Exposition : « Corpus et urniformes », Galerie Trois-Points, Montréal, 1991

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



les « mots » de corps

1991

Plomb, acier

154 x 80 x 1 cm

Exposition : « Corpus et urniformes », Galerie Trois-Points, Montréal, 1991

Invitation

Presse

Collection privée, Montréal

Photo : Jocelyn Blais



Paraterre

1991

Métal plastifié, métal, épingles d’acier, verre

118 x 118 x 118 cm

Paraterre, réalisée à partir d’épingles à piquer insérées dans un grillage métallique plastifié, reproduit la configuration des continents de l’hémisphère nord. Cette forme-abri s’inscrit dans le courant actuel de conscientisation de l’état actuel du monde, dont l’hémisphère nord est en bonne partie responsable, par le développement et l’exploitation à outrance des ressources de la planète. La terre doit se protéger d’elle-même. L’inclinaison du Paraterre reprend celle de la terre à 23 °. La réflexion sur la surface octogonale noire de la base, faite de verre et réfléchissant en effet miroir l’envers du monde, plus sombre que les scintillements de sa surface, induit à un questionnement certain.

Exposition : « Corpus et urniformes », Galerie Trois-Points, Montréal, 1991

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Passages

1991

Verre, métal

Dimensions non disponibles

Cette œuvre d’art intégrée dans la fenestration de cette institution hospitalière propose une réflexion sur les trois âges de la vie de l’humain, soit l’enfance, l’âge adulte et la vieillesse. L’œil est, chez l’être humain, le révélateur immédiat de sa vitalité et de ses états d’âme. Ne dit-on pas de quelqu’un qu’il a l’œil vif ou éteint pour qualifier le degré de vivacité qu’il dégage... Il est également un signe vital éloquent dans le cadre d’une investigation médicale, la dilatation de la pupille étant un des derniers signes manifestes des fonctions cérébrales.
C’est dans cette perspective que nous avons inscrit de thème de l’œil dans les fenêtres du Centre hospitalier Sainte-Marie, à Trois-Rivières, saisi à trois étapes charnières de la vie. Les fenêtres d’un bâtiment ne sont-elles pas les ouvertures sur le monde intérieur et extérieur, comme la vision, sens prédominant chez l’homme, l’est pour le genre humain.
L’œil écarquillé de l’enfant est celui de la réceptivité, puisque c’est de la naissance jusqu’à quatre ans que l’être humain emmagasine le plus de bagage cognitif. Les dimensions des yeux et de la tête sont proportionnellement plus grandes chez le corps enfantin qu’elles ne le sont chez le corps adulte. L’œil adulte, moins béant, oscille entre l’accueil, le retrait et l‘acceptation. C’est l’étape des choix que l’adulte a assumés au cours de sa vie active. L’œil de la personne âgée, sous l’alourdissement des paupières, traduit encore une vitalité visuelle. Cette période des bilans et de la réflexion rétrospective, donne au regard une intériorité teintée de nostalgie. Le crépuscule a succédé à l’aurore et au zénith.
Ces trois étapes de la vie sont étalées sur trois étages pour évoquer le déroulement chronologique et la pérennité humaine, souvent ponctuée de passages en milieu hospitalier : la naissance, la maladie, la mort.

Concours pour le Centre hospitalier Sainte-Marie, Trois-Rivières (Québec)

Maquette détruite



Persiennes

1991

Laiton gravé et oxydé

632 x 11 816 x 10 cm

Cette œuvre intégrée dans les vestiges des murs de la maison Mère-d’Youville retranscrit, à grande échelle, un document manuscrit adressé au ministre, président du Conseil de marine, qui réglait les affaires des colonies, document historique relatant quelques péripéties de la fondation de l’Hôpital général de Montréal, sa vocation, de même que la mention de la communauté des Sœurs grises qui en assumera ensuite la direction. Ce document, dont le décryptage pourrait stimuler la curiosité des résidents ou des touristes, est retranscrit sur des plaques de laiton gravé et oxydé ; chaque ligne du texte étant distanciée de la précédente par un espacement où la lumière du jour s’infiltre. La gravure du texte, plus foncée, est réalisée à l’aide d’un acide corrodant le métal. Pour épauler l’effort de décryptage du lecteur, une plaque logée à proximité, retranscrit en français moderne le contenu du texte manuscrit, de même que les données historiques de la fondation de cet hôpital dans la colonie française d’Amérique au XVIIe siècle. Ces grilles-persiennes, sortes de tamis de lumière, permettent de rétablir une continuité visuelle discrète entre l’intérieur et l’extérieur d’un mur dont les rôles ont été inversés : le document d’archive, logé sous les voûtes  de l’espace intérieur est maintenant visible de l’espace public, exemple de revirement dont l’histoire ne manque pas. Les espacements sinueux entre les stratifications des lignes du texte rappellent les inflexions de la voix lors de la lecture d’un texte, jumelant l’écrit et le pendant oral dont s’accompagnaient les documents officiels ou les édits royaux de l’époque.

Exposition permanente : Maison Mère-d’Youville

Collection de la Maison Mère-d’Youville, Montréal

Photo : Michel Dubreuil



Tête chercheuse

1991

Verre, eau

180,5 x 43 x 43 cm

La sculpture est composée d’un socle de verre à échelle humaine sur lequel est superposé un vase sphérique rempli d’eau dans lequel une tête, également de verre, tourne et flotte. La mobilité et la suspension de la tête, assurées par la poche d’air logée dans sa partie supérieure, réfèrent aux capacités cérébrales de l’humain d’explorer et d’apprivoiser son univers proche et lointain et de tenter d’y accoler un sens. La quête incessante de sens, ressort puissant chez l’être pensant dont la position verticale lui a permis de combler le vide de la boîte crânienne, le poursuit tout au long de son existence, balloté entre la découverte gratifiante et la quête existentielle incessante, tiraillé entre des émotions contradictoires. Mais la quête ne sera jamais comblée, puisque que notre degré de connaissance restera en deçà de nos aspirations, sachant que nous n’exploitons qu’une infime partie de notre potentiel cérébral. Placé devant l’œuvre, le regardeur en fait le tour, à l’image de la tête qui tourne dans un milieu aqueux à la découverte de son environnement ; une métaphore du milieu utérin dans lequel baigne l’embryon en osmose avec le milieu qui le nourrit, assurant son développement corporel et encéphalique pour faire face au monde dans lequel il sera projeté.

Exposition : « Corpus et urniformes », Galerie Trois-Points, Montréal, 1991

Invitation

Exposition : « Empreintes et emprunts », Galerie d’art de l’Université de Sherbrooke, Sherbrooke, 2017

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Michel Dubreuil (2015)



La tunique de Pénélope

1991

Fil à plomb, acier, verre

151 x 53 x 30 cm

La sculpture évoque l’ambiguïté de l’enveloppe sous laquelle un corps se révèle, en même temps qu’il se dérobe à notre appréhension. Le vêtement trahit le corps : il le révèle en même temps qu’il le dissimule, paraphrasant ainsi l’adage traduttore, traditore. La lourdeur du plomb avec lequel elle est tricotée rappelle la gravité à laquelle ce dernier est soumis. Le retrait du corps derrière le vêtement où il se joue d’absence est suggéré par la transparence du maillage et du verre qui sert de support au vêtement. L’œuvre rend un hommage au discret et patient travail manuel des femmes à travers l’histoire, comme elle rappelle une figure mythologique de la culture occidentale, Pénélope, symbole de la fidélité et du rituel quotidien. Le fil pendant des broches à tricoter, de même que le tricot enroulé à la base, confèrent à l’œuvre un caractère d’inachèvement.

Exposition : « Corpus et urniformes », Galerie Trois-Points, Montréal, 1991

Invitation

Exposition : « Empreintes et emprunts », Galerie d’art de l’Université de Sherbrooke, Sherbrooke, 2017

Invitation

Presse

Collection du Prêt d’œuvres d’art du Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ)

Photo : Jocelyn Blais



L’abécédaire

1992

Métal

28 x 25 x 4 cm

Exposition : « Signes », Galerie Trois-Points, Montréal, 1992

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Les âges de bronze

1992

Bois, bronze

105 x 70 x 10 cm

Exposition : « Signes », Galerie Trois-Points, Montréal, 1992

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Clés de voûte

1992

Métal, bois

32.5 x 14 x 64 cm

Exposition : « Signes », Galerie Trois-Points, Montréal, 1992

Invitation

Presse

Collection privée, Montréal

Photo : Jocelyn Blais



Le creuset de mots

1992

Métal, verre, graphite

31 x 65 x 65 cm

Exposition : « Signes », Galerie Trois-Points, Montréal, 1992

Invitation

Catalogue

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Des temps

1992

Verre

186 x 61 x 40,5 cm

Exposition : « Signes », Galerie Trois-Points, Montréal, 1992

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste



Frise arbrière

1992

Diverses essences vernaculaires (cerisier, chêne gris, chêne rouge, épicéa, érable à sucre, érable piqué, frêne blanc, frêne brun, mélèze, noyer cendré, noyer noir, orme gris, orme rouge, pin blanc, pin rouge, tilleul, thuya)

6 x 2 319 x 1,5 cm (dimensions variables)
Nouvelle configuration présentée au Musée de Lachine, en 2016 (voir la page 293).

L’œuvre est disposée sur trois pans de mur de la galerie dont elle épouse la configuration. Elle répertorie des essences ligneuses vernaculaires privilégiées par les artisans, les artistes, les architectes, les ébénistes et les menuisiers pour leurs qualités de grain, de texture, de dureté et de coloris. Elle réfère également à la bordure ornementale de murs placée à des niveaux variables dans certaines habitations ou édifices publics. Chacun des segments de ce bandeau, et son appellation découpée dans des sections entaillées de nervures, est découpés dans l’essence nommée.

Exposition : « Signes », Galerie Trois-Points, Montréal, 1992

Invitation

Exposition : « L’Essence des mots », Musée de Lachine, Montréal, 2016

Invitation

Catalogue

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



À « portée » de mains

1992

Bois

45 x 58 x 23 cm

L’œuvre À « portée » de mains, placée en surplomb devant un mur, est constituée de trois paires de mains de bois, articulées, sur trois niveaux, dont les doigts tiennent des découpes portant des citations reliées à la musique et à son interprétation. La disposition sur cinq lignes horizontales équidistantes rappelle la portée musicale. En filigrane, l’œuvre fait un clin d’œil au jeu de cordes pratiqué dans certaines communautés amérindiennes. Les citations :

La musique, souvent, me prend comme une mer.
(Charles Baudelaire)
Les barres de mesures disparaissent ; il ne reste que le souffle.
(Georges Nicholson)
Nul ne modèle sa main sur ses instruments.
(Abou al Haytam de Gargan)

Exposition : « Signes », Galerie Trois-Points, Montréal, 1992

Invitation

Presse

Collection privée, Victoriaville (Québec)

Photo : Jocelyn Blais



Regard sur le fleuve

1992

Acier brut Corten découpé

350,5 x 613,3 x 20 cm

Regard sur le fleuve a été créée à l’occasion du 350e anniversaire de fondation de la Ville de Montréal, Ville-Marie à l’origine, lors d’un concours lancé aux artistes. L’œuvre est une plaque d’acier brut ( Corten) dans laquelle le mot FLEUVE a été découpé et au travers de laquelle le plan d’eau apparaît.
Le référent et le référé sont en osmose étroite : les trouées aménagées dans la surface permettent de suivre en direct les humeurs saisonnières du fleuve. La dimension de la sculpture reprend celle d’un panneau-réclame et rivalise avec l’omniprésence de ces annonces.

Exposition permanente : Parc Stoney Point, arrondissement de Lachine, Montréal, 1992

Catalogue

Presse

Collection de la ville de Montréal, arrondissement de Lachine

Photo : Michel Dubreuil



Sédimentations

1992

Verre, acrylique

9 x 9 x 9 cm

19,5 x 37,5 x 5 cm

Cette œuvre n’a jamais été exposée

Collection privée, Montréal

Photo : Jocelyn Blais



Spectroskop

1992

Verre, métal

575 x 411,5 x 11 cm

L’œuvre constituée d’un tramage de lames de verre biseauté, placées à 90 degrés, les fenêtres en plain-cintre du pavillon Athanase-David située dans le prolongement du hall d’entrée. Le positionnement des sections de verre, taillées à angles, met en relief la transparence et la luminosité de la matière. Elles favorisent nombre de phénomènes de diffusion, de diffraction, de réfraction et de projections lumineuses, et produisent un jeu kaléidoscopique qui change sans cesse selon le point de vue. Un grand patchwork spectroscopique se déploie dans une débauche d’éclaboussures lumineuses favorisées par l’orientation de la fenestration vers le sud.

Exposition permanente : Pavillon Athanase-David, Université du Québec à Montréal (UQÀM)

Presse

Collection de l’Université du Québec à Montréal

Photo : Jocelyn Blais



La table de multiplication

1992

Métal, bois

85 x 92,5 x 92,5 cm

La sculpture est formée d’un tressage de règles à mesurer dont l’assemblage rappelle le motif de la « nappe à carreaux ». Les pieds démontables sont recouverts des mêmes éléments. L’œuvre se situe à la confluence des signes écrits et chiffrés. Par la réappropriation d’objets empruntés au quotidien, je tente de combler l’hiatus entre l’universel et le singulier et de faire émerger la noblesse de certains objets usuels.

Exposition : « Signes », Galerie Trois-Points, Montréal, 1992

Invitation

Presse

Collection privée, Sainte-Lucie-des-Laurentides

Photo : Jocelyn Blais



Transcription

1992

Verre, métal, peinture sur gypse

570 x 1 040 x 15 cm

Transcription met en valeur l’utilisation de la partition musicale, codifiée à cinq lignes depuis le XIVe siècle, qui sert à la notation de la musique. Sur la surface des fenêtres de l’entrée et du mur adjacent de la salle de spectacle, la disposition des cinq lignes parallèles se convertit en un glossaire qui rappelle les formes de la musique ou celle de la danse, et de termes associés à l’interprétation de la musique – la plupart ayant conservé leur graphie et leur consonance italiennes. Les termes sont à la fois gravés au sable dans le verre des fenêtres et peints de couleur graphitée, à l’aspect métallique, sur le mur adjacent placé à angle droit, évoquant la partition dont on tourne les pages.

Exposition permanente : Centre Pierre-Péladeau, Montréal

Presse

Collection du Centre Pierre-Péladeau, Montréal

Photo : Jocelyn Blais



Les vases communicants

1992

Verre, matière végétale peinte, aluminium

76 x 76 x 78 cm

La sculpture est constituée d’un support vertical fait d’un empilement de vases de verre coniques, superposés et inversés, surmontés de deux visages se faisant face et sur lesquels un plateau de verre entre lesquelles sont sédimentées des lettres de l’alphabet est déposé ; deux hémisphères, remplis également de lettres, chapeautent ces deux têtes. La disposition des vases, de même que le périmètre élargi du plateau au niveau duquel la circulation des signes se fait, permet des lectures ouvertes. L’œuvre évoque le principe physique des vases communicants, mais il convie aussi à des interprétations plus immatérielles recoupant le monde de la pensée et des idées. Les notions de contenant et contenu se fusionnent dans un échange osmotique. La circularité s’établit entre les composantes structurales et sémantiques.

Exposition : « Signes », Galerie Trois-Points, Montréal, 1992

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Le zéro et l’infini

1992

Coquilles d’œuf, verre, aluminium

22 x 121 x 121 cm

La sculpture trouve son origine dans l’observation du geste d’imbrication des deux parties de la coquille d’un œuf que l’on casse. Ce rituel d’insertion de demi-coquilles, répété indéfiniment, ouvre sur l’infini. Sous ce geste banal se cache un sens plus porteur ? En plus de perpétuer la charge symbolique de l’œuf, la forme spiralée reconduit une forme courante de développement dans notre univers terrestre, minéral, végétal, animal et sidéral. La surélévation de la pièce sur trois pivots métalliques accentue l’impression de légèreté et de croissance continue suggérée par le titre de l’œuvre.

Exposition : « Signes », Galerie Trois-Points, Montréal, 1992

Invitation

Presse

Collection du Musée d’art contemporain de Montréal (MACM)

Photo : Jocelyn Blais



Fibonacci I

1993

Acier

284 x 40 x 4 cm

Exposition : Galerie Verticale, Laval (Québec), 1993

Invitation

Presse

Collection de la Banque d’œuvres d’art du Conseil des arts du Canada

Photo : Jocelyn Blais



Entre matines et complies

1993

Papier, métal, bois

33 x 300 x 122 cm

Le temps, semblable à un creuset, laisse émerger les heures du jour ou se creuser les heures de la nuit. Le jour et la nuit agissent comme nos principales références temporelles. Nos journées sont ponctuées d’avancées suivies de retraits nocturnes. Le jour, aux reliefs accusés surgis de la masse, est scandé d’heures rituelles, comme le sont les heures canoniales. La nuit, aux heures « dévorées », redonne aux ombres tous leurs droits. Nos profondeurs subconscientes résorbent nos émergences diurnes. La circularité des cadrans, la gestuelle répétitive du processus de fabrication traduisent la mouvance perpétuelle du temps qui obéit aux lois de la dérobade continuelle. Entre le levant et le ponant, en filigrane, nos vies.

Cette œuvre a remportée le Grand-Prix de la Biennale du dessin, de l’estampe et du papier du Québec, en 1995

Exposition : Galerie Verticale, Laval (Québec), 1993

Invitation

Exposition : « Empreintes et emprunts », Galerie d’art de l’Université de Sherbrooke, Sherbrooke, 2017

Invitation

Presse

Collection de l’Université de Montréal, Montréal

Photo : Jocelyn Blais



Moirures

1993

Verre gravé au sable, acier peint

226 x 2 080 x 20 cm

L’œuvre propose des interventions artistiques à caractère lénifiant, pouvant favoriser le calme, sinon réduire la tension des personnes. La vue d’un plan d’eau animé d’un mouvement de flux et reflux produit un effet d’apaisement. La présence de l’eau amène une sorte de baume sur les maux auxquels les humains sont confrontés. Les ouvertures près des salles d’attente sont occupées par des surfaces translucides et transparentes, à l’instar des plans d’eau. Les reflets ajourés laissent entrevoir la circulation des personnes dans le couloir longeant les parois de verre du niveau 4, sécurisant celles occupant les salles. La sédimentation progressive des lames de verre de ce niveau évoque un horizon marin dont les vagues reflètent la lumière. Un éclairage projeté sur les murs du couloir en face des surfaces translucides favorisera la diffusion de la lumière à travers les parois ouvragées.

Exposition : Centre universitaire de santé McGill (CUSM), Montréal

Presse

Collection de l’Hôpital Royal-Victoria, Montréal

Photo : Jocelyn Blais



Ondes

1993

Verre découpé, acier

213 x 670 x 18 cm

Exposition : Centre universitaire de santé McGill (CUSM), Montréal

Presse

Collection de l’Hôpital Royal-Victoria, Montréal

Photo : Jocelyn Blais



Sans titre

1993

Verre gravé, métal

Dimensions : 585 x 230 x 20 cm (maquette)

La vocation du bâtiment nous a fait reprendre le tableau périodique de classification des éléments, communément appelé tableau de Mendéléiev, codification universelle dans le domaine de la recherche et des applications en chimie et en biochimie. Les fenêtres sont subdivisées en autant de sections que comporte le tableau périodique. La grille s’inscrit là où la dimension des unités de quadrillage épouse les segments déterminés par les meneaux. Le même motif est repris aux trois niveaux d’intervention. Au premier niveau, celui de la vulgarisation, les noms des éléments chimiques sont gravés au jet de sable dans la paroi interne des unités scellées. Au niveau 2, le tableau devient relief. Le cadre et les symboles chimiques, réalisés en aluminium et assemblés mécaniquement, débordent des fenêtres tout en étant fixés aux meneaux. Le tableau périodique acquiert, à ce niveau, une dimension spatiale que des jeux d’ombre et de réflexion, sur les parois de métal, accentuent selon les éclairages diurnes et nocturnes, naturels ou artificiels. Au niveau 3, où la grille également est gravée au jet de sable, le tableau se complexifie : poids atomique, masse atomique, symbole chimique relèvent de la compétence du spécialiste.

Concours pour le pavillon de la recherche et de l’enseignement de la chimie et de la biochimie, aile Jeanne-Mance, Université du Québec à Montréal (UQÀM).

Maquette détruite



Les trois règnes

1993

Plâtre, coton, cire d’abeille, coquilles d’œuf, verre

353 x 96 x 174 cm

La sculpture se réfère aux règnes minéral, végétal et animal selon lesquels on catégorise l’univers terrestre. Des couronnes de matière minérale comme le plâtre (gîte), de matière végétale comme le coton (habit), de matière animale comme les coquilles d’œuf (couvert) sont superposées sur des plateaux circulaires posés au sol, auxquelles répondent, au mur, les mêmes matières mais sous forme de couronnes de laurier. Le quatrième étage des plateaux est occupé par une couronne en deux volets constituée d’une imbrication d’empreintes de mains en cire d’abeille, placées en position inverse, en creux et en plein, en attitude préhensile et donatrice. L’appropriation devient triomphante à partir de l’intervention humaine. L’être humain s’est attribué une sorte de sur-règne pour s’autoriser un usage cavalier et prédateur des richesses de l’univers, sans déférence pour les règnes inférieurs. Les plateaux de verre agissent comme des présentoirs de matières alléchantes – clin d’œil aux plateaux de pâtisseries – pour combler les appétences insatiables de l’homo sapiens.

Exposition : Galerie Verticale, Laval (Québec), 1993

Invitation

Exposition : « Empreintes et emprunts », Galerie d’art de l’Université de Sherbrooke, Sherbrooke, 2017

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



De quibusdam fulturis culturae
(Des supports du savoir)

1994

Papier, matériaux divers

34 x 52,5 x 23,5 cm

Traiter du savoir, c’est répertorier les substrats qui permettent sa perpétuation. Cette table des matières redonne à l’organique comme au composite, au minéral comme au végétal leur pouvoir d’évocation, au même titre que les savoirs qu’elles supportent. Le répertoire de ces matières est inscrit à même les pages du livre, où la lettrine de chaque matière est réalisée avec la matière à laquelle elle se réfère, tandis que le reste de l’appellation est incrustée dans le papier. Ce traité interpelle le rapport d’inféodation des matières aux idées.

Exposition : « De causis et tractatibus », Galerie Axe Néo-7, Gatineau (Québec), 1994

Invitation

Presse

Collection de la Bibliothèque nationale du Canada, Ottawa (Ontario)

Photo : Jocelyn Blais



Sans titre

1994

Panneaux de bois composite, métal, éclairage fluorescent intégré

Dimensions non disponibles

L’intégration de l’œuvre dans le foyer du théâtre de la Veillée prend la forme d’une frise-corniche formée de deux segments curvilignes parcourant une bonne partie l’accueil. La frise est placée en encorbellement et s’inscrit dans le prolongement des décrochés logés entre le dernier tiers du mur et le plafond. Ce volume – ruban, éclairé de l’intérieur à l’aide de tubes fluorescents, est découpé d’une nomenclature de noms d’auteurs dramatiques, d’écrivains et de penseurs dont la fréquentation s’avère fertile en création théâtrale. La liste définitive des noms pourra être arrêtée avec la direction de la troupe. Les noms sont groupés par trois, étalés sur deux plans. À travers les trouées du premier plan, on distingue, en filigrane, les noms du second niveau qui eux, sont peints de couleur blanche afin de favoriser la réflexion de la lumière sur leur surface. La lecture par chevauchement est une évocation de l’interférence entre auteurs dramatiques et autres créateurs dont la rencontre est porteuse de renouveau. Pour paraphraser le langage théâtral, des auteurs dramatiques pourraient se retrouver dans les secondes loges plutôt qu’aux premières.

Concours pour le théâtre de La Veillée, Montréal

Maquette détruite



Mémorial I

1995

Sel, métal, bois peint

302 x 122 x 244 cm

Exposition : « Mémorial », Galerie Axe Néo-7 », Gatineau (Québec), 1995

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Table de matières
de supports de savoir

1995

Matériaux mixtes

311 x 863 x 807,5 cm

L’œuvre, répartie sur les deux faces d’un mur longeant l’entrée de la bibliothèque de Parc-Extension, affiche la nomenclature de 46 matières qui ont servi à transmettre le savoir à travers l’histoire. Des matières comme l’ardoise, l’argent, le bronze, la cire, l’épicéa, la fibre optique, l’os, le papier, le papyrus, le parchemin, la pierre calcaire, le plâtre, le plomb, la soie, et autres supports composites, sont disposées sous forme de panneaux étagés, placés par ordre alphabétique. Des panneaux vierges complètent ce répertoire de matières auxquelles pourraient s’ajouter d’autres, susceptibles de transmettre les connaissances. La lettrine de chaque élément est réalisée avec la matière réelle à laquelle elle réfère, tandis que le reste du mot est gravé dans des sections de gypse laissant apparaitre le plâtre sous-jacent. Chaque lettrine, amplifiée, rappelle les lettrines des ouvrages enluminés du Moyen-Âge.

Exposition : Galerie Axe Néo-7, Gatineau (Québec), 1995

Invitation

Exposition : Galerie Circa art contemporain, Montréal, 1996

Invitation

Exposition permanente : Hall d’entrée de la bibliothèque de Parc-Extension, Montréal, depuis 2002

Presse

Collection de la Bibliothèque de Parc-Extension, Montréal

Photo : Jocelyn Blais



MÉMORIAL

1995

Gaufrage sur papier

58,4 x 38 cm (coll. particulière)

La mémoire évoquée par cette œuvre sur papier est celle des années du XXè siècle, (MCM – MCMXCV)* gravées en chiffres romains sur des rectangles ressemblant à des dalles funéraires disposées de façon compacte et étagées horizontalement pour en permettre une lecture à l’occidentale. Plus on remonte dans le temps, plus le relief est accentué, plus la lecture des années rognées par la corrosion est floutée.

L’érosion produite par le temps est évoquée par ces aspérités rugueuses qui brouillent la lecture des lettres des premières années. Mais plus le siècle avance, plus la lisibilité en est facilitée, l’usure n’étant pas encore trop incrustée.

Les dernières dalles sont vierges, le tirage de cette gravure ayant été réalisé en 1995, au nombre de cinquante et un, dans le cadre d’un atelier au Centre Sagamie, à Alma, (Québec), après avoir remporté le grand prix de la Biennale du papier, de l’estampe et du papier-matière la même année.

Cette œuvre reconduit un thème récurrent dans mon travail de création, où le temps, dont la course est inéluctable, échappant à tout contrôle, est mémorialisé.

* Cette convention de notation des années en chiffres romains est encore appliquée de nos jours.


« J’me su’s acheté un beau cadre »

1996

Papier moulé

155 x 110 x 4 cm

Le titre de l’œuvre est emprunté à une expression populaire et souligne l’emphase mise sur l’encadrement, dont l’importance rivalise avec l’image encadrée. Cette expression traduit également la fonction réductrice des « beaux cadres », souvent chromos, que l’on achète pour décorer ses murs, et dont la couleur et le traitement doivent s’harmoniser avec la couleur des pièces, le revêtement des meubles ou l’habillement des fenêtres. L’accent mis sur l’encadrement plus que sur le contenu souligne un glissement de sens : le papier, servant normalement de support à l’œuvre, a été résorbé dans le contour pour devenir un cadre absent. La fonction décorative a délogé le sens.

Cette œuvre n’a jamais été exposée

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Fractuosités II

1996

Verre biseauté, moustiquaire métallique, bloc de verre

191 x 180 x 8 cm

Exposition : Galerie Elena-Lee, Montréal, 1996

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Mémorial II

1996

VOLET 1

Métal, pierre

302 x 1320 x 550 cm

Exposition : « Mémorial », Galerie Circa art contemporain, Montréal, 1996

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais


VOLET 2

Sel, bois, métal

302 x 122 x 244 cm

Exposition : « Mémorial », Galerie Circa art contemporain, Montréal, 1996

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Six colonnes à la une

1996

Acier, verre biseauté

185 x 118 x 30 cm

Exposition : Galerie Elena-Lee, Montréal, 1996

Invitation

Presse

Collection privée, États-Unis

Photo : Jocelyn Blais



Trame nocturne II

1996

Graphite sur verre, pellicule adhésive, acrylique

56 x 51 x 1 cm

L’œuvre est constituée d’un lacis fibreux à l’image du réseau tissé par nos activités cognitives, sensorielles et émotives, dont la récurrence empiète sur nos états nocturnes. La trame de nos nuits est ourdie à partir d’un entrelacement de réseaux mêlant le sommeil et l’éveil, où la conscience, apparemment en suspension, prend congé de sa vigilance, tout en gardant en retrait ses positions de censeur. La strate horizontale plus claire ouvre une brèche sur ce monde relevant autant des profondeurs de l’inconscient que du rêve éveillé. Ce dessin filigrané évoque le linceul sombre à travers lequel l’ombre évanescente de la mort se profile.

Exposition : Galerie Gilles-Saint-Pierre, Montréal, 1996

Invitation

Presse

Collection privée, Longueuil (Québec)

Photo : Jocelyn Blais



Baiser ou accolade

1997

Bois, papier moulé

58 x 44 x 95 cm

L’œuvre se réfère à la sculpture de Constantin Brancusi, Le Baiser (1908, Philadelphia Museum of Art). La parenté de dimensions des pièces de bois et de la sculpture commandait un rapprochement immédiat. Coïncidence heureuse, les sections de poutre adossées étaient consécutives dans le sectionnement de la pièce de bois donnée aux artistes pour réaliser une œuvre sur le thème « En cause – Brancusi ». Le Baiser donne l’impression d’être formé de deux blocs accolés où les bouches et les bras sont en fusion. L’œuvre de Brancusi réconcilie dans un même volume et la sculpture et le socle que le sculpteur a souvent magnifié dans la mise en espace de ses œuvres. Le bloc garde toute sa présence par sa facture brute, tout en traduisant la puissance de l’élan amoureux. Autre élément mis en écho dans cette proposition est celui du processus négatif de la photographie. Les empreintes retenues par le papier sont inversées, de même que leur disposition dans l’espace, l’accolade prévalant sur l’étreinte. La masse des blocs est désormais vide, le gris est devenu blanc. Un lien est établi avec la matière avec laquelle le moulage a été réalisé – la pâte de papier – dont la fabrication est tirée de bois résineux comme celui des sections de poutre.

Exposition : « En cause – Brancusi », Galerie Axe-Néo-7, Gatineau (Québec), 1997.

Invitation

Exposition : « Empreintes et emprunts », Galerie d’art de l’Université de Sherbrooke, Sherbrooke, 2017

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



« Ô temps suspends ton vol »

1997

Métal, épingles d’acier

16 x 105 x 21 cm

Exposition : « Points de suspension », Galerie Circa art contemporain, Montréal, 1997

Invitation

Exposition : « Empreintes et emprunts », Galerie d’art de l’Université de Sherbrooke, Sherbrooke, 2017

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Mes outils

1998

Métaux, verre, bois

600 x 740 x 20 cm (maquette murale) ; 720 x 720 x 20 cm (maquette verrière)

Concours pour le Centre intégré de formation professionnelle du collège André-Laurendeau, Montréal, 1998

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Le rouge et le noir

1998

Allumettes

23 x 39 x 31 cm

Cette œuvre est constituée d’un assemblage sphérique d’allumettes dont les extrémités calcinées de quelques-unes servent de butoir à d’autres laissées à l’état soufré pour découper le titre d’un ouvrage de la littérature française. La partie intérieure de la sphère, ouverte, invite le regard à y pénétrer comme dans un habitacle. La réappropriation du titre d’un roman de Stendhal, Le Rouge et le Noir (1830), inscrite à la démarcation entre les allumettes vierges et calcinées, a servi de prétexte pour élaborer ce projet à caractère sériel. La couleur de cet objet domestique qu’est l’allumette, dont l’extrémité passe du rouge aux nuances de charbon après ignition, de même que sa forme longiligne plus élargie à sa tête, nous ont inspiré ce montage. À cet aspect formel, s’ajoute la symbolique de la combustion rattachée à la couleur rouge qui passe aux gris, référant, en filigrane, à l’altération que le temps fait subir aux êtres et aux choses.

Exposition : « Rouge », Galerie Circa art contemporain, Montréal, 1998

Invitation

Exposition : « L’essence des mots», Musée de Lachine, Montréal, 2016

Invitation

Catalogue

Presse

Collection privée, Montréal

Photo : Jocelyn Blais



Sans titre 1

1998

Granit rose, verre

140 x 270 x 20 cm (rez-de-chaussé) ; 200 x 270 x 10 cm (1er étage)

L’œuvre d’art proposée pour l’école primaire de Sainte-Rose s’articule autour du thème du cerveau dont nous reprenons la configuration latérale des hémisphères placés à la verticale. Une des vocations de l’école est de favoriser chez l’enfant le plus de stimulations possibles, de façon à développer ses capacités sensorielles, motrices, émotives et intellectuelles. Chaque hémisphère, divisé en lobes frontal, pariétal et temporal, est le siège de fonctions générales et diversifiées, mais également spécifiques. Sans toutefois cataloguer de façon systématique ces fonctions, on admet que les habiletés verbales, analytiques, symboliques, temporelles, rationnelles relèvent de l’hémisphère gauche, tandis que l’hémisphère droit est le siège  du langage non-verbal, synthétique, analogique, non-temporel, spatial, intuitif. Ces deux motifs hémisphériques sont disposés verticalement, de part et d’autre du mur faisant face à l’entrée principale. Ces formes, dont la configuration rappelle celle des ailes d’un papillon, occupent l’angle de 90 degrés du mur du corridor.

Un revêtement de granit rose, dont la couleur évoque celle de l’organe humain – c’est à tort qu’on prénomme celui-ci la matière grise – couvre les surfaces des murs longeant le couloir.Des tuiles de 30 cm x 60 cm sont étagées de part et d’autre du motif central dont les lignes horizontales, déterminées par le mortier, se prolongent en lignes sinueuses emboitées, rappelant celle du graphisme du casse-tête. Les parties centrales des hémisphères sont réalisées à l’aide de dalles, dont la couleur et la formation granitique rappellent la configuration du cerveau. La composition granitique et la  direction des courants de la pierre évoquent les fissures, les replis et les gyrus de l’organe de la pensée, images de la territorialité cérébrale. Les lignes du casse-tête sont découpées et leurs espacements sont comblés par le même liant que celui utilisé entre les tuiles. La même disposition ailée des hémisphères cérébraux est reprise dans la fenestration de l’étage. Un rideau de mots traduisant des sensations, des émotions, des habiletés créatrices et conceptuelles, couvre les surfaces vitrées pour laisser des percées aux endroits correspondant aux circonvolutions des hémisphères droit et gauche. L’emplacement des mots dans les gyrus hémisphériques est déterminé en reprenant les fonctions respectives des lobes : occipital (langage, écriture, vision), temporal (audition), frontal (fonction cérébrale fine), pariétal (motricité). Vus à distance, ces éléments graphiques ne sont pas décryptables ; ce n’est qu’à proximité que la lecture devient possible. Cet exercice en sera un d’enrichissement du vocabulaire de l’enfant. Il pourra faire la différence entre chanter et chantonner, entre le pâteux et l’onctueux, entre envier et convoiter, entre le vermillon et le pourpre. Les mots sont placés dans un certain désordre dans les parties périphériques pour gagner en ordonnance et en clarté dans les différents lobes. Le motif des ailes de papillon rappelle cette mobilité de l’esprit constamment à l’affût de la prospection de nouveaux champs de savoir, à l’image de l’insecte butineur.

Concours pour le l’École primaire Sainte-Rose, Laval (Québec)

Propriété de l’artiste



Sans titre 2

1998

Verre, gypse, métal, peinture

26,5 x 113 x 3 cm (entrée principale) ; 15 x 119 x 3 cm (entrée des élèves)

Le projet s’inscrit dans le prolongement de la vocation éducative de l’école primaire. C’est dès les premières années de fréquentation que l’élève fait l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. L’écolier apprivoise les lettres de l’alphabe et leur combinaison pour former des sons, des mots et des phrases qui font sens. L’enfant apprend que son nom a un équivalent graphique. La nomination écrite participe au processus d’individualisation et de socialisation. L’enfant prend conscience de sa singularité en même temps que de son appartenance au groupe. Dans le cadre de sa formation, l’élève apposera son nom sur tous ses travaux. Son identité, par le biais de sa signature, contribue largement à structurer sa personnalité.

Un rideau de lettres de l’alphabet est gravé dans le verre qui occupe les surfaces vitrées de l’entrée principale et de l’entrée des élèves. Dans cette pluie apparemment désordonnée de lettres, des prénoms d’enfants sont repérables, si on se prête à une lecture attentive. L’exercice fait appel à l’instinct de jeu et de découvertes de l’enfant. Au même niveau que les fenêtres, des panneaux de gypse de mêmes dimensions que les petites sections de fenêtres, sont accrochés aux murs bordant le corridor d’entrée. Cette installation prolonge des divisions des fenêtres et crée une circularité visuelle dès l’entrée franchie. Les panneaux, étalés à l’horizontale, sont peints comme si la lumière blanche, une fois franchie les parois vitrées, éclaboussait les murs adjacents de ses composantes – du violet en passant par l’indigo, l’outremer, le vert, le jaune, l’oranger, le vermillon, le rouge, le carmin, le pourpre. Les sections porteront les signatures des élèves qui, chaque année, termineront leur cycle primaire. Chaque panneau-archive regroupera les noms des élèves des classes terminales, le nom de leur titulaire de même que l’année de leur promotion. Le document signé sera le pendant de la photo de groupe que l’on retrouve sur les murs des couloirs des institutions scolaires. Le travail d’écriture et de « mise en page » des noms pourra être supervisé par le professeur responsable des activités reliées aux arts plastiques, par exemple. Nous proposons, dans la partie étroite faisant face à l’entrée et au niveau du premier étage, l’ouverture de quatre sections qui feraient office de fenêtres et qui permettraient une lecture des noms apparaissant sur les panneaux-archives.

En écho à cette intervention dans l’entrée principale, les fenêtres situées au-dessus de l’entrée des élèves sont également gravées de lettres dont des prénoms émergeront. Des panneaux de gypse blancs, ceinturés de couleurs, sont étagés en colonnes dont la disposition en gradins rappelle la circulation ascendante et descendante des escaliers. Des couleurs froides seront disposées sur les murs en direction nord-ouest pour gagner en chaleur en direction des murs sud-est. L’oranger et le vermillon surplomberont l’entrée du premier étage.

Concours pour le l’École primaire de Sainte-Julienne (Québec)

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Sans titre 3

1998

Granit noir et flammé

Dimensions approximatives : vasques : 160 cm diamètre, dalles : 210 cm diamètre

L’intervention artistique que nous proposons pour le Monument à la mémoire des victimes de la tragédie de l’École polytechnique épouserait la configuration linéaire du parc Troie, de même qu’elle respecterait son caractère végétal. La surface gazonnée, la présence de grands arbres offriraient aux passants l’occasion de reprendre contact avec cette nature apaisante, de même qu’elles leur permettraient de retrouver un îlot lénifiant, sorte de vestibule au parc du cimetière Notre-Dame-des-Neiges situé dans son prolongement. Nous voudrions favoriser, chez ceux qui l’emprunteraient, une balade introspective, ponctuée de moments de recueillement et de réflexion. La traversée du parc reprendrait la même allée linéaire cruciforme, mais en ménageant des décrochés le long du parcours longitudinal, sortes de stations propices à la méditation. L’allée serait jalonné de quatorze volumes pleins, en forme de vasques, faits de granit noir poli, déposés et ancrés dans des dalles circulaires de même nature, dont les surfaces noires réfléchissantes permettraient, comme un effet spéculaire, la lecture des noms et les âges respectifs des quatorze victimes de la tragédie de l’École polytechnique. Ces inscriptions seraient incrustées sur les revers périphériques des vasques, à l’aide de marbre blanc, dans une position inversée, de droite à gauche, de façon à en permettre une lecture en miroir. Cette inversion de l’écriture et sa projection sur la surface de revêtement noir au sol, agiraient comme une métaphore du destin tragique de ces femmes, dont la vie a basculé le soir du 6 décembre 1989. L’effet sfumato de la réflexion des noms sur les dalles créeraient une ombre mémorielle, une présence intangible mais réelle de ces femmes dont le souvenir est inscrit dans la mémoire collective. Nous empruntons deux citations de Roger Bellemare, conservateur de l’événement Stations, tirées du catalogue de l’exposition organisée dans le cadre des Cent jours d’art contemporain de Montréal en 1987, pour induire à ce climat de réflexion :

Ici, silence ! Le devoir et l’attention
Entre chacune, le bruit de nos pas sur les dalles

Le motif de la vasque, large vase réceptacle peu profond, par la plénitude et l’amplitude de sa forme évoquerait la charge émotive de cette tragédie, tout en nous rappelant qu’il pourrait être porteur d’une lueur intérieure, comme celle qu’entretiennent certains monuments commémoratifs par la présence d’une flamme éternelle. Les dalles circulaires sur lesquelles seraient ancrées les vasques seraient plus grandes que celles-ci, pour permettre la réflexion de l’écriture spéculaire; elles seraient placées dans l’axe du parcours et légèrement dégagées de ces dernières, de façon à imposer une distance respectueuse. Une première approximation nous dicterait une dimension de 210 cm de diamètre pour les dalles, pour une dimension de 160 cm pour les vasques. L’allée piétonnière serait pavée à l’aide de dalles de granit noir flammé antidérapantes. Des citations choisies, gravées au jet de sable, pourraient jalonner le dallage granitique, en marquer l’entrée et la sortie du parcours commémoratif.

Proposition d’intervention artistique pour le Monument à la mémoire des victimes de l’École polytechnique de Montréal

Propriété de l’artiste



Proposition d’intervention
pour la place Gérald-Godin,
à Montréal

1998

Une place peut être aussi bien un lieu de passage qu’un invitation à la flânerie. La place Gérard-Godin privilégierait le traitement minéral, tout en préservant un îlot végétal bordé et rythmé par des éléments végétalisés. Notre proposition d’intervention artistique accentuerait cette prédominance de la minéralité, tout en rappelant, par le motif arbrier, que la nature garde ses droits. Elle évoquerait le passage du temps, thème récurrent dans l’œuvre de Godin, et l’aspect multiethnique de Montréal, préoccupation chère à l’auteur. La place Gérald-Godin serait animée par des inscriptions de mots, de textes ou d’extraits traduisant les engagements littéraires, politiques et sociaux de l’homme dont on veut commémorer la mémoire.

Pour prolonger l’éclairage du soleil sur de cette place, nous proposerions de l’animer par des « éclaboussures textuelles », à l’image des ombres projetées par le soleil à travers les arbres sur les surfaces avoisinantes. « Sous les pavés, les mots », pour paraphraser un slogan de Mai-1968. Les mots-rameaux se découperaient davantage sur les surfaces de granit noir, traitées au jet de sable, s’estomperaient dans les parties débordant sur les surfaces bétonnées, où le texte serait discernable grâce à l’incorporation d’agrégats plus grossiers ou au traitement par sablage des surfaces, pour en faire ressortir la texture plus rugueuse. La même trame écrite apparaîtrait sur les murets et sur les marches de pierre calcaire ponctuant et bordant le talus gazonné, comme si le lexique godoniste s’était infiltré â travers le ramage pour y trouver un nouveau support. Dans le traitement de cette partie de la place, la structure graphique serait moins directionnelle; elle obéirait à des déformations, des chevauchements, des étirements, des grossissements, de manière à évoquer le déplacement des ombres portées sur le sol à différents moments de la journée selon la course du soleil. Le mur de la maçonnerie situé au sud de la place offrirait une surface propice à une gamme d’éclairage et de projections selon les heures du jour. Sa position latérale offrirait le flanc à une lumière rasante qui balaierait sa surface, de la fin de la matinée jusqu’en fin d’après-midi, en saison hivernale, pour gagner en amplitude et en durée, au fur et à mesure que les jours s’allongerait et que le soleil atteindrait son pic zénithal.

Un cadran circulaire, en relief, formé des douze mois de l’année en douze langues, selon leur importance démographique à Montréal, occuperait le mur de ce bâtiment. Le français, l’anglais, l’italien, l’espagnol, le grec, le portugais, le créole, le mandarin, l’arabe, le polonais, le russe se traduiraient les douze mois par janvier, february, marzo, abril, etc. Les noms des différents mois de l’année seraient réalisés à l’aide de briques de différentes teintes que l’on trouve couramment dans le quartier du Plateau Mont-Royal, du rouge traditionnel en passant par la gamme des bruns, des ocres, des beiges, des briques vernissées, en éliminant les tons pastels tape-à-l’œil. Ce travail de maçonnerie respecterait la facture artisanale des reliefs que certaines façades de maisons ont conservés. Les reliefs d’argile seraient ouvragés et montés à même le briquetage, selon un patron précis, de façon à favoriser la lecture des mots, à accrocher la lumière changeante et à favoriser la projection d’ombres sur les surfaces du fond. La tonalité de la brique de revêtement de la plus grande partie du mur serait uniforme de manière à accentuer le découpage des signes, leur lecture et leur projection sur les surfaces avoisinantes.

I
de la quadruple fleur des saisons j’avais vu
dans le même annuel selon les changeants propos
de la quadruple fleur
qui chaque année meurt
comme couchée entre les triples pages les mois
d’un livre de soleil et de neige alterné.

III
les balises des mois roulent
sur leurs meules d’heures
les mois roulent et se déroule
le tapis des ans
d’absences bordé

« Le temps », extrait I, (p. 142-143, 1er paragraphe) et extrait III (p. 146, 1er paragraphe), tirés de Nouveaux poèmes (1963), recueil réédité dans Gérald Godin, Ils ne demandaient qu'à brûler, poèmes 1960-1986, Montréal, L'Hexagone, 1987 ; réédité en 2001, préface de Réjean Ducharme, 576 p.



Sans titre 1

1999

Verre, gypse

200 x 230 x 5 cm (maquette)

La proposition artistique reprend une analogie entre la longévité humaine et végétale. L’être humain représente l’aboutissement de la chaîne animale, comme l’arbre est l’élément le plus accompli de la chaîne végétale. L’homme et l’arbre entretiennent des similitudes morphologiques : la station verticale du bipède, sa sujétion au sol, son développement cérébral ramifié rappellent la verticalité, l’enracinement et le développement arborescent de l’arbre. L’homme et l’arbre gardent des traces tangibles du passage du temps. La peau humaine se ravine de sillons avec l’âge, comme la chair « arbrière » retient dans sa substance les cernes cumulatifs de sa croissance. Une osmose s’opère entre le motif de la main avec son réseau de lignes et celui des cercles concentriques de la croissance de l’arbre.

La première intervention, située dans l’espace du jardin, compose avec les sources de lumière naturelle et latérale des fenêtres située au-dessus et sur la face sud de l’espace. L’éclairage rasant fera ressortir les reliefs blancs du placo-plâtre fixés sur le mur longiligne. La palette d’ombre et de lumière des reliefs des surfaces crayeuses et  texturées du plâtre sera soulignée par l’éclairage léchant les flancs des murs exposés à l’éclairage. Pour pallier à l’absence d’éclairage nocturne, un système d’éclairage halogène discret, situé en surplomb, pourra prolonger, le soir, l’effet de la lumière rasante du jour. Une main d’enfant, aux lignes plus régulières et moins nombreuses, rejoint celle d’un vieillard aux lignes plus sinueuses et plus incrustées. Le début et la fin se rejoignent. La vocation de ces lieux d’hébergement rend encore plus évidente cette réalité ; la présence d’enfants pourrait procurer aux résidents, que la raison a partiellement désertés, des moments privilégiés de retrouvailles mémorielles momentanées avec la vie.

Le thème est repris dans la fenestration près des ascenseurs des quatre étages du bâtiment. À chaque niveaux correspondent les âges de la vie, du jeune âge à la jeunesse, de la maturité jusqu’à la vieillesse. Entre le geste tendu du bambin, les rapprochements amoureux de la jeunesse, l’accomplissement de la maturité et la séparation de la vieillesse se logent, en filigrane, les quatre saisons de la vie.

Concours pour le CLSC-CHSLD du Marigot, Laval (Québec), 1999

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Sans titre 2

1999

Sel, acrylique

290 x 522 x 1 603 cm

« Hors du fracas, nous ne sommes au hasard qu'un peu de sel, statues de voyageurs, effigies de nomade, de l'affluence à la désertion. »
Hélène Monette, Plaisirs et paysages kitsch, 1997, p. 38


L’œuvre inscrit, dans un espace longitudinal, un extrait de la romancière Hélène Monette. La disposition de la citation, au bas des murs, intercalée d’un archétype de sablier, exige de se déplacer le long des murs et de porter en surplomb pour décrypter l’ensemble.

Exposition : Espace 502 de l’édifice Belgo (aujourd’hui Galerie Bellemare), Montréal, 1999

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



SANS TITRE

1999

Sel moulé, supports d’acrylique

290 x 522 x 1603 cm.

« Hors du fracas, nous ne sommes au hasard qu'un peu de sel, statues de voyageurs, effigies de nomade, de l'affluence à la désertion. »
Hélène Monette, Plaisirs et paysages kitsch, 1997, p. 38


Cette œuvre, reconfigurée à la Fondation Molinari, reprend un extrait de l’œuvre de la romancière et poète Héléne Monette façonnée en sel. La disposition de cette citation au mur emprunte celle d’une page blanche sur laquelle les lettres en relief sont étalées comme des lignes de lecture.

Les mots et leur ponctuation ont été moulés à l’aide de sel, matière première chargée d’histoire et porteuse de symbolisme, matière qui s’est affadie avec notre époque qui l’a réduite à un simple condiment, alors qu’elle a fait l’objet d’un prélèvement fiscal en France, la gabelle, pendant quatre siècles. Le mot salaire ne tire-t-il pas son origine de salarium. N’est-il pas paradoxal de payer davantage, maintenant, pour les aliments réduits en sel!

Le sel est une matière antagoniste, à l’image du temps, capable de conserver et de corroder ; il prolonge comme il abroge. Matière hydrophile, elle est constamment partagée, par son affinité osmotique, entre l’état solide et fluide.


À rebrousse-temps

2000

Bois d’érable découpé, fil de cuivre

63 x 71,5 x 136,5 cm

Exposition : « PassArt », Rouyn-Noranda (Québec), 2000

Invitation

Presse

Collection du Musée des beaux-arts de Sherbrooke (MBAS), Sherbrooke (Québec)

Photo : Jocelyn Blais



Touches

2000

Verre gravé au sable, aluminium

257 x 489 x 98 cm

L’œuvre qui occupe les fenêtres qui donnent sur le foyer de la salle André-Mathieu emprunte le motif du rideau de scène dont les pans croisés évoquent l’ouverture et la fermeture. Les plis de cette trame ajourée ont été inspirés par les cinq lignes de la portée musicale qui sert d’assise à l’écriture des sons et de leur interprétation. Ces lignes sont disposées en segments de cercle suivant un mouvement giratoire  et deviennent des mots-verbes dont le choix est déterminé par une variété de sens. Les verbes intérioriser, projeter, murmurer, habiter, détourner, englober, atténuer, suggérer, réciter et autres font partie de la palette créatrice et trouvent un écho, du récitaliste au chef d’orchestre, de la mezzo-soprano au guitariste, du comédien au danseur.

Exposition permanente : Hall d’entrée de la salle André-Mathieu, Laval (Québec) 2000

Invitation

Presse

Collection de la Salle André-Mathieu, Laval (Québec)

Photo : Jocelyn Blais



Totemps

2001

Tricot de coton, acrylique sur cylindre de carton, silicone, bois

244 x 43 x 43 cm

Texte de lise Lamarche

Exposition : « Visions totémiques », Galerie Circa art contemporain, Montréal, 2000

Invitation

Exposition itinérante du Conseil des arts de la Communauté urbaine de Montréal (CACUM), programme « Exposer dans l’île », 2000-2003

Exposition : « L’essence des mots», Musée de Lachine, Montréal, 2016

Invitation

Catalogue

Presse

Collection du Musée de Lachine, Montréal

Photo : Jocelyn Blais



Tour-re-tour

2001

Papier Stonehenge découpé, bois peint, verre, papier calque, moustiquaire, acrylique, fluorescents

272 x 1 237 x 770 cm

Tour-re-tour est une installation sculpturale constituée de boîtiers de verre recouverts de mousseline noire à l’intérieur desquels sont disposés des enroulements de papier-calque éclairés par un dispositif fluorescent. Des découpes inversées des jours de la semaine dans du papier-carton, disposées sous forme de mouvement de balancier, sont placées devant les fenêtres et laissent filtrer la lumière. Un positionnement éloigné rend la lecture des jours décryptable par réflexion sur les surfaces de verre noir. Rapproché, le spectateur plonge son regard dans les profondeurs des enroulements de la trame translucide.

Tour-re-tour parle du temps qui passe en reprenant la figure du balancement pendulaire, image empruntée par Platon pour évoquer le monde tenu par un fil tournant dans un sens, puis dans l’autre, qu’il appelait «Tour/Retour». L’installation évoque aussi, en filigrane, le passage du jour et de la nuit, du glissement du levant vers le ponant. Elle gravite autour de la figure astronomique de l’amplitude, arc de l’horizon compris entre le point où un astre se lève et se couche, amplitude ortive, amplitude occase, et les directions de l’Est ou de l’Ouest géographiques.

Tour-re-tour reconduit mon intérêt pour l’exploration de la lumière, la transparence et ses coulisses en tentant de circonscrire le spectre lumineux, pour en souligner les subtilités plus que les éclats, pour en doser les éclaboussures plus que les effets éblouissants. Mes réalisations d’œuvres publiques réalisées jusqu’à présent se situent dans le sillage de cette exploration où des environnements deviennent des réceptacles privilégiés de la palette du spectre lumineux.

Exposition «Tour-re-tour », Galerie Circa art contemporain, Montréal, 2001

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Jocelyn Blais



Arcs-en-ciel

2002

Verre biseauté, aluminium

194 x 980 x 15 cm

L’œuvre d’intégration s’articule autour du motif de l’arc-en-ciel, phénomène météorologique observé lors de l’apparition rapide du soleil après la pluie et plus manifestement observable en dehors des agglomérations urbaines. Ce phénomène éphémère, auquel les enfants autant que les adultes sont sensibles, est une figure porteuse de magie et de poésie. Le positionnement du bâtiment du côté sud, où la verrière est installée, offre un emplacement privilégié pour permettre à la lumière naturelle d’être piégée par les biseaux des lames de verre et de produire des effets lumineux fascinants. Le verre biseauté est un support de prédilection pour permettre à la lumière naturelle de livrer toutes ses ressources optiques. Des segments de verre sont montés dans des structures d’aluminium tramées d’une  grille, courbées comme des arcs-en-ciel  parcourant toute la surface des fenêtres de la grande salle. Les deux arcs-en-ciel sont placés dans la partie supérieure du mur, offrant à la lumière de cette façade toute la latitude pour produire des effets de diffraction, de diffusion et de réfraction. Le verre biseauté produit une fragmentation des éléments de l’environnement. Par journée ensoleillée, les couleurs du prisme peuvent être perçus sur les bords des lames de verre et varier selon la course du soleil et la position de l’occupant. Des taches de couleur, comme des éclaboussures de lumière seront projetées sur les surfaces environnantes. Les changements saisonniers participeront également au phénomène.

Exposition permanente : Salle communautaire du CLSC-CHSLD Saint-Antoine-de-Padoue, Saint-Lin-des-Laurentides (Québec), 2002

Invitation

Presse

Collection des CLSC-CHSLD Saint-Antoine-de-Padoue,
Saint-Lin-des-Laurentides (Québec)

Photo : Jocelyn Blais



Kristallnacht

2003

Verre trempé fracassé, verre trempé, aluminium peint, néons

34,3 x 1 233,7 x 18 cm

L’œuvre emprunte la forme d’une frise courant sur les murs du hall d’entrée du Centre commémoratif de l’Holocauste. Cette frise de couleur noire est percée des mots APPRENDRE – RESSENTIR – SE SOUVENIR en français, en anglais, en hébreu et en yiddish. La lecture se fait selon un déroulement visuel continu de gauche à droite et de droite à gauche,  pour respecter l’ordre des lectures sémitiques. En arrière-plan de ces mots se trouve un plan formé de verre brisé, éclairé de l’intérieur à l’aide de néons, évoquant la kristallnacht, la nuit des vitrines fracassées survenue en novembre 1938. La graphie linéaire des mots reprend celle du pochoir permettant l’application d’inscriptions sur des marchandises destinées à l’expédition, en lien avec le déplacement des sombres convois conduisant des hordes humaines vers leur destin tragique. Les brèches lumineuses ménagées dans l’épaisseur des volumes sombres, défilant en pourtour, laissent surgir la lumière de ces « nuits déambulatoires » (image empruntée à Théophile Gauthier). Le passage de l’obscurité à la lumière est également suggéré par le fond dégradé du noir au clair, logé derrière le plan vitré. Des profondeurs de l’abîme surgit l’espoir. L’installation d’un dispositif d’éclairage à l’aide de néons, à tonalité froide, accentuée par la couleur glauque du verre fracassé, contribue à créer une atmosphère associée à ces événements tragiques.

Exposition permanente : Hall d’entrée, Centre commémoratif de l’Holocauste, Montréal, 2003

Invitation

Presse

Collection du Centre commémoratif de l’Holocauste, Montréal

Photo : Michel Dubreuil



Irisation

2004

Verre biseauté, aluminium, verre trempé, bois

167,5 x 20 530 x 12,5 cm (étalement de 49 éléments autour de deux cours intérieures fenêtrées)

Irisation s’articule autour du thème du cycle lunaire dont le déroulement par quartiers s’étale sur les deux niveaux supérieurs fenestrés des cours intérieures A et B. Les phases lunaires, sortes de repères temporels nocturnes souvent visibles, inscrits dans le calendrier céleste, rappellent celles de nos vies terrestres marquées par des cycles et des passages successifs. Ne dit-on pas « il y a des lune » s quand on veut parler d’un temps lointain. Le choix du motif lunaire agit comme une métaphore du temps et du déroulement de la vie. On parle de période de décours de la lune pour désigner celle de sa décroissance, comme on parle en terme médical, de décours d’une maladie pour désigner son déclin.

L’image de l’iris qui s’agrandit, se révèle totalement et disparaît, se superpose à celui du cycle lunaire.
L’œil humain est un organe doué d’une grande vivacité. La vue n’est-elle pas le sens prédominant chez l’être humain ! L’apprivoisement des personnes se fait d’abord par le regard, qu’il soit frontal, oblique ou furtif. L’iris, dont on dit que c’est la partie qui semble le moins vieillir, est porteur d’une cartographie fascinante : reliefs linéaires, couleurs chatoyantes et changeantes, luminosité variable, rétractibilité de la pupille, autant d’attributs particuliers qui singularisent chaque individu et qui séduisent les tenants de la biométrie par laquelle chaque personne aurait sa carte d’empreintes visuelles.

Les quatre fenêtres des niveaux 1 et 2 sont occupées par des panneaux circulaires d’aluminium découpé et soudé logeant les lames de verre biseauté, placées selon des angles variables pour créer des effets constamment changeants, selon la position de l’occupant. Les qualités optiques du verre biseauté permettent de produire des effets de fragmentation, de diffraction et réfraction des éléments situés dans le champ de vision. Les variations multiples du visionnement à travers ces sections sont à l’image de la multiplicité extraordinaire de perception de l’œil. Autre effet intéressant : la décomposition des couleurs du prisme par le soleil qui balaie les surfaces vitrées et éclabousse de couleurs les surfaces avoisinantes.

La lunaison – intervalle de temps entre deux nouvelles lunes – se déploie sur les pourtours fenestrés, au nombre de 11 pour la cour A et de 12 pour la cour B. La distribution des divers croissants sont différents selon les étages 1 et 2 des cours intérieures. Une sorte de dialogue s’établit entre les sections opposées des cours intérieures, un cercle de pleine lune trouve un écho dans la nouvelle lune, ou des croissants en développement répondent à ceux d’en face, à l’image des échanges entre deux regards.

Exposition permanente : Centre de services ambulatoires de
l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, Montréal, 2004

Invitation

Presse

Collection de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, Montréal

Photo : Michel Dubreuil



Lieudit

2004

Verre biseauté, bois peint

142 x 121 x 38 cm

Exposition : « La sculpture et le vent, Femmes sculpteures au Québec », Galerie Circa art contemporain, Montréal, 2004

Invitation

Presse

Collection de Loto-Québec, Montréal

Photo : Michel Dubreuil


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Sans titre

2004

Aluminium découpé et peint

7 x 15 x 10 m (taille réelle) — 35 x 75 x 50 cm (taille maquette)

Proposition pour le siège social du Groupe financier SSQ composée de deux volets : la première partie est constituée de sections d’aluminium peintes blanches, découpées de mots, placées à angle et superposées les unes au-dessus des autres, créant un effet de cascade glissant sur le mur situé à droite du hall d’entrée. L’effet de rideau d’eau est accentué par un éclairage au néon, intégré à l’œuvre entre chaque section qui souligne les contrastes clair-obscur des reliefs ; la deuxième partie occupe le pourtour de la mezzanine et les murs du hall d’entrée, comme une frise découpée de mots courant sur trois pans de mur situés en face, à gauche et au-dessus de l’entrée principale. La découpe de mots sur les bordures des sections de métal crée un effet ondulatoire  évoquant les mouvements de vagues. L’espacement plus grand entre les tranches inférieures décroit vers le haut pour créer l’illusion d’un plan d’eau qui s’éloigne vers l’horizon. La proposition a emprunté un vocabulaire de mots comme mutualisme, coopération, échanges, engagement, communauté, développement, représentativité, dividende, pour n’en citer que quelques-uns. La lecture des mots de la cascade du hall d’entrée, comme de la mezzanine où des perspectives différentes permettent des vues plongeantes, se plie aux déplacements des visiteurs et du personnel qui occupent ces lieux.

Concours pour le siège social du Groupe financier SSQ, édifice Roland-Giroux, Québec

Propriété de l’artiste

Photo : Michel Dubreuil



L’arbre de la connaissance

2005

Lettres d’acier, aluminium, verre trempé, bois

1 62,5 x 825 x 45 cm

Ce projet s’articule autour du motif de l’arbre, dont les aspects formel autant que thématique entretiennent des liens avec l’être humain. Nous avons composé avec la présence de la colonne située au centre de la fenestration comme un élément porteur d’un développement arborescent.
Un parallèle a été établi entre les deux figures : le développement de l’arbre se situe à la fin de la chaîne végétale, comme celui de l’être humain complète la chaîne animale. Ils partagent également des similarités formelles dans la disposition de leurs composantes : ancrage au sol, position verticale, épanouissement de leur partie supérieure. Des illustrations des parties du corps humain ressemblent à des arborescences, aux ramifications complexes. Citons quelques exemples comme le système nerveux, le système pulmonaire, le système sanguin, la coupe longitudinale du cervelet appelée l’arbre de vie. La charge symbolique de l’arbre est universelle. De nombreux mythes empruntent la figure de l’arbre pour représenter la création du monde. Citons le frêne symbolique des Scandinaves, nommé yggdrasil, image du cosmos qui sert de pont entre les sphères terrestre et céleste, l’arbre devenant une sorte de squelette soutenant le corps du monde. L’arbre est également un symbole de la croissance, de la mort et de la renaissance, ainsi que de la fertilité. Planter un arbre à la naissance d’un enfant participe de la même symbolique. Évoquons enfin l’arbre de vie, de la connaissance du bien et du mal, image fondatrice tirée de la Bible.

L’arbre garde dans sa chair la mémoire de sa longévité par le cumul des anneaux de croissance, comme le corps humain retient intimement les traces du passage du temps. L’arbre figure une image d’apaisement et de protection sous lequel on trouve refuge. Le maintien de la transparence des éléments logés à l’intérieur des boîtiers, tenant à la fois de feuilles et de cellules, est en écho avec la vision pénétrante que l’imagerie médicale permet de donner du corps humain à l’aide d’appareils d’investigation sophistiqués comme la scannographie, la résonnance magnétique, la tomographie et l’échographie. La disposition aléatoire des lettres rappelle la complexité et les défis que la médecine moderne doit relever pour décrypter, analyser et assumer sa mission curative, tout en poursuivant la vocation universitaire de recherche que l’hôpital Saint-François-d’Assise privilégie dans le domaine de la reproduction humaine et des biomatériaux. La vision à travers les verrières sera modulée par la lumière se reflétant sur le rebord métallique des lettres comme un miroitement, tout en maintenant la visibilité des éléments situés derrière les fenêtres.

Exposition permanente : Salle d’attente de l’urgence, Hôpital Saint-François-d’Assise, Québec, 2005

Collection de l’Hôpital Saint-François-d’Assise, Québec

Photo : Michel Dubreuil



Épingler le temps

2006

Acier, bois peint

34 x 34 x 6,5 cm

Le cadran mural, calqué sur celui d’une horloge, évoque la démarche utopique de contrer la marche inexorable du temps. Les douze divisions horaires, épinglées, sont occupées par les lettres du mot « utopie », placée en sens inverse des aiguilles d’une montre, et dont la lecture se fait à « rebrousse-temps ». Utopie que de remonter le temps! Le temps se déjoue de nos stratégies pour l’exorciser, pour le traquer dans ses derniers retranchements. Le temps obéit aux lois de la dérobade perpétuelle. La répétition du mot « utopie » rappelle le mouvement pendulaire oscillatoire, en deux temps, scandant le passage du temps de mouvements incessants d’aller et de retour.
La fossilisation des douze lettres à l’aide d’épingles rappelle le processus d’échantillonnage des spécimens des entomologistes. Les repères temporels deviennent captifs des aiguilles qui, grande, petite ou trotteuse, ne peuvent plus parcourir la plage horaire. Ces dernières ont perdu leur mobilité pour être « repiquées » et condamnées à la fixité. L’ombre des lettres projetées dur le support en arrière-plan prend l’aspect d’une réalité insaisissable. Dans le sillage de cette œuvre plane l’écho du diktat de notre ère qui nous projette en avant pour gagner du temps. Utopie, puisque dans sa course effrénée après le temps nous perdons la bataille de son assujettissement.

Exposition : « Utopies à vendre », Galerie Circa art contemporain, Montréal, 2006

Invitation

Exposition : « L’essence des mots», Musée de Lachine, Montréal, 2016

Invitation

Catalogue

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Michel Dubreuil



Liber

2006

Merisier découpé, gravé, peint, métal

07 x 63,5 x 3,5 cm

« L’ouvert / fermé du livre s’avère comme la topologie d’un dedans continûment retourné en son dehors. » Jean-Luc Nancy, Sur le commerce des pensées, 2005

Le livre porte des empreintes digitales sur sa couverture, en référence à la main qui exerce la première préhension et qui guide l’œil pour parcourir ou déposer l’objet de lecture. Le livre est partagé entre deux postures soit ouverte, soit fermée, en en faisant un objet de passage entre l’offrande et la rétention. La page intérieure est entaillée de stratifications linéaires rappelant toutes les écritures sans en cibler une en particulier. L’aspect sinueux des strates évoque l’écriture manuscrite, comme une sismographie de la pensée.
Le sceau du pouce en couverture, auquel fait écho le sceau à l’intérieur, rappelle à la fois une signature ancienne et contemporaine : l’empreinte du doigt qu’on appose sur un document et qui tient lieu de signature, celle de l’écriture biométrique qui est en train de s’implanter comme mesure actuelle de  contrôle sécuritaire. Les sceaux sont des morsures dans la matière. C’est l’œil de la main qui palpe, le doigt qui glisse dans l’entrebâillement de la page pour fouiller sa substantifique moelle, pour paraphraser Rabelais.

Exposition : Œuvre en circulation dans différentes capitales du monde

Invitation

Presse

Collection : Unesco, Paris — Œuvre offerte par la ville de Montréal à l’occasion de l’événement «Montréal, capitale mondiale du livre», en 2005.

Photo : Michel Dubreuil



Fibonacci  II

2007

Aluminium découpé au jet d’eau

274,5 x 305 x 61 cm

La sculpture est une mise en espace de la suite mathématique à caractère géométrique du mathématicien du XIIIe siècle Leonardo Fibonacci, un passeur des connaissances arabes à la culture occidentale. Cette suite récurrente, dont chaque rangée est la somme des deux précédentes, porte le nom de son inventeur qui a été un précurseur dans l’application des sciences exactes et dans la figuration de la spirale à progression à l’infini. Fibonacci a contribué à observer et à codifier la croissance exponentielle que l’on observe dans certains phénomènes micro et macroscopiques de l’univers. Leonardo da Vinci lui est redevable dans l’élaboration des proportions du nombre d’or. La projection horizontale de la suite au sol, plus allongée, évoque la portée qu’a eue ce docte savant sur l’évolution des sciences rigoureuses dans l’histoire de l’humanité. La lecture inversée de la suite verticale lance un clin d’œil à l’écriture spéculaire en effet miroir de l’autre Leonardo, celui de Vinci.

Exposition : « Deçà-delà », Galerie Circa art contemporain, Montréal, 2007

Invitation

Presse

Collection de l’Université de Montréal

Photo : Michel Dubreuil



Matière grise

2007

Tissu d’entoilage, moustiquaire métallique

221 x 180 x 122 cm

L’œuvre est constituée de deux hémisphères faits de moustiquaire métallique noire sur laquelle est fixé un tissu d’entoilage sombre dont les plis et replis évoquent les circonvolutions du cerveau. Le cerveau fait figure de continent obscur n’ayant livré que quelques bribes de son immense complexité. Les plis et replis des circonvolutions de « matière grise »cachent plus de mystères qu’ils n’en révèlent : ils en traduisent les limites, malgré les avancées fulgurantes de la recherche actuelle. L’organe si matériel et si immatériel à la fois, aux quelques cent milliards de neurones et mille milliards de cellules gliales, siège de la pensée fine et des fonctions complexes du corps humain, est celui devant lequel la science fait acte d’humilité. Le delà de l’inconnu éclipse le deçà du connu. Le positionnement stratégique de cette œuvre dans une encoignure, souligné par un éclairage  permettant de projeter des ombres sur les murs adjacents accentuent cette zone sombre dont la science soupçonne l’immensité du champ d’investigation.

Exposition : « Deçà-delà », Galerie Circa art contemporain, Montréal, 2007

Invitation

Exposition : « L’essence des mots », Musée de Lachine, Montréal, 2016

Invitation

Catalogue

Presse

Collection du Musée de Lachine, Montréal

Photo : Michel Dubreuil



Scopie

2007

Pellicules radiographiques, grillage métallique

272 x 658 x 221 cm

La figure emblématique de l’homme vitruvien, de Léonard de Vinci, aux membres déployés, traverse cette paroi incurvée comme sous l’effet d’un souffle ; elle nous rappelle l’envergure de ce visionnaire de la Renaissance appliqué à codifier la règle des mesures et des proportions du sujet humain. Les recherches dans le domaine esthétique, médical et scientifique  lui sont redevables de cette vision pénétrante et de cette aspiration à repousser plus loin les limites du savoir. Ce lacis de circonvolutions miroitantes, dans lesquelles s’engouffre la lumière et dont les reflets sont constamment changeants selon les déplacements, évoque la complexité du sujet d’étude qu’est l’humain, dont la nature ne se livrera jamais totalement, malgré la sophistication de nos moyens d’investigation de pointe. À cet effet, les supports radiologiques, déjà obsolètes, ont été supplantés par des images électroniques, comme la photographie analogique l’a été par la numérique également. Ce « mur des lamentations » est un révélateur miroir des maux corporels, de ce corps à la fois près et éloigné de soi, puisqu’on en oublie l’importance jusqu’au moment où il donne des signes de défaillance. C’est par le biais du manque qu’il signale sa présence.

Exposition : « Deçà-delà », Galerie Circa art contemporain, Montréal, 2007

Invitation

Presse

Œuvre détruite

Photo : Michel Dubreuil



S’éclipser

2007

Carton abrasé, bois peint, fluorescents

193 x 68,5 x 5 cm

L’œuvre à caractère installatif est constituée de sept niches – ce chiffre évoquant les sept jours de la semaine, le repère temporel proximal – logeant la figure d’un astre pudique qui se révèle partiellement avant sa phase de plénitude, pour s’éclipser graduellement et disparaitre dans les coulisses de la nuit. La lune est un astre humble dont la luminosité discrète reflète celle d’un autre, plus éblouissant, dont la superbe tolère mal la concurrence. La virgule nocturne, pour la qualifier poétiquement, marque le passage du temps, ponctue nos nuits, assure la vigie comme un témoin de l’astre solaire. Les griffures, soulignées par l’éclairage rasant, rappellent les reliefs de ce veilleur de nuit. Clair de terre, pourrions-nous donner comme pendant au Clair de lune si, par position inversée, nous voyions d’au-delà, la réflexion nocturne de notre planète et telle que l’on aperçue les premiers astronautes à l’alunissage. « S’éclipser » parle également de l’évasion dans l’onirique quand « on est dans la lune » ou quand on veut « filer à l’anglaise ».

Exposition : « Deçà-delà », Galerie Circa art contemporain, Montréal, 2007

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Michel Dubreuil



Le temps...

2007

Papier Stonehenge découpé

272 x 739 x 434 cm

« Le temps est la faille de la création,
toute l’humanité y a sa place. »
Heiner Müller, Quartett, 1991

Le temps obéit aux lois de la dérobade perpétuelle. Sa course est inéluctable et toute tentative pour l’exorciser et le traquer dans ses retranchements est vaine. C’est cette implacable vérité que cette œuvre évoque en épousant la planéité d’un mur dont l’angle de rencontre avec un autre laisse un vide sombre où se découpe une citation d’Heiner Müller, comme un gouffre dont personne ne peut s’échapper. Cette œuvre à caractère installatif développe une connivence avec l’espace qui lui sert d’écrin que la proximité ou l’éloignement permettent d’apprivoiser différemment : lecture proximale, prégnante, lecture distanciée, plus ample.

Exposition : « Deçà-delà », Galerie Circa art contemporain, Montréal, 2007

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Michel Dubreuil



Trou noir

2007

Carton perforé, bois peint

46 x 46 x 274,5 cm

Exposition : « Deçà-delà », Galerie Circa art contemporain, Montréal, 2007

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Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Michel Dubreuil



Urbi et orbi

2007

Acier, aluminium, verre trempé

231,7 x 934 x 5 cm (chacun des panneaux)

L’œuvre est constituée d’une trame de lettres, emporte-pièces d’acier, intercalées entre deux panneaux de verre trempé, placée dans un cadre d’aluminium. Le motif langagier n’est reconnaissable que dans un deuxième temps, après un premier visionnement latéral où la lumière vient lécher les rebords des emporte-pièces placés sur le champ et créer un effet de pixellisation. Placé frontalement, le regard du spectateur est dirigé vers ce qui se situe au-delà de la paroi dentelée, offrant une vision de ce qui se loge derrière l’écran translucide. Ces panneaux peuvent créer une sorte d’intimité tout en permettant une lecture transversale.

Le titre Urbi et orbi – à la ville et au monde – a été inspiré par cette expression latine que l’on emprunte pour traduire l’ouverture sur le monde ambiant (ville) et lointain (monde). Le quadryptique, composé d’éléments amovibles, offre une flexibilité de disposition. Chaque section peut être assemblée avec d’autres ou montée séparément. Des dispositifs de charnières sont prévus pour les monter à angle et créer une cloison en accordéon. Ces panneaux, étroitement intégrés à la morphologie de la Galerie Circa art contemporain, avaient été installés à l’intérieur des fenêtres de la galerie, à l’occasion d’une exposition. Ils permettaient une plongée dans le cœur culturel de Montréal (place des festivals) comme ils maintenaient un lien proximal avec le territoire de la galerie.

Exposition : « Deçà-delà », Galerie Circa art contemporain, Montréal, 2007

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Propriété de l’artiste

Photo : Michel Dubreuil



20 février 2008

2008

Porcelaine, bois peint, verre, fluorescent

52 x 52 x 125 cm

Exposition : « Deçà-delà », Galerie Circa art contemporain, Montréal, 2007

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Presse

Collection privée, Montréal

Photo : Michel Dubreuil



Frapper à la bonne porte
(maquette)

2008

Verre, métal, bois

4 sections verticales de 15,7 x 67,8 x 0,5 cm chacune (maquette)

400 x 1 300 x 400 cm (taille réelle)

L’espace de la salle d’attente de l’Unité de médecine familiale du CSSS du Nord de Lanaudière est ponctué par quatre panneaux verticaux, ajourés, encadrés, qui délimitent les fonctions de triage, d’attente, de circulation et de consultation de ce lieu à vocation médicale. Ces balises spatiales brisent l’effet de corridor de cet espace longitudinal, dynamisent ce lieu d’attente, favorisent des échanges entre les aires intérieures, comme elles permettent à la fenestration colorée d’interagir avec cette proposition artistique.
Le motif de la porte, répété et magnifié d’un tiers, a été privilégié. Il reprend une composante architecturale fondamentale de nos espaces bâtis, autant privés que publics, que l’absence de murs entre les sections vient accentuer. La fluidité de la circulation est assurée, intercalant des espaces entre les panneaux où les patients, même en fauteuil roulant, peuvent circuler.
Contextualisé dans un milieu médical, la thème de la porte acquiert une charge supplémentaire : nous voulons frapper à la bonne porte pour trouver une solution à un problème de santé, ou à tout le moins apaiser notre inquiétude face à notre précarité. Pouvoir nommer son mal participe en partie à notre processus thérapeutique, d’où la métaphore du mot décrypté à travers la complexité de la trame lettrée.
Une première porte, placée dans l’axe du pilier, à gauche de l’entrée, dirige les patients vers le poste de triage, avant de les inviter à occuper les aires d’attente de part et d’autre des portes ajourées.
Les ouvertures vitrées des portes sont occupées par des insertions de lettres de métal, placées sur le chant, entre deux panneaux de verre trempé, piégeant la lumière largement distribuée par le mur-rideau extérieur dans les multiples rebords des parois métalliques des lettres.
Dans un premier temps, l’œil ne perçoit qu’une trame ajourée, changeante selon la déambulation ; puis, dans un deuxième temps, un regard plus rapproché permet la reconnaissance du motif de la lettre. Après une lecture plus attentive des lettres compactées, des mots ou expressions deviennent lisibles. Des mots comme toucher, apprivoiser, résilience, stimuler, sentir, écouter, voir, nommer, etc. sont disséminés dans l’avalanche de lettres. Ces mots reliés aux sensations, émotions et réflexions soulignent les aptitudes de l’humain à réagir aux stimuli quotidiens comme aux événements plus éprouvants de la vie. Ce choix de mots a été privilégié pour leur connotation plus positive, la salle d’attente d’un milieu dévolu aux soins de santé étant un endroit où le sentiment de vulnérabilité de l’être humain est vécu plus intensément.
Ces décodages pourraient agir comme une mesure de diversion en distrayant l’esprit des occupants, apaisant l’attente angoissante de patients; ils pourraient également avoir un aspect ludique, comme l’est la découverte de mot-mystères, de mots – croisés ou de mots-cachés que beaucoup de gens pratiquent dans des moments d’expectative ou de loisir.
Les cadres servent d’écrin à une palette d’effets lumineux, de la transparence presque complète jusqu’à la fragmentation de la lumière qui frappe les surfaces réfléchissantes des lettres et crée ainsi un effet de pixellisation. Ces reflets constamment changeants, comme des ombres mouvantes,  obéissent aux déplacements du visiteur. La transparence est maintenue quand celui-ci est placé en position frontale et voit l’arrière-plan à travers les portes. En position latérale, la lumière devient captive des alvéoles et est fragmentée en une multitude de scintillements. L’œil du spectateur est alors captivé par ces effets de réflexion produits par les surfaces métalliques des lettres. Son regard erre dans cet écrin lumineux pour découvrir, après un moment d’observation plus attentif, un mot qui s’y cache.

Concours pour l’Unité de médecine familiale du CSSS du Nord de Lanaudière, Saint-Charles-Borromée (Québec)

Propriété de l’artiste

Photo : Lisette Lemieux



Se reposer sur ses lauriers

2008

Porcelaine, bois peint, verre, fluorescent

35 x 57,5 x 57,5 cm

Exposition : « Jouer avec le feu », Galerie Circa art contemporain, Montréal, 2010

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Presse

Collection privée, Montréal

Photo : Michel Dubreuil



Mi-limbe (maquette)

2008

Verre, métal

420 x 1 320 x 20 cm (taille réelle)

La proposition pour la salle des urgences du Centre hospitalier de Granby est constituée de dix boitiers d’aluminium renfermant des lames de verre biseauté greffées aux fenêtres. La division des fenêtres a servi de trame pour l’inscription d’une forme végétale s’apparentant à une structure feuillue évoquant la feuille de bouleau jaune, le symbole végétal du Québec. Le meneau horizontal sert d’assise à la nervure principale, tandis qu’entre les meneaux verticaux se déploient les nervures branchues secondaires, occupées par des lames de verre biseauté. La bordure dentée inférieure rappelle celle du limbe de la feuille. Le pétiole  chevauche la première section du meneau horizontal. L’intervention est inscrite aux deux-tiers des fenêtres et compose avec la visibilité réduite de la salle d’urgence, dont le bandeau supérieur est obstrué par le plafond de béton. L’œuvre pourrait être visible dans sa totalité dans la salle d’attente et pourrait rappeler un motif végétal du jardin suspendu. La morphologie végétale serait aussi discernable de l’extérieur puisqu’elle n’empièterait pas sur la partie aveugle des fenêtres.
L’œuvre propose une lecture ouverte : motif à la fois macro et microscopique, vue en transparence, effets  optiques de réflexion et de réfraction du verre à angles. Le visiteur-patient pourrait  investiguer les plans vitrés et découvrir les jeux de diffraction des éléments situés en arrière-plan, et occuper son esprit pendant les moments d’attente.

Concours pour le Centre hospitalier de Granby (Québec)

Propriété de l’artiste

Photo : Michel Dubreuil



Sceau

2008

Papier Stonehenge perforé, bois peint, fluorescent

39 x 39 x 15 cm

La sculpture laisse percoler la lumière à travers les perforations ménagées dans la masse du papier Stonehenge. Des griffures libèrent la lumière à travers les brèches tailladant sa peau de recouvrement évoquant le motif de l’empreinte digitale. Les subtilités de la lumière distillées par ce réceptacle couvert d’un filtre blanc de papier permettent à la palette lumineuse de diffuser des évanescences comme des giclures irradiantes. La signature associée à l’empreinte digitale porte un caractère d’unicité dont le recours ouvre la porte à des contrôles envahissants qui rognent notre territoire privé. Ces attributs particuliers singularisent chaque individu et séduisent les tenants de la biométrie qui préconisent pour bientôt l’application des empreintes visuelles dans des lieux publics soumis à une surveillance accrue.

Exposition : « Les 20 ans de la galerie Trois-Points », Galerie Trois-Points, Montréal, 2008

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Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Michel Dubreuil



Maelström diurne

2009

Papier Stonehenge découpé, bois peint, acrylique, fluorescent

81 x 49,5 x 49,5 cm

Dans cette sculpture la lumière et l’ombre se disputent le territoire du clair-obscur. Lovés au creux d’un boitier lumineux, des sillons circulaires animés de pulsations ascendantes et descendantes piègent le regard plongeant dans cette aire contenue à l’intérieur d’un cubicule. Les taillades surgissant des surfaces blanches agissent comme des percolateurs de la lumière qui s’infiltre à travers les brèches et fait surgir toute une gamme de rayonnements incandescents. Le volet diurne à prédominance blanche – le volet nocturne étant à prédominance sombre – explore la  gamme infinie des manifestations de la lumière du jour, de l’éblouissement à la lueur évanescente réfugiée dans son dernier retranchement.

Exposition : « Distillats de lumière », Galerie SAS, Montréal, 2011

Exposition : « Empreintes et emprunts », Galerie d’art de l’Université de Sherbrooke, Sherbrooke, 2017

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Presse

Collection d’œuvres d’art de l’Université de Sherbrooke

Photo : Michel Dubreuil



Susurrer

2009

Plâtre 

31 x 60 x 2,5 cm

L’œuvre en est une de murmure, un chuchotement entre des lèvres qui laissent deviner plus qu’elles ne disent, comme son titre l’évoque. La fissure sombre logée à la rencontre des lèvres supérieure et inférieure laisse place à l’évocation, à l’interprétation, à la suggestion plus qu’à la diction nette. Le non-dit est parfois plus éloquent que le dit, comme l’ellipse peut l’être au cinéma, comme les silences entre les notes peuvent nourrir la profondeur de l’interprétation musicale.  La bouche bordée de lèvres charnues, pincées, gourmandes, serrées – autant d’expressions non-verbales – est l’organe de communication privilégié chez les êtres pensants. L’œuvre a été moulée à partir de sections de feuilles de rhubarbe dont les sillons et les textures, soulignés par la blancheur de la matière, rappellent ceux des lèvres humaines, vestibules de la parole.

Exposition : « Métaphores et autres catachrèses », Galerie Circa art contemporain, Montréal, 2009

Invitation

Exposition : « L’essence des mots», Musée de Lachine, Montréal, 2016

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Catalogue

Presse

Collection privée, Longueuil (Québec)

Photo : Michel Dubreuil



Vigile

2009

Papier Stonehenge perforé, bois peint, fluorescents (3 éléments)

122 x 141 x 20 cm

La sculpture est constituée de trois boitiers lumineux dont la disposition au mur recompose, par ellipse, un visage : deux paupières mi-closes au rayonnement intérieur et une bouche charnue dont les sillons irradiants des lèvres interpellent de leur présence éloquente. Des griffures et des bâillements entaillent les surfaces blanches et libèrent la lumière à travers les brèches s’apparentant à des balafres incandescentes, lovées au creux des écrins, comme des trouées tailladant des surfaces percolant un éclairage intérieur. La position des composantes au mur, en position de surplomb, induit à une lecture de vigie. Le vigile, veilleur de nuit institué par Auguste pour la surveillance, couvre de son regard l’aire qu’il domine mais d’une vigilance sereine puisque les paupières, mi-closes, sont retournées vers un regard introspectif.

Exposition : « Distillats de lumière », Galerie SAS, Montréal, 2011

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Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Michel Dubreuil



Legs (maquette)

2010

Matériau : laiton gravé à l’acide

18 x 43,6 x 5 cm (maquette)

L’œuvre proposée pour la maison Saint-Gabriel (pavillon Jeanne-Le-Ber) s’articule autour d’un document accompagnant le bail signé entre les Filles de la Congrégation de Notre-Dame de Montréal et Martin Foisy et sa femme, en 1685, bail rédigé et signé par le notaire Basset et les parties impliquées ( Bail à moityé par Les filles de la Congrageon de Montreal a Martin Foisy et Sa femme po. Six ans. 3e decembre 1685. Basset).Le document, écrit de la main de Marguerite Bourgeoys, dresse un inventaire des meubles, ustensiles, bêtes et outils qu’elle affermait à Martin Foisy pour l’exploitation de la métairie Saint-Gabriel. L’énumération prosaïque du legs fait à Martin Foisy, à titre de métayer, et à sa femme, s’avère être un document historique et ethnographique révélateur de la vie sous la colonisation française et des conditions d’habitation des habitants, les outils de travail, les produits tirés de la terre, les animaux et autres énumérations du cheptel de la ferme laissé à l’exploitant de la métairie. Le document sera transcrit en relief sur des plaques de laiton, disposées comme deux feuilles d’un registre ouvert, devant le muret de pierre. Les pages de gauche reproduiront le document d’origine, celles de droite la traduction en caractère d’imprimerie du français en usage à l’époque de la Nouvelle-France. L’écriture manuscrite sera respectée et reproduite à l’échelle sur une surface rappelant le document d’origine. L’arrière-plan sera gravé et patiné de façon à traduire l’usure laissée par le temps, tandis que les lettres, en relief, plus brillantes, se découperont sur le fond mat. Une transcription en français ancien du texte original apparaitra sur deux autres panneaux, en alignement avec le premier dispositif de gauche. Cette traduction dans la langue de l’époque témoignera du caractère particulier du français du XVIIe siècle, dont la codification est en train de s’établir et dont des mots anciens, encore en usage aujourd’hui, au Québec, sont des relents de cette langue ancienne, traduisant la couleur et la verdeur de la langue d’alors et qui s’est enrichi, par la suite, d’expressions vernaculaires. Citons quelques exemples de ces mots vieillots : traises de bled dinde, poix, sitrouille, febvre daricot, minot dorge, rabiolles, lantilles, bestes au chans, beufs, gnochons gras, lalée de perches, barique a lar, fausilles, harnez, chairue neufve, moulons de foin, etc.

Concours pour le pavillon Jeanne-Le-Ber de la Maison Saint-Gabriel, Montréal

Propriété de l’artiste

Photo : Michel Dubreuil



Maelström nocturne

2010

Verre biseauté, verre dépoli, bois peint, papier perforé, fluorescent

71,5 x 75 x 75 cm

L’œuvre, animée d’un mouvement tourbillonnaire, est logée dans le creux d’un boitier éclairé de l’intérieur au-dessus duquel le regard est invité à plonger pour capter ce magma obscur criblé de fissures lumineuses. Le mouvement giratoire est à l’image du phénomène nordique engendrant des remous océaniques, sorte de gouffre sombre piégeant tout dans sa rotation. Les sillons sombres et lumineux sont emportés vers le cœur du vortex, agités d’un mouvement se nourrissant de lui-même. Une trame quadrangulaire, faite de lames de verre biseauté et placée en surface, vient davantage brouiller cet abîme sombre. Les effets optiques produits par la fragmentation et la diffraction du verre déstabilisent la perception visuelle.

Exposition : « Distillats de lumière », Galerie SAS, Montréal, 2011

Exposition : « Empreintes et emprunts », Galerie d’art de l’Université de Sherbrooke, Sherbrooke, 2017

Invitation

Invitation

Presse

Collection d’œuvres d’art de l’Université de Sherbrooke

Photo : Michel Dubreuil



Narcisse

2010

Plâtre, miroir, métal, frottis crayon feutre

77 x 44 x 49 cm 

Empreinte de feuilles de pétasites japonais, plante ornementale de grande dimension aux sillons branchus, Narcisse loge en son centre un miroir grossissant qui réfléchit l’image de la personne qui s’y mire. À l’image de la figure mythologique de Narcisse penché au-dessus d’une fontaine retournant son reflet, le spectateur voit son image inversée et grossie. Cette sculpture évoque cette part de narcissisme que l’humain porte en lui-même. La légende veut que la fleur que la fleur qui porte le nom de Narcisse dérive de la contemplation du personnage épris de lui-même contemplant son image et changé en cette plante printanière. Le positionnement surélevé sur un présentoir de métal plastifié lance un clin d’œil au jardinier fleuriste qui couvre de ses attentions ses fleurs préférées. Les sinuosités de la feuille dirigées vers le creux de la plante sont soulignées par un frottis de crayon-feutre qui accentue l’effet de clair-obscur.

Exposition : « Ego[s) », Galerie Circa art contemporain, Montréal, 2010

Invitation

Exposition : « Empreintes et emprunts », Galerie d’art de l’Université de Sherbrooke, Sherbrooke, 2017

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Michel Dubreuil



Œillade

2010

Papier Stonehenge perforé, bois, fluorescent

34 x 33 x 33 cm

La boîte ! Objet usuel, banal, mais porteur également de dérives prometteuses. De la boîte à l’orbite oculaire, au boîtier-paupière ouvrant sur l’iris, cette réappropriation a été fructueuse, à la manière des matriouskas. C’est une œillade que nous a faite cette boîte. L’œil, sens prédominant chez l’humain, est la première porte sur l’âme, avant la parole. L’appréhension de nos semblables passe par le regard, qu’il soit frontal, oblique ou furtif. L’iris est porteur d’une cartographie fascinante : sinuosités des rayons, couleurs chatoyantes, rétractilité de la pupille à la lumière, alors que l’absence de cette réaction est un indice de la mort cérébrale. Ces attributs particuliers singularisent chaque individu et séduisent les tenants de la biométrie selon laquelle chaque personne aurait sa carte d’empreintes visuelles. Les panneaux rétractables du couvercle deviennent les paupières mouvantes révélant partiellement ou totalement les sillons lumineux de l’iris. L’œil mi-clos ; ni complètement ouvert ni complètement fermé, à l’état de vigilance, partagé entre le regard extérieur et la réflexion introspective. Œil malicieux, yeux de braise, œil torve, regard accusateur, œil critique ; surprise, passion, frayeur, connivence, langueur, autant de lectures possibles de percepts et d’affects traduits par le regard.

Exposition : « Expansion », Galerie de l’UQÀM, Montréal, 2010

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Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Michel Dubreuil



Saint-Égo

2010

Acier inoxydable

4,5 x 16,5 x 16,5 cm

Placée en porte-à-faux sur un mur et en position surplombante, cette œuvre encadre dans une auréole de lettres le mot « ego » dont la réflexion sur le mur adjacent surdimensionne l’effet et amplifie la perception. Elle évoque la propension de plus en plus courante à afficher vaniteusement son auto-glorification et son autocongratulation que les médias sociaux alimentent à satiété et que la langue anglaise a traduite par l’invention du mot selfie. La couronne, dont la charge symbolique lourde et contradictoire est associé autant à la gloire du pouvoir qu’à la sainteté, se convertit en une gloriole vaine, éphémère.

Exposition : « Ego[s) », Galerie Circa art contemporain, Montréal, 2010

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Presse

Collection privée, Montréal

Photo : Michel Dubreuil



Entre guillemets

2011

Acier inoxydable

848 x 724 x 5 cm (dimensions variables)

Sur un mur vierge, en écho à la page blanche, sont disposés des signes de ponctuation surdimensionnés, intercalés d’espacements correspondant aux mots absents d’une citation sur l’art, agissant comme les silences entre les notes de musique ou le souffle entre les mots. « Ce que j’aime de la littérature c’est ce qu’elle laisse entendre entre les mots » (J. M. G. Le Clézio). Les inflexions et les modulations induites par les signes de ponctuation sont d’étroites complices de sens dont l’absence peut inférer sur la compréhensibilité des signes parlés et écrits. Les ellipses sont parfois plus porteuses de sens que les pleins.

« L’ART est une manière de projeter en beauté ce qui, conservé au-dedans en silence, se retournerait en mortelle amertume. Qui peut se réfugier dans l’art et s’appuyer sur lui, possède dans le malheur une divine ressource. Mieux vaut souvent dans la vie, s’appuyer sur quelque chose que sur quelqu’un ; car quelqu’un peut venir à vous manquer. Quelqu’un peut vous décevoir, vous trahir. Quelque chose, surtout quelque chose d’immatériel ne vous manquera jamais. » (Cette citation d’un auteur inconnu s’est immiscée subrepticement dans ma démarche créatrice pour en favoriser le surgissement et en soutenir la constance.)

Exposition : « Distillats de lumière », Galerie SAS, Montréal, 2011

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Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Michel Dubreuil



Fossile d’Icare

2011

Porcelaine, verre

96 x 47 x 5 cm  

L’œuvre, constituée d’un assemblage de plumes faites de porcelaine  placées en position descendante, rappelle le mythe d’Icare dont la chute a été provoquée par la chute de ses ailes attachées avec de la cire, dans sa tentative d’évasion du Labyrinthe. Elle évoque la témérité, la fragilité et la précarité de la condition humaine qui tente parfois d’échapper à des situations dédaléennes par des manœuvres hasardeuses. Les plumes d’Icare ont été fossilisées en argile, comme des concrétions retrouvées au fond de la mer où il s’est abimé.

Exposition : « Ambiguïtés », Galerie Circa art contemporain, Montréal, 2011

Invitation

Exposition : « Empreintes et emprunts », Galerie d’art de l’Université de Sherbrooke, Sherbrooke, 2017

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Michel Dubreuil



Gisant

2011

Fragments de pellicules radiographiques, verre trempé

199 x 64 x 28 cm

L’œuvre a été réalisée à partir d’un façonnage de fragments de pellicules radiographiques, disposées dans un boitier de verre, dont le positionnement des particules, sur leur arête, reproduit le profil d’un gisant, émergeant d’une nappe de parcelles placées sur le plat, réfléchissant la lumière comme des éclaboussures pixellisées. Les tonalités sombres du gisant, contrastant avec la couche lumineuse sur laquelle il repose, sont à l’image de ces investigations corporelles dont les pellicules radiographiques, oscillant entre le clair et l’obscur, sont le substrat. L’obsolescence de ces supports médicaux, supplantés par la numérisation des images corporelles, confine à l’ombre archivistique ces documentations visuelles.

La sculpture réfère à la tradition du mémorial au sol ou sur des socles de personnages célèbres que l’on retrouve dans des cathédrales ou temples religieux, européens en particulier. Elle ravive l’impression saisissante qu’a laissée la visite d’un immense pharaon (Ramsès II) à Memphis, en Égypte, dont le  positionnement à l’horizontal imposait le respect.

Exposition : « Distillats de lumière », Galerie SAS, Montréal, 2011

Invitation

Exposition : « Empreintes et emprunts », Galerie d’art de l’Université de Sherbrooke, Sherbrooke, 2017

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Michel Dubreuil



Gommer

2011

Rognures de gomme à effacer, verre, acrylique, fil d’acier

64 x 46 x 2,5 cm

L’œuvre a été réalisée à partir de rognures de gomme à effacer prélevées de l’effacement de notes manuscrites que des abonnés d’une bibliothèque universitaire ont ajoutées dans les marges ou dans les espacements de documents imprimés. La cueillette est le résultat du patient travail d’une employée échelonné sur une période approximative de deux années. Le titre évoque le glissement du négatif au positif par une seconde mise en  pages de matière grise, stratifications linéaires qui ne font référence à aucune langue en particulier mais pourraient les inclure toutes. Cette œuvre souligne, en marge, la dématérialisation actuelle des supports du savoir. Le léger dégagement de cette œuvre du mur devant lequel elle est située et un éclairage adéquat, ouvrent sur une autre page dont les ombres créent un intertexte, induisant une relecture en écho.

Exposition : « Distillats de lumière », Galerie SAS, Montréal, 2011

Invitation

Exposition : « L’essence des mots », Musée de Lachine, Montréal, 2016

Invitation

Catalogue

Presse

Collection privée, Montréal

Photo : Michel Dubreuil



La guipure de Pénélope

2011

Métal, verre plat, verre thermoformé

25,5 x 102 x 102 cm

La sculpture est un enroulement de chaînettes d’acier coincées entre deux plateaux de verre surélevés dont la trame circulaire reprend celle de la broderie et du crochet rattachés à la tradition des métiers féminins. Ces ouvrages de l’ombre sont évoqués par le patient travail de tramage des fils créant des ajours à travers lesquels passe la lumière dont les ombres se réfléchissent sur le sol. En filigrane, cette œuvre entretient des liens avec la figure mythologique de Pénélope qui dé-tramaitla nuit ce qu’elle tissait patiemment le jour, dans l’attente du retour de son voyageur, Ulysse. La suspension du fil sortant du plateau et déposé au sol titille les doigts d’une irrésistible envie de le tirer et d’y voir disparaitre le motif ajouré, si le plateau de verre qui chapeaute l’assemblage ne retenait pas les éléments en place et si ce fil n’était pas fixé. L’œuvre rappelle le recommencement sans fin, la fugacité et la dérobade de la légendaire toile de Pénélope. Elle évoque également ces ouvrages de dames que l’histoire a souvent relégués dans la pénombre.

Exposition : « Distillats de lumière », Galerie SAS, Montréal, 2011

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Michel Dubreuil



Hibernation des nymphéas

2011

55 empreintes de pétasites japonais en plâtre

20 x 350 x 550 cm (dimensions variables)

Clin d’œil aux Nymphéas, de Claude Monet, cette installation est composé de moulages de grandes feuilles de pétasites japonais, s’apparentant à des nymphéas blancs, couleur associée à notre nordicité, et apparaissent comme une colonisation végétale flottante, fossilisée. L’implantation de cette installation en milieu urbain, sous un volume en encorbellement, souligne la difficile coexistence entre la nature et la culture. Les empreintes végétales blanches sont déposées au sol, légèrement surélevées, en position de flottaison, suggérant une lente dérive vers d’autres plans avoisinants. La référence à l’eau est sous-latente dans ce travail qui souligne l’importance de l’eau comme élément de survie. La plante aquatique qu’est le nénuphar est le prétexte pour nous le rappeler.

Exposition : « Art souterrain », Montréal, 2011

Exposition : « Empreintes et emprunts », Galerie d’art de l’Université de Sherbrooke, Sherbrooke, 2017

Invitation

Presse

Propriété de l’artiste

Photo : Michel Dubreuil



Méiose

2011

Acier, verre réfléchissant, supports de verre, caoutchouc

71 x 94 x 46,5 cm

Le diptyque est formé de deux miroirs convexes dont les surfaces sont tapissées de lettres de métal et dont la disposition est aléatoire, à l’exception de deux mots dont le décodage n’est pas immédiat. La disposition sur le chant des emporte-pièces permet de voir à travers la trame des lettres la réflexion du visage du regardeur surplombant de son regard les diptyques. Les surfaces miroitantes renvoient  une image narcissique interpelant le lecteur-spectateur. Les deux formes en accolade taquinent également la science biologique en référant au phénomène de la division cellulaire dont nous sommes le résultat. La disposition fortuite des lettres et leur décodage difficile renvoient à la complexité de l’ADN du vivant, de l’humain par conséquent, dont le séquençage réclame un patient travail de la part du chercheur penché sur ses spécimens de laboratoire pour en percer les mystères.

Exposition : « Distillats de lumière », Galerie SAS, Montréal, 2011

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Exposition : « L’essence des mots », Musée de Lachine, Montréal, 2016

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Propriété de l’artiste

Photo : Michel Dubreuil



Moucharabieh

2011

Verre biseauté, bois peint

183 x 162 x 162 cm

Exposition : « Distillats de lumière », Galerie SAS, Montréal, 2011

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Propriété de l’artiste

Photo : Michel Dubreuil



Oriel (maquette)

2011

Aluminium découpé, éclairage intégré DEL

490 x 540 x 30 cm (maquette)

La proposition soumise pour l’oriel de la Maison symphonique évoque la propagation de l’onde musicale. La vague occupe la partie inférieure de l’oriel, dans l’espace interstitiel, figurant un mouvement ondulatoire surgissant de la volumétrie du rideau et signalant à distance la vocation du lieu dédié à la musique. L’emprise du déferlement musical est souvent sans appel : la musique nous happe et nous saisit jusqu’au tréfonds de l’âme. La vague est criblée de noms de compositeurs de la musique occidentale, toutes époques confondues. Le traitement de la paroi ajourée évoque un moucharabieh qui, dans l’architecture arabe, est placée devant une ouverture sur l’extérieur pour préserver l’intimité des occupants ; il réfère également au « balcon avec vue » dans l’univers théâtral. La déambulation du public derrière les sections perforées créera des ombres mouvantes qui participeront à la dynamique de l’œuvre. Le positionnement horizontal devant le salon d’honneur et l’échelle de ce paravent conféreront au lieu un caractère de discrétion, tout en permettant un accès visuel sur l’extérieur à travers des perforations graduées,  plus grandes au centre, plus réduite en périphérie. Le décryptage des noms, étalés sur plusieurs niveaux, variera selon leur positionnement dans la zone centrale ou vers les bordures de l’onde. Le choix et la priorité accordés aux musiciens ne sont pas arrêtés et feront l’objet d’une sélection en collaboration avec un spécialiste. La signalétique de la Maison symphonique lui sera donnée de l’extérieur par cette signature ondulatoire apposée au bas de l’oriel. La visibilité de l’œuvre sera assuré, d’abord, par l’éclairage ambiant, combiné avec un éclairage d’appoint, placé au bas de l’œuvre, et qui sera dirigé vers les 27 sections de l’onde, selon un angle particulier. La lumière sera diffusée à la fois par les surfaces métalliques et retenue par les arêtes des lettres découpées.

Concours pour la Maison symphonique, Montréal, 2011

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Photo : Michel Dubreuil



Où est le nord ?

2011

Verre biseauté, bois peint

25 x 25 x 2,5 cm

Exposition : « Ambiguïtés », Galerie Circa art contemporain, Montréal, 2011

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Collection privée, Montréal

Photo : Michel Dubreuil



Plage

2011

Papier Stonehenge découpé, bois peint

130 x 282 x 1 cm

Une grande surface de papier, sorte de plage blanche labourée de lacérations ouvertes et fermées, invite la lumière rasante à fouiller ces bâillements et ces retraits pour en révéler les luminescences interstitielles. Les sillons entaillant les surfaces blanches, aux potentialités d’irradiation décuplées, piègent la lumière à travers les brèches pour en libérer les subtilités lumineuses et les faire danser comme sur un plan d’eau. Ce dessin-relief est cadencé par des ondes chaloupantes qui modulent et animent sa surface de saillies ondoyantes.

Exposition : « Distillats de lumière », Galerie SAS, Montréal, 2011

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Exposition : « Empreintes et emprunts », Galerie d’art de l’Université de Sherbrooke, Sherbrooke, 2017

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Photo : Michel Dubreuil



+ ou –  

2011

Acier peint, charnières

35,5 x 201,7 x 10,5 cm

L’œuvre est constituée de trois boîtiers cruciformes en acier, peints de couleur blanche, munis de charnières dont l’étalement en enfilade, une fois les couvercles déployés, ouvrent dans un premier temps sur une lecture formelle des signes d’addition et de soustraction. Mais elle n’occulte pas la fonction première à laquelle sont destinés ces contenants puisqu’il s’agit de boîtiers de pharmacie dont la fonction principale est de contenir des médicaments.

En filigrane, l’œuvre nous interpelle sur la consommation + ou – grande que l’on fait de ces béquilles chimiques sur lesquelles on s’appuie pour soulager les douleurs corporelles, niveler les humeurs psychologiques à l’aide de psychotropes que la pharmacopée actuelle nous propose. Les médicaments, utiles mais sur-utilisés en guise de «pilules du bonheur» nous confrontent aux choix que l’on doit faire pour aplanir les émotions difficiles.

La sculpture questionne le courant du transhumanisme une idéologie qui prétend « affranchir la race humaine de ses contraintes biologiques » avecses « bulldozers génétiques » et ses « centres commerciaux de psychotropes » pour reprendre une analyse du penseur américain Francis Fukuyama (article paru dans Le Devoir,mardi, 31 août 2004).

Exposition : « Distillats de lumière », Galerie SAS, Montréal, 2011

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Photo : Michel Dubreuil



Séléné et sa sœur

2011

Tissu matelassé, bois peint, fluorescents

57,5 x 57,5 x 10 cm

Exposition : « Distillats de lumière », Galerie SAS, Montréal, 2011

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Photo : Michel Dubreuil



Trame urbaine

2011

Verre biseauté, bois peint

19 x 19 x 3,5 cm

Exposition : « Ambiguïtés », Galerie Circa art contemporain, Montréal, 2011

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Collection privée, Belœil (Québec)

Photo : Michel Dubreuil



D’où venons-nous,
que sommes-nous,
où allons-nous

2011

Tissu matelassé, lumière naturelle

310 x 470 x 5 cm

Des fenêtres habillées de questions empruntées au tableau de Gauguin (1897, Museum of Fine Arts, Boston) tamisent la lumière naturelle qui s’infiltre à travers la matière filamenteuse dévorée d’un questionnement existentiel auquel est confronté tout être doté de conscience. L’œuvre est en osmose avec l’éclairage ambiant qui, dans le cas de la lumière du jour, la pénètre pour en faire ressortir la clarté  du texte inscrit dans la matière, tandis que l’éclairage de fin de journée le teinte d’une couleur mauve de plus en plus saturée, au moment où la lumière nocturne empiète sur la diurne, en écho avec L’Heure mauve, tableau d’Ozias Leduc qui traduit ce moment detransition perceptible sous notre latitude nordique.

Exposition : « Distillats de lumière », Galerie SAS, Montréal, 2011

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Photo : Michel Dubreuil



Filigrane II

2012

Bois d’érable découpé

6,6, x 30,5 x 14 cm

Exposition « Filigrane », Galerie Circa art contemporain, Montréal, 2012

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Photo : Michel Dubreuil



Efflorescence

2012

Aluminium

37 x 46 x 15 cm (maquette)

Le motif est celui d’une branche d’arbre en fleurs, pommier, pommetier, cerisier, amandier et dont la généreuse floraison orne les habitations. L’arbre fruitier opère comme une métaphore de la vie ; le contexte scolaire nourrit, tuteure et prépare l’épanouissement de l’enfant comme dans une serre chaude où germe la vie végétale. La proposition a été inspirée d’un tableau de Van Gogh, Amandier en fleurs, réalisé à la naissance de son neveu, fils de Théo. L’analogie entre le règne végétal et animal, l’humain appartenant à cette division, est souvent invoquée pour traduire le parallèle entre les deux règnes. L’homme et l’arbre ont des similarités formelles de par leur position verticale, leur enracinement et leur développement le plus accompli.

Nous parlons d’arbre généalogique pour illustrer la filiation générationnelle. Nous accomplissons parfois le rituel de la plantation d’un arbre lors de la naissance d’un enfant. Des mots comme enracinement, arborescence, efflorescence, poussée de croissance, empruntés au monde arboricole, imagent notre langage. Les terminaisons s’épanouissent en un florilège de lettres accolées dont la position est aléatoire, mais à travers lesquelles se dissimule un mot relié aux activités scolaires, comme lire, compter, chanter, écrire et bien d’autres, lançant ainsi un clin d’œil au jeu du mot-mystère. L’orientation du mur offrira un réceptacle accueillant aux jeux d’ombre et de lumière.

Concours pour l’école primaire de Mascouche (Québec)

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Photo : Michel Dubreuil



Le moucharabieh des dames

2012

Bois découpé

23,2 x 55 x 23 cm

Exposition : « Filigrane », Galerie Circa art contemporain, Montréal, 2012

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Collection privée, Victoriaville (Québec)

Photo : Michel Dubreuil



L’œil pers-vert

2012

Verre thermoformé et biseauté, polycarbonate, fil à broder

11,5 x 30,3 x 18,8 cm

Exposition : « Filigrane », Galerie Circa art contemporain, Montréal, 2012

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Photo : Michel Dubreuil



Tendre le rameau

2012

Verre biseauté, aluminium, bois

1 400 x 14 600 x 6 cm

L’œuvre s’articule autour d’éléments dirigés l’un vers l’autre, deux rameaux d’olivier, logés dans cet espace fenêtré en encoignure. Le motif du rameau d’olivier a été privilégié pour symboliser la tentative de paix consentie ou imposée que ce lieu à caractère judiciaire tente de rétablir entre des parties en litige ou de clarifier les règles de fonctionnement que toute société civilisée tente de se donner. Deux branches d’olivier,  suspendues dans l’angle intérieur sont tendues l’une vers l’autre pour favoriser leur rencontre, comme deux mains se rejoignant dans un geste de rapprochement. La tige centrale de chaque rameau porte des feuilles dont le limbe est occupé par des lames de verre biseauté offrant toute une gamme d’effets optiques. Les rebords du verre piègent la lumière pour la diffracter, la diffuser et la réfracter. Des effets de décomposition du prisme sont visibles au moment où le soleil balaie les fenêtres, l’orientation du bâtiment s’y prêtant favorablement.

Exposition permanente : Salle des pas perdus, Palais de justice de Salaberry-de-Valleyfield (Québec), depuis 2012

Collection du Palais de justice de Salaberry-de-Valleyfield, Valleyfield (Québec)

Photo : Michel Dubreuil



ADN (maquette)

2013

Matériau : aluminium

Dimensions réelles : 14 x 4,6 x 7,4 m

Concours pour le Centre universaitaire de santé McGill (CUSM)

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Photo : Michel Dubreuil



Temps entre temps  I

2013

Papier Stonehenge découpé, bois peint, tarlatane

133 x 44 x 1,5 cm

Exposition : « Entretemps », Galerie Circa art contemporain, Montréal, 2013

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Photo : Michel Dubreuil



Temps entre temps  II

2013

Papier Stonehenge découpé, bois peint, tarlatane

52 x 36 x 1 cm

L’œuvre suspendue, dont la partie inférieure sous forme de tondo ajouré encadre des découpes du mot entre……..temps qui  entaillent le  papier Stonehenge, laisse la lumière lécher les encoches spiralées. Les sillons offrent à la lumière des bâillements où s’infiltrer pour y faire étalage de toute la gamme des subtilités du clair-obscur. Rosace, moucharabieh, claire-voie, autant de filtres pour distiller la lumière. Le cadre circulaire tente de contenir le développement de la courbe du temps qui s’éloigne du centre vers la périphérie, sans totalement la contrôler puisqu’une brèche s’est ouverte pour franchir les limites des contours. La course inéluctable du temps échappe à notre contrôle, nous piégeant dans les rets de son filet dont nous sommes captifs.

Exposition : « Entretemps », Galerie Circa art contemporain, Montréal, 2013

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Photo : Michel Dubreuil



Trame saisonnière

2013

Bois, verre gravé au sable

307 x 973 x 12,5 cm (maquette)

L’œuvre proposée pour la salle familiale de l’Hôpital général juif de Montréal s’articulera autour du motif arbrier développé de chaque côté de la colonne qui ponctue l’espace de ce lieu. De la partie centrale, figurant un tronc d’arbre, émaneront des ramifications dont le développement s’effectuera comme dans une fenêtre, à l’image d’un jardin d’inspiration orientale. Deux rangées de panneaux de verre trempé, gravés et rapprochés, seront installées dans un cadre d’aluminium. La partie inférieure des murs sera opaque sur un mètre de hauteur de même que le pourtour des ouvertures. Au premier plan, le motif de l’arbre s’épanouira en largeur dans les deux percées encadrées. Au second plan, des stratifications feuillues aux densités variables seront superposées à la structure du premier plan. La trame végétale changeante évoquera le passage des cycles de la vie. La strate inférieure, uniforme et ondoyante, rappellera les congères hivernales, à laquelle se superposera la chute des feuilles ; la partie médiane, touffue, évoquant la saison estivale, chapeautée par une strate clairsemée de jeunes pousses printanières.

Le motif de l’arbre offre des similarités avec celui de l’humain. L’arbre représente l’aboutissement du développement végétal, comme l’humain l’est pour le règne animal. Les structures anatomiques en forme d’arborescences des systèmes nerveux, cérébral, pulmonaire, sanguin, pour ne nommer que ceux-là, entretiennent des liens avec la figure arbrière. La charge symbolique de l’arbre est universelle. De nombreux mythes empruntent cette figure pour représenter la création du monde. L’arbre est un symbole de la croissance, de la mort et de la renaissance, ainsi que de la fertilité. Planter un arbre à la naissance d’un enfant participe de la même symbolique. L’arbre garde la mémoire de sa longévité par le cumul des anneaux de croissance, comme l’être humain retient intimement les traces du passage du temps. Les perceptions seront différentes des deux côtés de la cloison ajourée : vue furtive et synthétique de la structure arbrière du côté du couloir due à la circulation, vue méditative du côté de la salle familiale où les personnes l’occupant auront le loisir d’errer visuellement à travers les réseaux feuillus et branchus. Les fenêtres placées en face de la cloison dispenseront le jour une lumière naturelle qui fera ressortir les subtilités de la translucidité des surfaces gravées. Le soir, l’éclairage aux DEL logé au haut de la cloison, en conjonction avec l’éclairage ambiant suppléera l’éclairage naturel.

Concours pour la salle familiale de l’Hôpital général juif, Montréal, 2013

Propriété de l’artiste

Photo : Michel Dubreuil



Dé-codage

2013

Papier Canson translucide perforé, bois peint, verre

42,5 x 32,5 x 3,5 cm

L’œuvre étale dans un cadre une superposition horizontale de trouées linéaires, produites par des perforations répétées qui finissent par crever la surface du papier Canson translucide dans laquelle elles sont ménagées. Le déchirement aléatoire des éraillures est donc le résultat des assauts itératifs de l’aiguille, ne laissant que quelques points d’attache pour contrôler les bâillements trop relâchés. L’emprunt de la disposition textuelle n’est pas étrangère à cette œuvre. La mise en page y est reprise; les percées évoquent les intertextes que des lectures approfondies permettent, les lectures au-delà de la littéralité d’un texte. Suspendue ou placée perpendiculairement au mur, l’œuvre permet une lecture des deux faces où la convexité et la concavité se répondent.

Exposition : « L’Essence des mots », Musée de Lachine, Montréal, 2016

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Photo : Michel Dubreuil



Marée II

2014

Papier Canson translucide perforé, bois peint, verre

42,5 x 52,5 x 3,5 cm

L’œuvre encadrée est constituée d’un déferlement de lames se chevauchant dont les dimensions obéissent à un effet de perspective, plus large au premier plan pour rétrécir vers le haut. L’étagement des strates et leur ondulation évoquent le mouvement incessant de la mer ballotée entre le flux et le reflux de ses vagues. Les bordures blanches effilochées évoquent le bouillonnement de l’écume moutonnante. Les rebords incurvés des bordures de papier sont le résultat de multiples perforations aménagées dans le support translucide qui rognent la surface plane qui, sous les assauts des piqûres, se cambre.

Exposition : Galerie Circa art actuel, Montréal, 2014

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Collection privée, Montréal

Photo : Michel Dubreuil



Squames

2014

Papier Canson translucide perforé, bois peint, verre

26 x 26 x 2,5 cm

L’œuvre, ensemble de perforations lacérant un support translucide, repousse jusqu’aux limites de la dislocation les squames du support qui se détachent du plan. La fenêtre permet de voir à travers les bâillements de la pellicule les reflets des lamelles sur un plan miroir. Elle ouvre sur une perspective qui brouille la perception : réalité ou illusion de la réalité? Les propriétés de diffusion de la lumière à travers un support translucide en multiplient les effets subtils en même temps qu’elles brouillent les points de référence.

Exposition : « L’Essence des mots », Musée de Lachine, Montréal, 2016

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Photo : Michel Dubreuil



Surjet

2014

Papier Canson translucide perforé, bois peint, verre

52,5 x 42,5 x 3,5 cm

Cette œuvre visible des deux faces dont la composition reprend celle d’une mise en page de tranches de trouées, superposées, est constituée d’une multitude de perforations à l’aiguille traversant le substrat de papier. La concentration des perforations, plus grandes vers le centre des étagements mais se diluant vers les rebords, crée des percées horizontales permettant de voir à travers les parois ajourées. La répétition serrée des points, rappelant ceux du surjet en couture, évoquent également les points saillants de l’écriture braille, particulièrement du côté où le relief produit par l’enfoncement de la pointe de l’aiguille génère des débordements ourlés des pourtours. La translucidité du support accentue la luminosité des trouées invitant la lumière à pénétrer à travers les pointillés et à gagner en transparence, variant selon  la proximité et la concentration des percées. Ce phénomène de transparence est bien exploité par les vinyles autocollants publicitaires appliqués sur des parois vitrées, dont la visibilité est maintenue selon le pourcentage de perforations au centimètre carré, permettant aux passagers à l’intérieur d’un autobus de voir à travers les fenêtres et aux personnes à l’extérieur de voir le message publicitaire imprimé sur les parois extérieures, pour en citer un exemple.

Exposition : « L’Essence des mots », Musée de Lachine, Montréal, 2016

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Photo : Michel Dubreuil



La feuille dans la feuille

2015

Moulages de plâtre (empreintes directes de feuilles de rhubarbes sauvages)

147 x 85 x 5 cm

La sculpture a été réalisée à partir d’un moulage en plâtre d’empreintes prises directement de cinq feuilles de rhubarbe ; leur disposition au mur par imbrication, sous forme de bas-relief, reconstitue une grande feuille, à laquelle réfère le titre. L’œuvre ramène la notion des composantes à partir desquelles on construit un tout, principe d’assemblage couramment utilisé autant dans des applications du bâti que dans des montages artistiques. L’application des systèmes modulaires permet d’élaborer des combinatoires presqu’à l’infini. Les cellules du monde organique en sont une illustration éloquente. Chacune d’elle a son unicité tout en étant intégrée à un ensemble qui vaut plus que la somme de ses parties.

Exposition bénéfice, Galerie Circa art actuel, 2015

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Photo : Michel Dubreuil



Nœuds saturniens

2015

Acier, verre trempé

43,5 x 94 x 94 cm

Constituée d’un enroulement d’épingles de sûreté en acier attachées les unes aux autres, formant un noyau, la sculpture est ceinturée d’un anneau de verre étalant des rangées circulaires de ces mêmes épingles en position de gravitation, rappelant les anneaux retenus par l’attraction autour de Saturne, la planète de la mélancolie. L’univers sidéral devant lequel nous éprouvons le vertige, nous ramène à notre dimension terrestre. Les mystères que nous tentons de résoudre par l’exploration spatiale ne livrent pas tous leurs secrets. L’assemblage de nœuds constituant la trame de cette sculpture évoque cette part d’énigme. La position de la sculpture, au sol, permet au spectateur une vue plongeante, projetant un deuxième plan par un éclairage qui en décuple l’effet spatial, mettant en interaction la lumière réfléchie par le tramage des objets d’acier et l’ombre projetée en arrière-plan, induisant une lecture en abîme.

Exposition : « Empreintes et emprunts », Galerie d’art de l’Université de Sherbrooke, Sherbrooke, 2017

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Photo : Michel Dubreuil



Frise arbrière

2016

Diverses essences de bois vernaculaires (cerisier, chêne gris, chêne rouge, épicéa, érable à sucre, érable piqué, frêne blanc, frêne brun, mélèze, noyer cendré, noyer noir, orme gris, orme rouge, pin blanc, pin rouge, tilleul, thuya)

Dimensions : 60,1 x 439 x 1,8 cm.

Nouvelle configuration de l’œuvre créée d’abord en 1992 (voir page 197).

L’œuvre, disposée sur trois pans de mur de la galerie, dont elle épouse la configuration (angles divers, colonnes engagées), répertorie des essences ligneuses vernaculaires privilégiées par les artisans, les artistes, les architectes, les ébénistes et les menuisiers pour leurs qualités de grain, de texture, de dureté et de coloris, particularités qu’ils intègrent dans leurs réalisations.Elle réfère également à la bordure ornementale de murs placée à des niveaux variables dans certaines habitations domestiques ou édifices institutionnels. Chacun des segments ligneux de ce bandeau linéaire, suivi de son appellation découpée dans des sections entaillées de nervures rappelant celles des feuilles, est réalisé à l’aide de l’essence de bois auquel il réfère.

Exposition : « L’Essence des mots », Musée de Lachine, Montréal, 2016

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Photo : Michel Dubreuil



Entrelacs

2016

Chaînette d’acier inoxydable, verre, fil d’acier torsadé

Dimensions : 76 x 76 x 5 cm

La trame circulaire de cette sculpture circulaire est constituée de l’enroulement d’une chaînette métallique dont la régularité est brisée par des trouées visuelles formées par l’entrelacement du fil se nouant et se dénouant, comme des rinceaux se lovant.

Les lignes sinueuses s’emmêlent sous formes de circonvolutions au centre et à mi-parcours de l’oculus, avant de reprendre leur tracé imposé par le cadrage.

Les liés et les déliés évoquent les entrelacs de l’art arabe, comme les percées des moucharabiehs déjouant l’étanchéité des espaces intérieur et extérieur.

La forme ronde rappelle la rosace des cathédrales à travers laquelle la lumière s’infiltre, comme la tradition picturale du Tondo du XVe siècle; elle évoque également la pratique artisanale de la broderie.

Cette œuvre à caractère de transparence est bien servie par un éclairage provenant d’une source naturelle la traversant pour en décupler les effets optiques.

La disposition de l’œuvre dans l’espace permet également d’en percevoir les deux faces et d’en saisir les potentialités et les subtilités de la luminosité, rebondissant et s’immisçant dans les percées.

Exposition : « L’Essence des mots », Musée de Lachine, Montréal, 2016

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Photo : Michel Dubreuil



Efflorescence

2017

Aluminium découpé, verre trempé

Dimensions : 260 x 1 206,5 x 14,6 cm 

École primaire de Saint-Colomban

L’implantation de l’école de Saint-Colomban dans un environnement abondamment boisé évoque cette référence arbrière dont l’analogie avec l’être humain est forte. Les parallèles entre les deux règnes, végétal et animal, sont porteurs de sens, l’un et l’autre étant l’accomplissement de leur règne respectif.

L’être humain et l’arbre ont des similarités formelles : leur position verticale, leur enracinement et leur développement le plus accompli dans leur partie supérieure sont semblables chez les deux représentants de la chaîne végétale et animale. Nous parlons d’arbre généalogique pour illustrer la filiation générationnelle. Nous ritualisons parfois la naissance d’un enfant par la plantation d’un arbre. Des mots comme enracinement, arborescence, efflorescence, poussée de croissance, empruntés au monde arboricole, n’imagent-ils pas notre langage? Le motif emprunté au monde végétal et autour duquel s’articule le projet d’intégration d’une œuvre d’art à l’école primaire de Saint-Colomban est celui de l’arbre fruitier en fleurs, pommier, pommetier, prunier, cerisier, amandier dont les fleurs éclosent avant le développement des feuilles.

L’image de l’arbre fruitier opère comme une métaphore du printemps de la vie chez l’être humain. Le contexte scolaire nourrit, tuteure et prépare l’épanouissement de l’enfant pour sa vie adulte, comme dans une serre chaude où germe et se développe la vie. L’école primaire est un terreau fertile à l’éclosion et l’épanouissement des potentialités de cette étape de la vie qu’est l’enfance, porteuse de toutes les promesses.

Les terminaisons branchues de cet arbre fruitier s’épanouissent en un florilège de lettres accolées, dont le positionnement est aléatoire, mais à travers lesquelles se dissimulerait un mot relié aux activités scolaires et de socialisation, lors du passage à l’école, comme lire, compter, chanter, écrire, dessiner, aider, aimer et bien d’autres, lançant un clin d’œil au jeu du mot-mystère.

Une autre référence est celle d’un tableau du peintre Vincent van Gogh, Branches d’amandier en fleurs (1890), qu’il avait offert à son frère Théo, lors de la naissance de son fils dont il était le parrain, pour célébrer cet heureux événement. Cette évocation sert de porte d’entrée pour connaître une œuvre célèbre d’un peintre connu pour sa sensibilité à la nature.

Photo : Michel Dubreuil



Trame soyeuse

2017

Cocons de ver à soie, fil de soie et de mohair, verre, bois peint.

Dimensions : 52,5 x 52,5 x 5,5 cm

Trame soyeuse est constituée d’un assemblage compact de cocons de ver à soie, placés dans un boîtier de verre placé au centre d’un cadre de bois peint, au pourtour duquel un espace transparent est ménagé. La lumière traverse les parois translucides du boîtier et le tramage fait d’un lacis de fils de soie et de mohair.

Cette œuvre visible des deux côtés permet au regard de pénétrer l’enchevêtrement des éléments qui la composent. Les extrémités fermées et ouvertes des cocons diaphanes, de même que la trame filamenteuse placée sur une face, invitent à explorer les effets de lumière tamisée par ces filtres.

La trame de fil de soie et de mohair placée sur une face de cet assemblage évoque le processus de fabrication du cocon du bombyx du mûrier et de la fibre d’origine animale dont il s’entoure, fil si prisé à travers l’histoire et dont la Route de la soie a favorisé la propagation.

La référence à l’origine n’est pas éloignée de cette proposition : la nidation, la métamorphose, la forme ovoïde sont des métaphores de la gestation et de la vie naissante.

Photo : Michel Dubreuil



Paisley

2018

Papier, bois peint, verre

Dimensions : 41,5 x 96,5 x 8,2 cm

Cette œuvre est constituée d’une trame ajourée, réalisée à partir de languettes de papier placées sur le fil, enroulées sur elles-mêmes sous forme de circonvolutions, et rassemblées dans un cadre qui semble contenir leur débordement.

Le tramage serré de bandes de papier, lovées les unes contre les autres, rappelle le motif du Paisley (boteh). Cet ornement, dont la forme peut évoquer à la fois la gouttelette, l’amande, le bourgeon ou le cyprès, est d’origine perse (empire sassanide, 224-651 ap. J.C.), a été perpétué par les tisserands qui l’ont appliqué sous de multitudes déclinaisons par le biais de tissus, de tapis ou autres objets domestiques dont la tradition demeure vivante encore aujourd’hui. Les routes de la soie ont favorisé sa propagation dans d’autres contrées.

Ces formes enchevêtrées, mouvantes, se déploient en repliements successifs alternant entre des tissages serrés et des percées permettant une vue en transparence, selon l’angle de perception. La profondeur de la trame permet à la lumière de s’y engouffrer et de créer des jeux optiques changeants. Cette œuvre soit être suspendue afin d’assurer la visibilité des deux faces et placée à proximité d’une source de lumière naturelle.

Photo : Michel Dubreuil



Sismographie

2018

Papier, bois peint, verre

Dimensions : 41,7 x 97,5 x 9 cm

Les lignes sinueuses de cette œuvre, dont les oscillations évoquent le tracé d’un électrocardiogramme autant que les déliés et les pleins d’une calligraphie, animent les surfaces annelées des cylindres dont la forme pourrait rappeler les rouleaux de papyrus ou de parchemin repliés sur eux-mêmes. Cette œuvre, encadrée de façon à rendre ses deux faces visibles, offre une lecture abstraite d’un côté auquel répond l’autre, par une ligne se convertissant en une citation de François Cheng : Le calligraphe doit avoir le cœur disponible pour insuffler à son trait le pouls de l’univers (Poésie chinoise, Les Cahiers du calligraphe, Paris, 2001).

Avant d’être un signe, l’écriture est d’abord un trait, une forme dont la disposition, la modulation, l’assemblage et la structuration sont des préliminaires au sens.

Le langage et son corollaire, l’écriture, sont un des grands acquis des civilisations à travers l’histoire de l’humanité. Des premiers traits gravés sur des os jusqu’aux avancées numériques actuelles, l’être humain s’est inventé des signes pour communiquer avec ses semblables et partager avec eux ses moments de vie, habité par ses percepts et ses affects. Les premiers supports par lesquels la pensée humaine s’est transmise, ont été les parois pariétales dont les images de scènes de chasse prédominaient sur les signes écrits.

Mais l’évolution et l’invention de supports plus flexibles, comme le papyrus et le parchemin, ont contribué à la diffusion de savoirs déjà plus codifiés et à leur propagation dans les communautés humaines. C’est cependant avec l’invention de l’imprimerie que le bond de la transmission atteint son sommet, maintenant talonné par les supports numériques. Sismographie traduit cette urgence de dire, de laisser des traces pérennes et de léguer au patrimoine universel des empreintes de la pensée.

Photo : Michel Dubreuil



À portée de sens

Projet d’intégration (concours), École Saint-Albert-le-Grand, Montréal.

2018

Impression céramique sur verre, aluminium.

Dimensions : 766 x 314 x 17 106 cm

La proposition d’une œuvre d’art intégrée à l’École primaire Saint-Albert-le-Grand emprunte le motif du ballon, jouet universellement connu, convoité autant par les enfants que disputé entre des équipes d’adultes se livrant à des joutes compétitives mondiales.

Les ruelles urbaines sont des sites privilégiés d’échange et de bataille de ballons entre enfants dont le terrain de jeux, à proximité, est à portée de mains et de pieds.

Les venelles arrières aussi larges, parfois, que les rues en façade des habitations, sont singularisées par les empreintes laissées par leurs occupants.

Le rappel de cet élément reconduit l’intention architecturale suggérée lors de la rencontre préliminaire d’information reliée à ce projet.

Nous proposons d’inscrire ces symboles ludiques en suspension dans cet espace lumineux longitudinal et sur lesquels seront transcrites des images des cinq sens par lesquels transitent les sensations imagées, auditives, goûteuses, olfactives et tactiles avant de devenir cognitives.

Chacun des sens sera réinterprété à l’aide de motifs lettrés, alphabets, majuscules, minuscules, expressions les évoquant par le biais de détails anatomiques grossis (iris, empreintes digitales, papilles gustatives) ou de coupes (bulbe olfactif, cochlée). À travers cette trame lettrée, se glisseront des mots cachés qui renverront à des actions ou qualificatifs reliés au sens évoqué qu’une lecture plus appliquée peut révéler.

Sens de la vue : Iris dont les rayons autour de la pupille deviendront des mots reliés au sens oculaire (lumineux, sombre, regarder, visionner, balayer du regard, clin d’œil, regard obtus, coloré, scruter, vue plongeante, voyance, plein la vue, etc.)

Sens de l’ouïe : Cochlée dont la forme spiralée se développera sous forme de lettres de l’alphabet, minuscules et majuscules, et où des mots associés à l’audition deviendront lisibles (écouter, entendre, tout-ouïe, sourdine, audition, sourd, aigu, sonore, audible, faire la sourde oreille, malentendant, etc.)

Sens du toucher : Empreintes digitales dont les traits deviendront des mots relevant du sens tactile (doux, rugueux, laineux, velouté, rude, humide, irritant, moite, cassant, etc.)

Sens du goût : Papilles gustatives dont les bulbes linguaux seront traduits en lettres pour devenir des mots reliés au sens de la gustation (acide, âcre, sucré, vinaigré, piquant, savoureux, doux, moelleux, amer, onctueux, etc.)

Sens de l’odorat : Bulbe olfactif vers lequel se dirigeront des courants de lettres qui transiteront par le sens gustatif et deviendront des mots lisibles associés au sens de l’olfaction (capiteux, répugnant, parfumé, odorant, fruité, boisé, flair, etc.)

Ces deux derniers sens sont étroitement liés, le gustatif dépendant de l’olfactif et vice-versa.

L’école primaire Saint-Albert-Le-Grand accueille, en particulier, des enfants issus de l’immigration qui en sont à l’étape d’apprentissage de la langue de leur nouveau pays. L’exercice de recherche de mots nouveaux en favorisera l’acquisition.

Nous avons également voulu allier, dans cette proposition, l’attrait de l’enfant pour le jeu et la mission première de l’école primaire qui est de favoriser, en particulier, l’acquisition des connaissances et appliquer ainsi les méthodes pédagogiques actuelles qui en favorisent la collaboration.

Photo : Michel Dubreuil



AUTODAFÉ

2019

Cendre, tubes de polycarbonate, bois peint.

Dimensions : 147 x 163 x 7 cm

Cette œuvre composée d’une sédimentation de résidus de cendre aux multiples tonalités grisâtres, contenus dans des tubes transparents, induit à une lecture mémorielle.

La cendre constituant la matière première de cette œuvre provient de la combustion de documents papiers portant ma signature ou d’autres archives accumulées au cours des années d’activité professionnelle. Plans de cours, travaux scolaires d’étudiants, fiches de paie, déclarations de revenus, TPS, TVQ, et autres données personnelles couchés sur papier ont été soumis à une calcination produisant de multiples nuances de gris résultant du temps de carbonisation. Le nombre de tubes contenant ces cendres correspondent à autant d’années d’exercice de l’enseignement universitaire à l’UQAM et de documents obsolètes reliés à mes activités professionnelles.

La diffusion du savoir propulsée par l’invention de l’imprimerie au XVème siècle a été une avancée historique qu’on croyait indélogeable, grâce à la laborieuse transcription des connaissances par les moines-copistes sur parchemin, précédée par le fragile transfert des données culturelles et historiques sur papyrus, sur argile ou sur pierre des civilisations anciennes.

La transition des supports analogiques vers les nouvelles technologies numériques s’est opérée rapidement, non sans heurt, secouant ainsi la suprématie de l’imprimerie.

La matérialité a été supplantée pour une bonne part par des supports de données immatériels dont l’usage s’immisce subrepticement jusque dans nos rapports personnels et sociaux.

Mais cette révolution technologique condamne-t-elle d’autant les supports papier à un rôle accessoire? Le livre numérique évincera-t-il le livre imprimé?

Cette interpellation est soulevée par cette œuvre qui emprunte la métaphore de la cendre, dernier état de la matière poussée jusqu’à ses derniers retranchements. Elle questionne la pérennité et la précarité des acquis.

Ces résidus stratifiés réduits en cendre et logés dans des tubes s’apparentant à des carottages, encadrés dans une structure de bois dégagée du sol, peut être positionnée contre le mur ou placée dans l’espace pour en voir les deux faces, empruntant la forme d’un panneau témoignant d’une mémoire transfigurée.

Lisette Lemieux


MÉTALANGAGE

2019

Semoule alimentaire peinte, verre trempé, tubes de polycarbonate, bois peint.

Dimensions : 147 x 175 x 6,5 cm

Ce triptyque composé de sections verticales positionnées contre le mur est constitué de tubes de polycarbonate accolés, remplis de lettres de l’alphabet de semoule alimentaire peinte et dont l’espacement entre chacun est comblé par une accumulation des mêmes caractères. La section monochrome est décalée des deux autres séquencés de couleurs comme une ponctuation en lecture.

En amont et au au-delà du langage, des formes, des signes et des graphèmes attendent qu’on leur attribue un sens, ouvrant sur une multitude de significations et d’interprétations langagières. Le remplissage de l’espace intercalé entre les tubescolonnes figure comme une métaphore des espacements entre les mots, aussi signifiants parfois que les mots eux-mêmes, à l’image des silences entre les notes en lecture musicale, ou les pauses entre les strophes théâtrales. Les suspensions insufflent la vie aux mots, en aère le sens et en dynamise l’expression.

Cette œuvre entre en résonance avec un tableau de Guido Molinari, Sans titre, 1958, dont certains segments colorés de deux sections rappellent ceux du tableau évoqué; cette œuvre du peintre a auguré une période d’exploration des champs et des bandes verticales pour les trente années à venir où il a beaucoup exploré la verticalité, la vibration des couleurs et souligné leurs échanges dus à leur proximité.

Cette œuvre a été contextualisée dans le cadre d’une exposition intitulée Consonance*, tenue à l’automne 2019, à la Galerie Fondation Molinari à Montréal.


PRISME

2019

Verre biseauté, bois peint.

Dimensions : 115 x 115 x 6,3 cm.

L’œuvre Prisme est constituée d’un assemblage orthogonal de lames de verre biseauté fixé dans un cadre, positionnée comme un losange et intégrée devant une ouverture diffusant largement la lumière.

Les parois des lames de verre taillées en biseau, traversées par l’éclairage naturel, permet le déploiement des qualités optiques du verre de se manifester, produisant des effets de réfraction, de diffraction, de diffusion et d’effets prismatiques démultipliant les objets et éléments vus à travers ses parois et changeant selon le positionnement des occupants ou des visiteurs.

Cette œuvre en consonance avec une toile de Guido Molinari, Flaut*, 2002, propose une transposition optique du damier coloré de cette œuvre; elle ouvre également un champ spectral élargi et des échanges déroutants entre l’intérieur et l’extérieur d’un espace habité. Autre effet projeté : la décomposition des couleurs du spectrelumineux créée par les rayons du soleil frappant ses bordures et se reflétant sur les murs avoisinants.

Cette œuvre reconduit l’esprit de plusieurs œuvres publiques que j’ai réalisées dans le cadre de la politique de l’intégration de l’art à l’environnement où la lumière naturelle est une composante essentielle à la mise en valeur de la proposition artistique.

Le support de cette œuvre permet une certaine flexibilité de démontage pour adapter son installation à différents contextes.


SOMBRES CIMES

2019

Papier Stonehenge, encre de Chine, bois peint, entoilage.

Dimensions : 23 x 23 x 9,5 cm.

Cette œuvre logée dans un boîtier noir rétro-éclairé met en perspective différents plans étalés dans l’espace dont les découpes évoquent des profils noircis de montagnes.

La dilution progressive de l’encre de chine du plus sombre au plus clair évoque les effets alarmants des bouleversements climatiques, particulièrement sur la zone arctique de l’hémisphère nord.

L’image idyllique des neiges éternelles couronnant les cimes de blancheur s’est effacée au profit de paysages plus sombres, évoquant, en filigrane, l’évolution inquiétante de notre habitat terrestre.

L’œuvre doit être placée perpendiculairement au mur pour en visualiser les feux faces et en percevoir l’avers et l’envers du dispositif spatial.


BRÈCHES LUMINESCENTES

2019

Papier Stonehenge découpé.

Dimensions : 297 x 228 cm.

Cette œuvre est constituée de bandes de papier Stonehenge découpées d’ouvertures, placées en alternance en sens inverse devant une fenêtre de la Galerie de la Fondation Molinari. Les ouvertures rappellent les trouées d’un rouleau d’un piano mécanique permettant de reproduire une mélodie ou un extrait d’œuvre musicale.

Les sections verticales de papier, perforées d’entailles, permettent à la lumière naturelle de pénétrer les surfaces et de créer ainsi un canevas rythmé de percées luminescentes s’apparentent à une partition musicale.

La disposition et la taille des brèches sont aléatoires mais une composition pourrait être créée à partir des bâillements de la surface blanche.


CRAQUELURES INCANDESCENTES

2019

Papier Stonehenge perforé, éclairage naturel.

Cette œuvre/installation présentée dans le cadre de l’exposition Consonance, tenue à la Galerie de la Fondation Molinari (2019), occupait une fenêtre du 1er étage qui avait été masquée par cette œuvre.

La surface de papier Stonehenge a été trouée de sillons laissant passer la lumière à travers les perforations dont les motifs, s’apparentent à des craquelures produites par la nature sur des sols arides, ou celles produites sur des surfaces d’objets de céramique enduites de glaçures soumises à la cuisson.

La lumière s’infiltrant à travers ces brèches produit des sutures lumineuses, vibrantes, s’accrochant aux découpes aléatoires du carton.

L’éclairage extérieur crée des variations changeantes selon les moments du jour, offrant une palette variée de luminosité.

Un éclairage artificiel pourrait également suppléer un éclairage de source naturelle pour irradier les crevées du papier.


ÉCHAPPÉE DE CULTURE

2019

Moulage (plâtre) feuilles de pétasite et de rhubarbe.

427 x 366 x 30 cm (dimensions variables)

Commissaire : Richard Gagnier

Cette oeuvre/installation occupait le plancher d’une pièce du 2è étage de la Fondation Molinari, pièce ouverte sur trois faces et enclavée entre deux autres espaces.

L’occupation de la totalité de la surface au sol entravait l’accès à la pièce, sinon visuellement, à partir des ouvertures aménagées sur trois côtés.

Les éléments moulés à partir de feuilles de pétasite et de rhubarbe étaient imbriqués, superposés ou appuyés les uns contre les autres, de façon à dégager un espace vide sous-jacent, créé par les points d’appui, et suggérer ainsi un effet de flottement sur un plan d’eau, sorte de clin d’oeil aux Nymphéas de Monet. Cette installation à l’équilibre précaire participait également à cette notion d’impermanence reliée à la nature.

L’empreinte des feuilles, aux multiples réseaux linéaires, résultant du processus de moulage, conférait à l’assemblage une dimension de fossilisation. Nature et culture se relançaient dans ce projet. La réappropriation par la main humaine du motif des feuilles prélevées dans la nature, réimplantées dans un contexte culturel déborde sur le terrain de la réflexion actuelle sur la domination des règnes autorisée par les civilisations au cours de l’histoire.


RINCEAUX NÉBULEUX

2020

Bandes de papier, film mylar, verre, bois peint, rétro-éclairage (fluorescent)

Dimensions : 84 x 99 x 44,5 cm.

Cette œuvre, logée dans un boîtier, est constituée d’un réseau de circonvolutions denses et relâchées, produites par l’enroulement et le déploiement de bandes de papier lovées sur elles-mêmes.

La trame de cet assemblage laisse filtrer la lumière produite par un rétro-éclairage à travers les lignes et les trouées, permettant à celle-ci de déployer des jeux d’ombre et de lumière tamisés par une pellicule translucide, posée comme un parchemin ondulant, effleurant et s’éloignant du tramage.

L’effet de voilure produit par le filtre diffuseur donne aux reflets lumineux un aspect vaporeux et accentue l’insaisissabilité de la lumière dont les multiples manifestations offrent un champ infini d’exploration. La quête que des artistes en font pour en saisir et contenir ses effets a, de tout temps, fait l’objet de recherche incessante.

Le regard surplombant du spectateur au-dessus du présentoir rappelle celui du chercheur ou du visiteur tentant de décrypter les signes, partagé entre la netteté et la dilution des contours, à l’image d’un document ancien altéré par le passage du temps.

Une association peut être également établie avec les replis cérébraux, métaphore de la complexité des changes neuronaux.


SIAMOIS

2020

Papier Canson, verre thermoformé, miroir, bois peint

Dimensions : 33 x 29 x 4 cm.

Cette œuvre reprend le motif d’un arbre, le bouleau blanc, dont la souche commune génère deux embranchements à l’intérieur d’un espace incurvé et réfléchissant, créant un effet de réplique.

Le titre réfère au phénomène humain singulier de jumeaux rattachés par une partie de leur anatomie; cette duplication peut aussi se produire dans le monde végétal.

Particulièrement reconnaissable de par son écorce de couleur blanche et sa peau parcheminée de taches noires, il se développe particulièrement sous la latitude nordique parmi les feuillus et les résineux, scandant de ses lignes claires les forêts boréales.

Ses multiples applications ont révélé l’ingéniosité de la culture autochtone pour en faire des canots, des abris et des parchemins comme substrats de leur savoir.

Le bouleau jaune, son cousin, aussi appelé merisier, est l’emblème végétal du Québec.

Des poètes, des chansonniers ont souvent emprunté cette figure d’arbre pour servir leur imaginaire et traduire en mots ou en images leurs états d’âme. La finesse de sa peau qui pèle et s’enroule sur elle-même symbolise la sensibilité «à fleur de peau» des créateurs.trices qui l’évoquent dans leurs écrits ou leur images plastiques.


ÉBROUEMENT D’AILE

2021

Bambou

Dimensions : 92 x 75 x 8 cm.

Œuvre au mur superposant le déploiement de motifs d’ailes ballottées entre l’envol et l’atterrissage. Le mot ébrouement qui chapeaute cette œuvre évoque le bruit du frémissement produit par ce mouvement.

De tout temps, l’être humain a rêvé de défier la gravité en ayant des ailes et ainsi partager avec la gent ailée le pouvoir de voler.

De la figure mythologique d’Icare aux avions supersoniques, en passant par l’invention de machines à voler de Léonard de Vinci, cette aspiration l’habite depuis toujours.

En parallèle, il ne s’est jamais privé de voyager par son imaginaire, de vagabonder dans des univers non assujettis aux lois physiques pour explorer l’inconnu et en tirer des rêves et des idées créatrices.


RÉMANENCE

2021

Allumettes peintes, grillage d’acier, miroir.

Dimensions : 31,5 x 57,5 x 23 cm.

Œuvre constituée d’un assemblage compact d’allumettes placées verticalement, positionnée en surplomb sur une surface réfléchissante, dont la trame supérieure rouge, globuleuse laisse apparaître le mot rémanence, en relief et en creux.

Cette œuvre peut également être disposée en position inclinée sur un miroir, permettant la réflexion renversée du mot Rémanence, induisant une écriture spéculaire.

L’image lumineuse subsistant après l’excitation visuelle produite par l’ignition d’une allumette ou la persistance d’une tache rétinienne laissée par l’observation directe du soleil, sont des exemples de ce phénomène de rémanence.

La prédominance du sens de la vue chez l’être humain pour apprivoiser son univers proximal et distal et pour le décrypter comporte également des récurrences dont il ne peut pas toujours mesurer les effets.


"J’EN PERDS MON LATIN"

2022

Grillage d’acier découpé, peinture

Dimensions : 305 x 272 x 292 cm.

La langue française est émaillée de locutions latines enchâssées dans nos écrits, nos conversations et nos manifestations langagières, trahissant ainsi l’origine latine de cette langue.

Aucune langue ne s’est constituée sans emprunts à d’autres formes langagières, mais la langue d’origine a droit à un tribut particulier en en conservant la graphie et la sonorité de certaines de ses expressions. La lingua franca retrouve ses droits.

Ces citations sont souvent mises en italique dans des libellés pour en souligner l’importance et la provenance, sans compter la sonorité dont elles colorent nos dires.

Retrouver les racines de certains mots que nous utilisons couramment et la pensée qu’ils véhiculent ne peut qu’élargir nos horizons et contrer le nivellement et l’anonymisation que la Nov’langue fait subir au langage actuel. George Orwell, l’inventeur de l’expression, en avait eu la prémonition dans son œuvre, 1984

La disposition des locutions latines, comme des lignes de lecture disposées au mur et en continuité au sol, quand l’espace d’exposition le permet, reprend la graphie de l’écriture manuscrite reliée par une ligne continue.

Les stratifications sont constituées de bandes de grillage d’acier dont la trame a été découpée pour laisser intacte la locution qui semble flotter sur les fils ébouriffés de la chaîne, qui ne sont plus retenus par ceux de la trame (dé-tramés), redonnant au fil sa mémoire d’avant tissage. La graphie des locutions inscrites dans le grillage, produite par l’alternance de vides et de pleins rappelle le code binaire des pixels de l’écriture numérique. Le caractère ancien des locutions est transcrit en mode graphique actuel.

La succession de vagues disposées en cascade dévalant le mur jusqu’au plancher suggère un lien avec la fluidité du langage, parfois déclinée comme un déluge de paroles.


QR yptographie

2022

Grillage d’acier, peinture, miroir, bois.

Dimensions : 240 x 60 x 30 cm.

Œuvre verticale semi-cylindrique érigée contre un mur dont l’enveloppe extérieure est tramée du motif des codes QR (quick response) dont la lecture numérique décrypte les éléments placés dans son champ de vision pour en encoder les données à des fins de sécurité, d’analyse scientifique et d’autres motifs de transmission.

Le miroir disposé au fond de l’œuvre complète le cylindre, réfléchit ce qui y fait face et produit ainsi l’effet englobant d’une circonférence.

La trame produite par la répétition du motif QR s’apparente à l’effet d’un moucharabieh à travers lequel on peut voir sans être vu, à l’image des outils qui inventorisent nos datas personnelles.

L’échelle de cette œuvre et sa disposition en hauteur confrontent le visiteur dont l’image, de pied en cap, est réfléchie et projetée dans l’espace.

Depuis le virage numérique, peu de sphères de nos vies privée et collective sont soustraites aux investigations que permettent ces nouveaux modes de recensement. Les technologies actuelles permettent de ficher, à notre insu, nos données qu’on croit à tort protégées.

L’omniprésence de la numérisation qui a supplanté les instruments analogiques a permis l’intrusion dans nos vies pour en scruter les moindres aspects, comportements et manifestations afin d’en extirper des renseignements destinés à des fins diverses, pas toujours à l’abri d’intentions malveillantes. Le droit à l’image est de plus en plus flouté, anonymisé


MATIÈRE GRISE/MATIÈRE BLANCHE*

2022

Papier Stonehenge embossé, perforé, graphite

Dimensions : 356 x 237 cm.

Cette œuvre inscrit dans du papier Stonehenge, une matière elle-même constituée de fibres, un réseau de lignes tramées, incrustées, repoussées jusqu’à la limite de leur résistance, avant de céder et traverser le support pour consteller le papier de trouées lumineuses.

La matière grise (cortex) sous laquelle on désigne communément le cerveau, dont la surface est d’aspect gris, contient quelques 100 milliards de neurones qui sont chargés du traitement des informations qu’elle reçoit, en coordination avec les cellules gliales.

La matière blanche constituant la partie profonde du cerveau est constituée de fibres nerveuses (axones), entourées d’une gaine protectrice de myéline, assurant les liaisons entre les différentes parties constituant l’encéphale. Les multiples lacérations qui entaillent la surface du papier, métaphores des fibres axiales, laissent la lumière la traverser, comme le circuit des informations qui circulent dans ce réceptacle de la connaissance.

Cet organe qui nous définit comme être pensant, siège de la psyché humaine, garde une bonne partie de son mystère, en parallèle avec l’investigation d’autres composantes corporelles faisant l'objet de recherches et d’applications plus poussées. Bien qu’il soit une matière, une matière qui pense, l’étude du cerveau échappe en bonne partie à notre compréhension due à la complexité des connections intercellulaires. Les neurologues, les neurochirurgiens, les psychiatres, les psychologues et tous ceux et celles qui soignent l'âme, sont les premiers à constater qu’en en est qu’au B.A-BA de ce décryptage cérébral.

Cette œuvre divisée en deux hémisphères, gris et blanc, nous interpelle davantage qu'elle nous rassure. Elle propose une réflexion sur la puissance incommensurable de raisonnement, de capacité sensorielle, émotionnelle, sur les conditionnements déterminants logés dans les différentes aires cérébrales. Mais elle nous questionne également sur sa fragilité et ses dérives potentielles qui échappent à notre contrôle. La modestie s’impose devant le décodage de ce continent obscur.

*Cette œuvre doit être disposée de façon à en voir les deux faces à travers lesquelles la lumière circulepour en souligner le caractère de translucidité et de transmissibilité cognitive.


MMXXIII

2023

Bois calciné, verre, grillage d’acier

10 x 41 x 10 cm

Cette œuvre est une transcription de l’état actuel des changements climatiques auxquels est soumis notre univers habitable, en particulier l’année 2023, traduite en chiffres romains, selon la convention de datation.

Les lettres découpées dans du bois de pin ont été calcinées pour évoquer cet état de dégradation actuelle de notre climat planétaire dont le réchauffement a atteint un sommet en cette vingt-troisième année du XXIè siècle.

Est-il besoin de rappeler la perte de 10 millions d’hectares de forêt par le feu, dans notre pays, en cette année dévastatrice ?

L’année MMXXIII a été mise sous-verre à l’image d’un spécimen de laboratoire sous forme d’un carottage climatique sur lequel on se penche pour, à la fois en analyser les manifestations et en prévoir les effets délétères sur notre survie.


TEMPUS FUGIT

2023

Verre thermoformé, sel façonné, grillage peint.

44 x 22 x 22 cm

La locution latine Tempus fugit, cristallisée sous forme de sel, est en suspension dans deux vases ovoïdes aboutés verticalement, comme un sablier rappelant la course inéluctable du temps qui échappe à notre contrôle.

Le sel, matière symbolique à plusieurs égards à travers l’histoire, autant comme prélèvement fiscal (gabelle) que comme emprunts langagiers dans de nombreuses expressions qui émaillent nos conversations et nos écrits – le sel de la vie – prendre avec un grain de sel – statue de sel – recevoir une note salée – n’a pas perdu de sa saveur.

L’usage peu fréquent de cette expression trahit la désuétude de cette langue mais que nous reprenons à l’occasion, non sans une certaine fierté, pour honorer l’origine de la langue française.