12 septembre – 17 novembre 2019
Élaborée depuis plus de quarante ans, la pratique sculpturale de Lisette Lemieux s’inscrit tant dans le domaine de l’art public, par l’utilisation du verre industriel et ses possibilités optiques, que dans un travail assidu de l’objet dans l’atelier. Généré à partir du principe modulaire, son travail se caractérise par l’usage de matériaux divers et inusités, souvent usuels, et par une réduction de l’apport de la couleur sinon celle du matériau ou d’un badigeonnage uniforme. Surtout, l’adoption du module s’est accompagnée d’une attention à la manœuvre, à ses dérives par la répétition, le principe d’accumulation déterminant la logique du processus.
En cela sa pratique est typique du post-minimalisme. Il y aurait donc une logique de système à l’œuvre, comme chez Molinari avec l’abstraction.
D’où l’intérêt d’une rencontre entre ces productions, en évolution parallèle et pourtant liées aux mêmes enjeux de la fin du modernisme. La présentation s’élabore à partir de rapprochements formels mais aussi thématiques, en ce que l’aspect sériel et pour la pratique du dessin, les notions de traces et d’accumulation d’un geste – procédure avec les surfaces du matériau – permettent d’affirmer une pratique autonome par son approche systémique. Démultipliée par l’échelle et les principes du all-over, on donnerait à pressentir le sublime.
RICHARD GAGNIER, commissaire